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 Femmes et Spiritualité

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AMBRE
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MessageSujet: De la femme sacrifiée à la femme sacrée   Femmes et Spiritualité - Page 3 Icon_minitimeVen 09 Déc 2011, 09:52

De la femme sacrifiée
à la femme sacrée


Femmes et Spiritualité - Page 3 26024035_1946790295569533_2419254443923173357_o.jpg?_nc_cat=103&ccb=1-5&_nc_sid=730e14&_nc_ohc=Okz8MtQNyjUAX9pGDdB&_nc_oc=AQkeHYjMFpA4MabS5GvO1JvXOKZfwHmT57qcTsSZenX6zOYy1JIXUSwglfeKOhaAqQxIwQrbUa8XHw49xhqe5ONo&_nc_ht=scontent.fbru5-1


Quel rôle d'initiatrice de la femme?
Comme une douce caverne, est la matrice de chaque femme, ou patiemment attend, lové comme un serpent, une belle Déesse. Cette Déesse est sans âge, parfois  vieille sage ou mère de compassion, parfois jeune flamme ou brasier ardent, elle est la gardienne des valeurs sacrées du féminin. Elle seule sait faire rimer Amour avec toujours, car celui qu'elle incarne est libre. Il vole avec les ailes du partage, se nourri de respect et de lumière et se pose sur les branches de la créativité. Elle peut être douce et compatissante, ferme et intransigeante, sans jamais être mièvre. Sa puissance est infinie car la mort et la vie sont pour elle deux amies.

Au-delà de toute dualité, les mots bien et mal n'ont pour elle aucun sens, ni même la culpabilité. Seul le grandir en AMOUR compte, et toute expérience vécue dans sa totalité, peut une fois intégré, en être l'opportunité. Elle connaît de la souffrance toutes les racines, et sait que l'une des plus tenaces est liée aux situations inachevées, car elle nous laisse sous l'emprise d'un mental affamé. Sans cesse il nous tourmente avec cette leçon incomprise, et comme une araignée, il tisse au fil de ses doutes, des bandelettes pour nous momifier dans l'attente de finaliser cette expérience inachevée. Desséchés, nous sommes condamnés pour l'éternité, à finaliser l'expérience, car seul le fruit de son enseignement sera  nous libérer. Le mental enfin rassasié, relâche son emprise et nous laisse la liberté de savourer notre nouvelle capacité à s'aimer et à aimer.

La Déesse connaît notre histoire depuis la nuit des temps, elle nous suit dans notre cheminement, et respectueuse de notre liberté, n'intervient que si nous le lui avons demandé. Mieux que quiconque, elle sait que nous choisissons toutes nos expériences de vie, pour intégrer les enseignements restés en suspens. Elle sait aussi que les expériences que nous attirons, ne sont pas en rapport avec ce que nous méritons, ni même ne sont les seules susceptible, de nous enseigner la leçon. Mais elles sont plutôt le reflet de ce que nous croyons mériter, des punitions que nous pensons devoir nous infliger, comme seules capables de nous enseigner. Patiemment elle attend, que lassé de cheminer sous les coups de fouets de la souffrance, sur les routes sinueuses de la peur, nous prenions le temps de nous asseoir, et de nous aimer assez, pour enfin s'autoriser à l'écouter. Alors, par elle, nous serons guidés sur la voix de l'acceptation, de la non résistance, parsemée de fleurs ou les leçons sont apprise dans la joie et la pleine conscience, l'effort et la grâce.

Au plus profond de notre caverne sommeille notre Déesse, mais des éboulis de pierres nous cachent l'accès de ce lieu, oh combien sacré ! Son souffle, vient régulièrement nous caresser, et dans nos songes, son appel à être réveillée, attise  notre créativité. Mais, encore trop souvent victimes de nos contes de fée, nous attendons en vain le prince charmant, qui de la grotte, viendra déblayer l'entrée, pour venir l'éveiller d'un doux baiser. Or, le seul prince charmant, assez brave pour entreprendre ce voyage, ou les secrets de l'Amour lui seront révélés, est celui qui, par la Déesse initiée, aura été sacré chevalier. Celui dont le cœur n'a pas encore été fécondé, reste sur les terres infertiles de l'Amour non initié, et aussi charmant soit il, perpétuel conquérant, il court indéfiniment, accumulant toutes sortes de territoires, sans parfois même prendre le temps, de s'y reposer, de les respecter, de les savourer et de les honorer. Dans cette quête sans fin, sous la soumission à ses acquisitions, pris au piège de l'inachevé comme un esclave, il sera momifié. Si le secret qu'elle porte, n'a pas été par l'Amour révélé, une conquête, aussi prestigieuse soit elle, ne peut être source de satisfaction, de sérénité et de liberté. Ce genre de prince est juste capable de faire exploser l'entrée de la caverne, d'offrir à la Déesse endormie une danse endiabler, pour très vite, sur sa couche la reposer, sans avoir même pris le temps de vraiment l'embrasser, et encore moins celui de l'écouter. Il repartira au galop, sans voir que dans sa précipitation, il a déclenché un écroulement, obstruant plus encore l'accès à la grotte sacré.

C'est au fil des siècles, que c'est peu à peu refermé, sous les murs des mensonges sans cesse renouvelés, le secret par la femme révélé, de la puissance d'Amour. Il s'est vu être tristement remplacé, par l'amour de la puissance de la peur "en saigné". Est-ce au temps des cavernes, que pour mieux être protégée par l'homme, et protéger son bébé, la femme a voilé sa puissance, et affiché sa vulnérabilité ? Est ce la crainte de cette puissance, manifesté par la maternité, ou encore la capacité a vivre comme des vagues, plusieurs orgasmes d'affilées, ou tout simplement, cette infinie capacité à aimer, qui à poussé l'homme a abuser de ce pouvoir, qui lui avait été donné ? Cette crainte, ne la t'elle pas aveuglé sous le glaive rougit de l'orgueil, pour ignorer un sentiment d'infériorité, face à un mystère de toute beauté ? Et pris au piège de la peur, n'a-t-il pas choisit de soumettre, et de nier le féminin sacré ? La peur et sa soeur l'ignorance, voilà les seules responsables, de tant de siècles de violences, et de souffrance.

Encore à notre époque, même au cœur des pays, dit les plus civilisés, persiste l'esclavage du féminin sacré. Quoique maintenue dans des formes parfois plus subtiles, il reste néanmoins toujours aussi aliénant. Sur la scène politique, les rares femmes présentes, sont celle qui ont mis de côté les valeurs du féminin, pour devenir aussi fourbes et féroces, que ceux qui maintiennent leur pouvoir sous la coupe de la peur. Il en est de même dans le monde des affaires. Le contrôle, fils de la peur, est la valeur suprême qui règne à tous les niveaux dans nos sociétés. L'extase, la joie, ou l'envie de vivre, enfants de liberté, s'en trouvent bien mal menés.  La liste est longue des discriminations, et  des oppressions subie par la femme, et elle touche tout les secteurs d'activités. Aucune religion ne lui a donné les mêmes droits d'expression qu'aux hommes .Sa place dans l'histoire de l'humanité, a toujours été, reniée ou dévalorisée. Les violences, et les humiliations subie, sont, et la soumission ou elle est maintenu, depuis des siècles, est presque considérée comme normal, et pas seulement par les hommes. Nos Féministes, avec les plus belle intentions de liberté et d'égalité, se sont battues pour que nous ayons les même droits que les hommes, sans même se rendre compte, qu'elle donnait ainsi encore plus de valeurs, aux activités  masculines, et ne favorisait pas la reconnaissance des valeurs féminine. N'aurait il pas été plus judicieux, de se battre pour que le statut de mère au foyer, soit reconnu, et rémunéré, comme tout autre activité, et ceci n'est qu'un exemple, parmi tant d'autres, qui montre que la femme elle-même, en toute inconscience, maintient cet esclavage, en dévalorisant les valeurs sacrées de sa féminité.

Si nous prenons le temps d'examiner, avec lucidité, le miroir que nous offre le lac des jugements portés sur les valeurs associées au féminin sacré, nous verrons sans l'ombre d'un doute, qu'il n'est en fait qu'un marécage de mensonges créé pour nous dévaloriser. N'est il pas insensé de nous nommer le sexe faible, alors qu'une femme peu surfer sur les vagues d'orgasmes consécutifs, qui non cesse de la vivifier, pendant que l'homme non initié, après la première vague, doit sur le sable se récupérer! N'est il pas inconcevable que toutes qualités, comme la gentillesse, la générosité, le partage ou l'humilité, en lien avec notre capacité à aimer, soit considérées comme un signe de faiblesse, de vulnérabilité! C'est pourtant sur la voix de l'acceptation de cette vulnérabilité, et à la source même de notre capacité à aimer, que nous connectons la plus puissante des forces! C'est dans notre ventre, que la bombe a été placée, et c'est là qu'il nous faut retourner, pour la désamorcer. Seule notre Déesse peut briser les chaînes d'esclaves transmises par nos mères, et maintenues par nos pères, et par la même, nous révéler initiatrices.

Libérée, notre matrice nous offre aussi l'opportunité de donner à nos enfants, une première terre fertile, couvertes de fleurs d'amour et de paix. Ainsi nourris les neufs premiers mois de leur vie, ils vont naître avec un trésor, portant l'espoir d'un monde nouveau. Une femme qui aime avec respect son ventre et son sexe, comme une terre sainte, à fait germer chez ses enfants, la capacité à aimer et à respecter la terre, à la sacralisé, et à la préserver  Ce voyage vers l'intérieur, qui à chaque pas nous dénude d'une peur, est une vrai révolution, contre nos fausses convictions. C'est par nos larmes de compassion, que nous éroderons, chacune des pierres, et comme les rochers léchés par la mer, elles prendront la forme de statuts, symboles de nos enseignements vécus. Dévêtu de nos peurs, l'Amour nous offrira sa puissance, pour déplacer, et aligner, chacune de ses sculptures, créant ainsi, comme dans un temple, un  défilé, nous invitant à aller au cœur de la grotte, ou attend notre Déesse depuis bien longtemps.

Notre masculin intérieur par ces efforts révélé, comme un chevalier dévoué, au service de sa bien aimée, prendra sa juste place. Ensemble, main dans la main, réconciliés, vous pourrez aller réveiller la Déesse, tout en délicatesse, avec un doux baiser. Alors, elle vous révèlera peu à peu, à tous vos dons de femme initiatrice. Vous deviendrez à la fois la porte et la clef, le miroir magique ou chacune et chacun, pourra trouver la faille qui lui donne l'accès, au plus profond de ces secrets... Vous serez celle qui accueille et accompagne sans jamais diriger, celle qui révèle et incite à persévérer, sans jamais nommer, car par la Déesse nourrie, et enseignée, de l'attente et du besoin de reconnaissance vous serez délivré, et du jugement préservé .Vous incarnerez celle qui,  au service de l'amour, nous transporte d'Eros à Agapé Les rencontres ne seront plus appelées, par un vide à combler, mais par une plénitude à partager. Vous sonnerez l'appel, au souvenir constant, qu'entre ciel et terre, cascade lumineuse et geyser d'amour se mêlent et s'emmêlent pour nous offrir un nectar sans cesse renouvelé, qu'à chaque instant, nous pouvons savourer, quant à la présence, on apprend  totalement à s'abandonner. A célébrer joyeusement la vie, par votre être nous serons conviées...

Vous pourrez alors inviter l'homme à venir traverser le temple, dans lequel chacune des statuts lui comptera l'histoire du féminin et du masculin, de leurs combats stériles, à leur réconciliation possible. Par chacune de ses statuts, il sera convié au voyage intérieur, au-delà du marais des mensonges destructeurs, dans un palais de glace vers les hautes cimes, ou leur énergie féminine, attend d'être délivré de leurs peurs. Sur le chemin, par son âme accompagné, il verra germer, et fleurir jusque dans son cœur, les graines du véritable amour de soi. Allongé sur la terre de la caverne, aux pieds des statues, en respirant et en caressant l'humus, il recevra l'enseignement de l'humilité. Alors, la Déesse lui offrira le feu du pardon pour forger son épée de lumière. C'est armé de son courage, de sa patience et de sa persévérance qu'il  entreprendra son voyage. Il devra affronter, et pourfendre ses ombres aux yeux injectés de colère, couvert de manteaux d'orgueil, chaussées de doute, et aux cœurs chargés de peur, brandissant des épées de culpabilité Comme une onde sans cesse renouvelée, la Déesse l'aura encouragé, guidé, soutenu de son infinie tendresse. Dénudé de son orgueil et libéré de sa peur, l'homme aura appris à s'aimer, au cœur même de son imperfection, et à aimer, sans attendre la perfection. Au service de son énergie féminine, par sa vaillance libéré, sa puissance, il offrira, et chacune de ses actions, par son féminin ainsi inspiré, reflètera de l'amour l'éclat immaculé. Il pourra enfin goûter aux saveurs d'éternité, ou tout n'est qu'unité, dans ses unions de cœur à corps, avec la Déesse incarnée. De l'extase, il sera se délecter, la joie et la vie, il sera célébrer, car dans les bras de la Déesse il aura appris à s'abandonner. Sans regret, il pourra quitter le contrôle, qui vient de la peur, pour entrer dans la maîtrise, née de la confiance. La femme, par la Déesse initié, peut inviter autant ses sœurs que ses frères à faire le voyage, et les guider pour qu'ils trouvent en leur cœur, la clef qui les rendra libres d'aimer. Tout son être est invitation à ce voyage initiatique Ceux qui ne sont pas prêts à prendre leur billet, l'évitent soigneusement, et la craignent terriblement. Son principal enseignement est que l'amour, source sacré de vie, est avant tout notre véritable nature, et que la vie n'a pas pour but, de le chercher à l'extérieur de nous pour en être nourri, mais plutôt de le retrouver en nous, afin de l'incarner et de le manifester, pour le voir et le révéler, dans toute forme de vie. Lucide que jamais, l'homme ne viendra la délivré, du cachot ou il la jeté, pour se rendre aveugle, à la peur qui la rendu aliéné, la femme initiatrice peut être l'instigatrice, d'une révolution, d'un renversement, qui sera le fruit de plus de vie que de morts. La femme, consciente de la puissance de ses valeurs, pourra définitivement sortir de l'esclavage et prendre sa place. Par la Déesse enseigné, elle aura intégré, que le pardon, est bien plus puissant que toute forme de vengeance. Elle ne cherchera donc pas à son tour, à dominer les hommes. Subtilement, elle sera les aider à quitter leur condition d'esclavage, aux besoins insatiables de l'égo. Alors, leurs qualités, retrouverons toute leurs beautés, car librement, elles seront mise au service, de l'énergie féminine, et nous pourrons voir naître l'espoir, d'un nouveau monde libre, bâtit sur les valeurs de l'amour.



Elisabeth Lhotell
ier


www.acoufemme.venez.fr
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MessageSujet: Re: Femmes et Spiritualité   Femmes et Spiritualité - Page 3 Icon_minitimeMar 20 Nov 2012, 13:30

Sujet remonté et en lien avec :
"Hommes au bois dormant"
Par Jacqueline Kelen: Jacqueline Kelen dévoile l'absence d'amour vrai qui régit les rapports
hommes-femmes.
https://antahkarana.forumactif.com/t77-la-beaute-est-une-manifestation-privilegiee-de-dieu

"La femme peut initier l’homme qui ne craint pas la sauvagerie qu’elle dégage" https://antahkarana.forumactif.com/t415p15-femmes-et-spiritualite


‎*La femme est l'initiatrice de l'homme*

Femmes et Spiritualité - Page 3 561658_375957399160188_794724650_n

Citation :
Les femmes ont une chance inouïe, certifie Jacqueline Kelen, passionnée par les mythes et les symboles : elles sont porteuses d'amour ; de cet amour sacré capable de révéler les hommes à eux-mêmes et de transfigurer le monde.
- Être femme est une chance pour vous ou vous arrive-t-il de le regretter ?
J'ai toujours trouvé qu'il était magnifique d'être une femme.
Non pas que ce soit une catastrophe d'être un homme, ni une infériorité... [...]
Selon que l'on est homme ou femme, notre mission diffère et il m'apparaît de plus en plus que celle de la femme est d'être la gardienne de l'Éternel par la voie de l'amour. La femme est une passeuse d'amour et elle incarne, ou du moins peut, au mieux d'elle-même, incarner cette verticalité qui relie l'être humain à Dieu.

- Qu'est-ce qui vous fait dire que c'est là sa mission ?
Cela ne s'explique ni rationnellement ni biologiquement, ni même psychologiquement. C'est une question d'intuition et d'expérience. Il est troublant, pourtant, de voir que tous les grands mythes légués par les traditions les plus anciennes, ceux de la civilisation égyptienne et avant elle, il y a 6000 ans, de la civilisation sumérienne ou de la Chine antique, se rejoignent pour décrire la femme comme la "Porte du ciel" ou l'intermédiaire entre le ciel et la terre. C'est elle qui est la dépositaire des secrets célestes, par elle que l'être humain peut retrouver la trace de la divinité... __ - D'où lui viendrait cette mission, selon vous ?__
De sa nature même. Aujourd'hui, beaucoup de femmes se sentent en éclat, morcelées. Elles se demandent comment concilier leur vie de mère, d'épouse et de femme qui travaille mais il me semble que ce malaise vient d'une confusion entre les rôles sociaux, familiaux et professionnels et le moi profond de la femme. À force de s'éparpiller à travers toutes ses fonctions, la femme a un peu perdu contact avec elle-même, avec sa nature féminine. Les féministes de la première heure contesteraient violemment cette notion de nature féminine... Mais, pour moi, ce qui fait le fondement même de l'éternel féminin, c'est la capacité qu'a la femme à aimer, sa faculté de transfigurer le monde visible et de montrer qu'il peut prendre une autre dimension grâce à l'amour qu'elle incarne.

- Manifestement, vous donnez au mot amour un sens très fort qui n'est pas forcément celui que tout le monde reconnaît... Nous réduisons trop souvent l'amour à sa dimension psychologique. Si notre époque est malheureuse c'est peut-être, justement, parce qu'elle se fourvoie en rabaissant sans cesse l'amour au niveau de la psychologie. Le sentiment amoureux est de cet ordre, tout comme la jalousie, la possession ou cette forme d'amour que l'on oppose à la haine... Chacun de ces sentiments relève du mental et de la psyché, un domaine obscur, compliqué, toujours en proie à des remous et des tourments... Mais l'amour dont je parle est synonyme de sacré et quand on le vit, on entre dans une dimension d'éternité, de pure offrande et de pure louange. Il ne s'agit pas là d'une formule, mais d'une expérience dont témoignent tous les mystiques et que l'homme et la femme peuvent connaître dans l'acte amoureux: dans les moments de ravissement de l'amour, nous prenons conscience que notre véritable nature est la joie et que nous sommes, par essence, des êtres d'allégresse.

- Ne craignez-vous pas de choquer en mettant sur le même plan la relation physique entre un homme et une femme, et la spiritualité ou l'expérience mystique ?
Si j'en choque certains, c'est parce que nous voyons tout en termes antinomiques: on a voulu séparer le corps et l'esprit comme si la spiritualité était d'ordre mental. Comme si elle impliquait de renoncer aux sensations, aux émotions et à la plus belle chose qui soit en ce monde: le désir. Ce serait une spiritualité d'eunuque. Si nous sommes vivants, nous sommes dans ce corps qui nous a été donné et l'amour, alors, passe par lui. Or, peut-être parce que la femme a la possibilité d'héberger en elle un enfant, elle est moins portée que l'homme à dissocier le corps et l'âme. Elle a gardé plus que lui le souvenir que le corps est sacré et qu'il est infiniment précieux. Elle reste la mémoire de ce lieu de plénitude et de lumière qu'est le paradis...

- Mais n'est-ce pas une femme, Ève, au contraire, qui a fait chasser l'homme du paradis ?
On a beaucoup calomnié Ève et on lui a fait un fort mauvais procès car Ève, en réalité, signifie la vivante. Or, s'il est une caractéristique féminine par excellence, c'est bien cette qualité de vivante. C'est à elle que la Femme, dans les femmes que nous sommes, doit sa dimension d'initiatrice auprès de l'homme. Une initiation qui n'a rien à voir avec le kamasutra ou les jeux sexuels... C'est la Shakti qui danse sur le corps de Shiva dans la tradition hindoue, la femme qui danse sur le corps de l'homme dans les traditions antiques... Dans l'acte amoureux, la femme fait cadeau à l'homme de son corps à lui, elle lui donne le sens de son corps à lui.
Il est rare, en effet, que l'homme ait un contact juste et amical avec son corps. Même un sportif ou un homme très actif n'est pas vraiment dans son corps. Il n'éprouve aucune reconnaissance à son égard. Mais dans l'étreinte, l'homme prend conscience que son corps est infiniment plus qu'un corps. Il s'éveille à cette dimension d'éternité où tout se rejoint, le corps, l'esprit et l'âme, le ciel et la terre, ici et là-bas...

- Face à cette femme éternelle que vous évoquez, capable d'éveiller l'homme à la vie et à lui-même, comment voyez-vous les femmes d'aujourd'hui ?
La plupart n'ont pas conscience de la puissance d'amour dont elles sont porteuses. Elles cherchent à être désirées, aimées, chouchoutées, toutes choses qui sont très agréables et extrêmement importantes sur le plan humain mais qui n'engagent pas leur nature profonde... Elles devraient retrouver le rôle que jouait au XIIème siècle la dame courtoise vis-à-vis du troubadour, celui qu'incarne la dame à la licorne que nous voyons au musée de Cluny à Paris: ce n'est pas la femme qui demande à l'homme de rester auprès d'elle, de faire couple, et d'avoir des enfants avec lui. C'est celle qui tend à l'homme un miroir et qui l'invite à se hisser jusqu'au plus beau, au plus rare de lui-même; celle qui lui murmure qu'il doit se mettre au monde et découvrir en lui cet être de lumière qu'il est fondamentalement. C'est un rôle à la fois douloureux et exaltant: il lui faut sans cesse rappeler à l'homme qu'il ne doit pas se contenter d'être un bon père, un bon époux et un homme d'affaires -ce qui va de soi au demeurant- mais qu'il est aussi un pèlerin de la sagesse et qu'il ne doit pas oublier son âme...

- Pensez-vous que les femmes renoueront un jour avec leur mission spirituelle ?
Oui, parce qu'elles continuent malgré tout d'incarner l'amour. Encore aujourd'hui, celui-ci reste l'enjeu de leur vie comme il l'a été de tout temps et dans toutes les sociétés. Au nom de l'amour, la femme est prête à brûler tous ses vaisseaux et à prendre tous les risques, alors que l'homme se réserve. Les hommes sont très forts pour débattre d'idées, de politique, d'économie ou de technique mais ils ont des réticences à s'impliquer. Ils ont un mal fou à parler de leurs émotions et s'accrochent à des concepts. L'homme moderne, efficace, rentable, matérialiste se réfugie dans un monde cérébral auquel beaucoup de femmes se laissent prendre aussi, du reste. Pourtant, même si elles ne voient pas toujours son caractère sacré, vous remarquerez que c'est toujours les femmes qui parlent d'amour, comme c'est toujours elles, d'ailleurs, qui témoignent du corps. Moi je m'en aperçois constamment dans les conférences et les colloques: même sur des sujets scientifiques, les femmes ont une parole beaucoup plus incarnée. Elles parlent du lieu de leur corps et de leur cœur. Leurs propos sont à la fois sensuels, charnels, violents aussi peut-être mais toujours vibrants d'émotion et de vie.
- Voyez-vous dans le fait que l'on valorise davantage aujourd'hui les valeurs féminines un espoir pour notre société?
L'espoir, je le vois plutôt dans cette puissance capable de tout transfigurer qu'est l'amour. Les mystiques n'ont cessé de le dire : l'amour est tout. C'est lui qui crée les mondes. Lui qui nous a suscité et nous a fait émerger. Sans lui, nous tombons en poussière. Ce n'est pas une relation entre deux êtres, entre un homme et une femme ou une femme et un enfant; c'est ce qui permet toute relation. L'amour est la finalité même de l'univers. Et si nous avions davantage conscience que l'amour circule en nous comme le sang dans nos veines, je pense que nous serions infiniment plus respectueux de nous-même, de notre corps et des autres.
Nous aurions aussi davantage de gratitude envers la vie, car la vie est un cadeau de l'amour.

Propos de Jacqueline Kelen recueillis par Anik Doussau.
productrice à France Culture.

Citation :
Attention toutefois, Mesdemoiselles et Mesdames, à ne pas tomber dans le piège d'une certaine vanité d'incomprises vis-à-vis de nous les hommes, du genre :

« On se demandait, une amie et moi, pourquoi les femmes devaient toujours éduquer les hommes. Plus nous prenons de l'âge, plus nous constatons que les hommes n'apprennent pas vite. Ou encore, s'ils apprennent, ils en font rapidement un élément de pouvoir. Ne devrait-il pas y avoir des écoles de conscientisation pour les hommes afin qu'ils deviennent aptes à communiquer au plan énergétique et spirituel ?

Sur le plan phénoménal, c'est la femme qui fait éclore la maturité de l'homme. C'est la mère, la maitresse, l'amante, la fille, la sœur. C'est dans leur nature. Les femmes ont cette possibilité de remettre profondément l'homme en question. L'homme est moins remis en question par le succès ou l'échec professionnel ou social, par la santé ou la maladie que par le regard d'une femme. La femme a une puissance originelle, et, si elle la refuse, elle s'exclut du sens de la vie. Si elle place l'accent sur ce que l'homme n'est pas, si elle vit à un niveau conceptuel, dans des rapports qui se mesurent en termes d'infériorité et de supériorité, la maturité n'éclora jamais. Une femme profonde ne se situe pas au niveau des concepts. D'ailleurs, elle ne se situe pas. Elle n'est que mouvement, énergie. Une femme ne doit rien attendre, ne rien demander à un homme. Quand une femme demande ou impose, elle trouve toujours l'insatisfaction. »

Eric Baret

http://vivrelibre.free.fr/divers/initiatrice.html
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MessageSujet: Jésus, l'homme qui aimait les femmes   Femmes et Spiritualité - Page 3 Icon_minitimeVen 26 Déc 2014, 16:51

Jésus, l'homme qui aimait les femmes

Femmes et Spiritualité - Page 3 13566459

Il est étrange que la présence des femmes dans les Evangiles ait été si peu remarquée depuis deux mille ans. Car ce ne sont pas les textes qui sont misogynes mais la lecture qui en est faite


Il y a sept choses que Dieu déteste, et la première est un homme qui n'a pas de femme."
Ce proverbe juif, bien connu au temps de Jésus, continue à nourrir toute sorte de fantasmes sur une femme que Jésus aurait pu avoir (Marie-Madeleine) ou une famille qu'il aurait pu fonder. Il reste que le célibat de Jésus questionne l'historien honnête ; est-il possible qu'un juif pieux - et il ne fait pas de doute que Jésus en était un puisse, à 30 ans, n'être pas marié ? C'est si intrigant que des scientifiques réputés pensent qu'il est possible que Jésus ait été marié et soit veuf au moment où il entame ce qu'on nomme sa "vie publique". En effet, à l'époque, les jeunes gens se mariaient entre 16 et 18 ans, les jeunes filles à partir de 12 ou 13 ans.
Pourtant, sauf à aller chercher des textes datant de plusieurs siècles après la mort de Jésus, il n'y a pas la moindre trace, pas la moindre évocation d'une famille de Jésus autre que ses parents et ses frères et soeurs, dans les Evangiles ou les lettres de Paul.
Les disciples, en revanche, sont au détour d'une phrase munis d'une femme et d'une famille : ainsi, Paul, qui lui-même est célibataire, défend le droit qu'il aurait de prendre femme en écrivant aux chrétiens de Corinthe : "N'avons-nous pas le droit d'emmener une épouse croyante, comme les autres apôtres, et les frères du Seigneur, et Céphas ?" (1 Corinthiens, 9 :5 - Céphas est l'autre nom de l'apôtre Pierre).

Jésus, protecteur des femmes

Pourtant, s'il n'y a pas la moindre trace d'une femme de Jésus, il y a autour de Jésus beaucoup de femmes, et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il se conduit avec elles d'une façon extrêmement singulière pour les usages de son temps. En effet, la société juive de l'époque est très fortement patriarcale. Les femmes passent de l'autorité de leur père à celle de leur mari, ou, à défaut, de leur frère ou de leur fils aîné. Qu'une femme puisse être indépendante est inenvisageable, et le malheur et la misère tombent sur les veuves sans protecteur ou les épouses répudiées.
L'Evangile évoque l'extrême pauvreté des veuves. Quant aux répudiées, elles sont réduites, dans le meilleur des cas, à une situation de domesticité dans la maison de leur père ou de leur frère et, le plus souvent, à la prostitution. L'opposition de Jésus à la répudiation - et non au divorce comme on le dit trop souvent - est évidemment une interdiction faite aux hommes de se débarrasser d'une épouse comme d'un vieux chameau de réforme. Les disciples ne s'y trompent d'ailleurs pas qui s'exclament : "Si telle est la condition de l'homme envers la femme, il n'est pas avantageux de se marier"(Matthieu, 19 :10). En cette matière, Jésus est bien le protecteur des femmes contre la "dureté du coeur des hommes".

Le rôle "naturel" de la femme

Mais Jésus ne protège pas seulement les femmes, il les considère comme de véritables interlocutrices. L'Evangile de Luc le montre ainsi dans la maison de deux femmes, Marthe et Marie, soeurs de Lazare, à Béthanie. Marthe, sans doute l'aînée, s'agite à la cuisine comme une bonne maîtresse de maison afin d'accueillir dignement son hôte, tandis que Marie demeure assise aux pieds de Jésus, qu'elle écoute. Mais Marthe ne l'entend pas ainsi, et l'évangéliste, avec un beau talent littéraire, nous la montre furibarde, faisant, en une seule phrase, reproche à Jésus et à sa soeur :
Cela ne te fait rien que ma soeur me laisse servir toute seule ? Dis-lui donc de m'aider !"
Et bien non, n'en déplaise à Marthe, cela ne lui fait rien, à Jésus, qui répond à la râleuse :
Marie a choisi la meilleure part, elle ne lui sera pas enlevée" (10 :40-42).
Le rôle "naturel" de la femme n'est donc pas d'être à la cuisine ! Si une femme le souhaite, elle a droit à la part qui, dans le judaïsme traditionnel, est celle des hommes : celle de la réflexion et de l'étude.
Si la place des femmes n'est pas à la cuisine, serait-elle dans la maternité ? Pas sûr. Un peu plus tard, l'Evangile rapporte une autre scène : alors que Jésus traverse un village, une femme crie dans la foule : "Heureuses les entrailles qui t'ont porté et les seins que tu as sucés !" La réponse de Jésus fuse : "Heureux plutôt ceux qui écoutent la parole de Dieu et l'observent !" (11 :27-28). Ainsi donc, le bonheur d'une femme ne serait pas dans son ventre et ses seins ?

Jésus n'est pas toujours entouré de femmes convenables…

Mais la singularité de la relation de Jésus avec les femmes ne se résume pas à ces épisodes, car des femmes, dans les Evangiles, il n'en manque pas et, contrairement à ce qu'on imagine, la mère de Jésus, Marie de Nazareth, bien qu'omniprésente dans le catholicisme et dans l'orthodoxie, n'y est guère qu'une présence furtive. Ni Jean ni Paul ne connaissent son nom.
Ce sont donc d'autres femmes qui entourent Jésus, et, il faut bien le reconnaître, pas toujours des femmes convenables.
C'est le cas d'une célèbre prostituée, lors d'un banquet chez un certain Simon - on la confond souvent à tort avec Marie-Madeleine, que Jésus délivre de sept démons. La belle de chez Simon saisit les pieds de Jésus, les baigne de ses larmes, les essuie avec ses cheveux et y répand un très coûteux parfum sous le regard réprobateur du maître de maison et de ses invités qui se scandalisent que Jésus accepte sans protester un hommage si sensuel. Ne voit-il pas qui est cette femme ? Si, il le voit très bien, et c'est pour elle qu'il déclare :
A ceux qui auront beaucoup aimé, il sera beaucoup pardonné" (Luc, 7 :47).
Femmes et Spiritualité - Page 3 13565613
"Le repas chez Simon", par Pierre-Hubert Subleyras (1737)
A cette rencontre fait écho la scène de la femme prise en flagrant délit d'adultère qui est jetée par ses accusateurs aux pieds de Jésus : doit-on la lapider comme le prescrit la loi de Moïse ? Non sans humour, Jésus propose que celui qui n'a jamais péché jette la première pierre. Tous les hommes, confus, se retirent et Jésus relève la femme : "Moi non plus, je ne te condamne pas" (Jean, 8 :11).

S'il y a de la misogynie dans les Evangiles, c'est celle des disciples 

Jésus est aussi montré par les auteurs des Evangiles comme celui qui se laisse toucher, au propre et au figuré, par la détresse des femmes. Jésus ne montre aucun intérêt pour les règles de pureté rituelles qui interdisent le contact avec les femmes. Un jour, une femme "impure" selon la loi religieuse car affligée depuis des années de pertes de sang, touche le bas de son manteau, et Jésus, loin de s'insurger, en la guérissant, la délivre de l'isolement social dans lequel sa maladie l'avait plongée.
Parmi les femmes qui émeuvent Jésus, on notera l'étrangère syro-phénicienne qui le supplie de guérir son enfant malade. D'abord, il la repousse, mais elle insiste tant qu'à la fin il se laisse convaincre et s'exclame : "O femme, grande est ta foi ! Qu'il t'advienne selon ton désir !" (Matthieu, 15 :28).
Et en effet, les Evangiles sont parcourus par les manifestations de la foi humble et insistante des femmes. Il est étrange que cette présence des femmes ait été si peu remarquée depuis deux mille ans. Car ce ne sont pas les Evangiles qui sont misogynes mais la lecture qui en est faite, qui repousse les femmes au fond du décor et privilégie les hommes qui pourtant ne comprennent rien. Jésus ne cesse de morigéner ses propres disciples : "Coeurs sans intelligence…", "esprits bouchés". Il n'y va pas de main morte !
S'il y a de la misogynie dans les Evangiles, c'est celle des disciples, et, avec une incroyable honnêteté, ils l'avouent. Ainsi, les femmes, et tout particulièrement Marie-Madeleine, sont les premiers témoins de la résurrection. Ce sont elles qui, devant le tombeau vide, reçoivent l'annonce incroyable :"Ne cherchez pas parmi les morts celui qui est vivant." Or, quand elles courent le rapporter aux disciples, ceux-ci haussent lesépaules : "Ces propos leur semblèrent du radotage, et ils ne les crurent pas" (Luc, 24 :5-11).

Jésus serait-il féministe ?

Pour autant, doit-on conclure que Jésus était féministe ? Le mot et l'idée sont bien sûr totalement anachroniques. Cependant, on demeure étonné de la bienveillance de Jésus à l'égard des femmes. Il ne fait pas de doute qu'il goûte leur compagnie et leur conversation. On est étonné de constater que dans un mode de discours qui lui est très particulier, la parabole, les images liées au monde des femmes sont nombreuses et quasi à parité avec celles qui sont masculines. Ainsi, le Royaume de Dieu est "comme un homme qui a perdu une brebis...", "comme une femme qui a perdu une pièce d'argent...", "comme une femme qui met du levain dans la pâte...", "comme un homme qui trouve une perle de grande valeur...". Et la confiance en Dieu est comme celle des oiseaux qui ne sèment (masculin) ni ne tissent (féminin) mais qui sont nourris et vêtus. Au final, ce qui est frappant, c'est à quel point Jésus parle auxfemmes "d'égal à égal".
Le dialogue qu'il noue avec la Samaritaine est à cet égard exemplaire. Jésus, en plein midi, au puits de Jacob, lieu de la rencontre amoureuse par excellence, engage un dialogue théologique avec une femme sur le "don de Dieu", et la façon de prier. "Ici ou au Temple de Jérusalem ?" demande la femme."En esprit et en vérité", répond Jésus. L'évangéliste Jean nous montre d'ailleurs les disciples choqués de voir leur maître en conversation avec cette femme. Il est vrai que pour aller au puits en plein midi, il faut sans doute qu'elle soit en marge de la communauté. En effet, elle l'est : femme de beaucoup d'hommes, cinq maris successifs et un amant, paraît-il. L'évangéliste ne fait pas de mystère : au puits de la rencontre, elle a rencontré l'homme de sa vie (le septième, celui de l'accomplissement suivant la symbolique des nombres). Cette scène a inspiré de nombreux peintres qui y ont figuré à la fois le désir et la soif spirituelle. Jésus promet à la femme ce qu'il nomme "l'eau vive". Mais la misogynie ordinaire des commentaires des hommes d'Eglise en fait une fille perdue, aux moeurs légères, que Jésus remet dans le droit chemin.
Hélas, la présence des femmes dans les Evangiles a souvent donné lieu de la part des hommes, seuls autorisés à commenter les textes, à des jugements de sotte morale sur la vertu des femmes. Il y a pourtant bien un évangile - au sens étymologique de "bonne nouvelle" - annoncé aux femmes et reçu par elles. Espérons que les filles du XXIe siècle liront ces textes qui sont désormais ouverts à tous et toutes et y trouveront matière à combattre le masculinisme arrogant, contraire au message de Jésus, de tant d'hommes d'Eglise...
Christine Pedotti


Christine Pedotti est éditorialiste pour la revue "Témoignage chrétien". Elle est l'auteure de nombreux ouvrages sur la foi catholique. Elle a publié en 2013 : "Jésus, cet homme inconnu" (Odile Jacob).

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MessageSujet: Lytta Basset: Sainte colère   Femmes et Spiritualité - Page 3 Icon_minitimeMer 25 Mai 2016, 17:59


Dans son livre sur la sainte colère, Lytta Basset, après des pages et des pages d’exégèse (sur les colères de Caïn, de Jacob, de Job, de Jésus), consacre un chapitre à regrouper ce qui la caractérise. D’abord elle la présente négativement, en opposition à l’autre colère, la mauvaise, la malsaine. Ensuite elle l’aborde telle qu’en elle-même. Voici quelques paragraphes qui fondent le droit à l’indignation, à la colère, même face à l’Église, même face à Dieu…


FÉVRIER 2004/ réédition 2015
Lytta Basset, Sainte colère. Jacob, Job, Jésus, Genève/Paris, Labor et Fides/Bayard, 2002, 326 pages.
Traditionnellement, la colère a mauvaise presse dans le christianisme. N’est-elle pas l’un des sept péchés capitaux? Ne s’agit-il pas d’une passion néfaste et destructrice? Le plus récent livre de Lytta Basset, intitulé Sainte colère, présente une réflexion qui dépasse de loin ces conceptions habituelles en se fondant sur une interprétation vivante et vivifiante de plusieurs textes de la Bible : l’histoire de Caïn et Abel, le cycle de Jacob, le livre de Job, et quelques extraits des évangiles.
Dans la Bible, la colère n’est pas censurée. Chez les personnages qui l’expriment, elle semble reliée à la recherche et à l’affirmation de l’identité propre et de la vérité de l’être de chacun.
Job laisse monter sa colère devant l’injustice et les souffrances qu’il subit, et il ose se tourner ainsi vers Dieu. Loin de condamner les reproches de Job à son égard, Dieu l’encourage pratiquement à l’invectiver plutôt que de tuer une autre personne.
Caïn, au contraire, n’avait pas osé s’en prendre à Dieu d’avoir refusé son offrande, et s’est attaqué à son frère. Dieu seul peut soutenir sans en être brisé l’expression directe de la souffrance et du sentiment d’impuissance qui nous habite.
Jacob ne luttera-t-il pas toute la nuit avec un personnage mystérieux, soit l’ange du Seigneur, soit le Seigneur lui-même? Au terme de cette lutte, Jacob recevra enfin son vrai nom, exprimant une identité personnelle défusionnée, enfin libérée des conflits et des manipulations de ses relations familiales.
Paradoxalement, l’expression authentique de la colère est nécessaire pour éviter d’en venir à la rupture des relations interpersonnelles. La bénédiction de Dieu se reçoit dans l’acceptation de son unicité et de sa vulnérabilité (la blessure à la cuisse de Jacob/Israël), il n’aurait au fond jamais eu besoin de tenter de la dérober.
Il y a donc une dimension saine et salutaire à la colère. Mais qu’est-ce qu’une « sainte colère »? « Une sainte colère est donc AUTRE qu’une colère humaine spontanée; elle cherche la ressemblance avec la colère de Dieu, sans prétendre y parvenir » (p. 247). Ceci signifie qu’elle refuse de s’approprier la colère de Dieu, qui demeure un mystère aux yeux humains.
Une sainte colère renonce à la victimisation et à la recherche de boucs-émissaires. Elle associe le courage de la vérité au désir persistant de maintenir ouvert l’espace de la relation. La sainte colère ne s’avérera féconde qu’en vertu de l’amour profond qui l’anime.

Sophie Tremblay 
voir extrait http://www.culture-et-foi.com/texteliber…/lytta_basset_2.htm
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MessageSujet: Marguerite Yourcenar    Femmes et Spiritualité - Page 3 Icon_minitimeDim 03 Juil 2016, 12:03

Marguerite Yourcenar :
« Je condamne l’ignorance qui règne en ce moment dans les démocraties »


Femmes et Spiritualité - Page 3 Yourcenar

Marguerite Yourcenar. Crédit photo Corbis

Régulièrement, Pollens vous proposera la lecture d’un extrait d’œuvre d’un philosophe, d’un intellectuel, d’un poète, d’un écrivain, d’un artiste ou d’un citoyen engagé dont la portée nous parait essentielle à (re)découvrir. Éminemment humaniste, l’écrivaine et poète Marguerite Yourcenar (1903– 1987) fut la première femme élue au sein de l’Académie française. Nous vous proposons de découvrir un extrait de l’essai Les Yeux Ouverts, un ensemble d’interviews de l’auteure réalisées par Matthieu Galey, paru en 1980 aux éditions Le Centurion.

Citation :
« Je condamne l’ignorance qui règne en ce moment dans les démocraties aussi bien que dans les régimes totalitaires. Cette ignorance est si forte, souvent si totale, qu’on la dirait voulue par le système, sinon par le régime. J’ai souvent réfléchi à ce que pourrait être l’éducation de l’enfant. Je pense qu’il faudrait des études de base, très simples, où l’enfant apprendrait qu’il existe au sein de l’univers, sur une planète dont il devra plus tard ménager les ressources, qu’il dépend de l’air, de l’eau, de tous les êtres vivants, et que la moindre erreur ou la moindre violence risque de tout détruire.

Il apprendrait que les hommes se sont entretués dans des guerres qui n’ont jamais fait que produire d’autres guerres, et que chaque pays arrange son histoire, mensongèrement, de façon à flatter son orgueil.

On lui apprendrait assez du passé pour qu’il se sente relié aux hommes qui l’ont précédé, pour qu’il les admire là où ils méritent de l’être, sans s’en faire des idoles, non plus que du présent ou d’un hypothétique avenir.

On essaierait de le familiariser à la fois avec les livres et les choses ; il saurait le nom des plantes, il connaîtrait les animaux sans se livrer aux hideuses vivisections imposées aux enfants et aux très jeunes adolescents sous prétexte de biologie ; il apprendrait à donner les premiers soins aux blessés ; son éducation sexuelle comprendrait la présence à un accouchement, son éducation mentale la vue des grands malades et des morts.

On lui donnerait aussi les simples notions de morale sans laquelle la vie en société est impossible, instruction que les écoles élémentaires et moyennes n’osent plus donner dans ce pays.
En matière de religion, on ne lui imposerait aucune pratique ou aucun dogme, mais on lui dirait quelque chose de toutes les grandes religions du monde, et surtout de celle du pays où il se trouve, pour éveiller en lui le respect et détruire d’avance certains odieux préjugés.

On lui apprendrait à aimer le travail quand le travail est utile, et à ne pas se laisser prendre à l’imposture publicitaire, en commençant par celle qui lui vante des friandises plus ou moins frelatées, en lui préparant des caries et des diabètes futurs.

Il y a certainement un moyen de parler aux enfants de choses véritablement importantes plus tôt qu’on ne le fait. »

Marguerite Yourcenar

http://the-dissident.eu/9237/marguerite-yourcenar-je-condamne-lignorance-qui-regne-en-ce-moment-dans-les-democraties/
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MessageSujet: Annie Girardot - Vivre d'aimer   Femmes et Spiritualité - Page 3 Icon_minitimeVen 08 Juil 2016, 12:08

Annie Girardot - Vivre d'aimer

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MessageSujet: Presque 40 ans plus tard, où en sommes nous....   Femmes et Spiritualité - Page 3 Icon_minitimeMer 21 Sep 2016, 10:28

Monsieur Troll a écrit:


Dans ce document de 1981, Marguerite Yourcenar (première femme élue à l'académie française) nous livre ses réflexions sur le féminisme.
On est loin du COMBAT féministe actuel... .



"Et peut-être les sexes sont-ils plus parents qu'on ne croit, et le grand renouvellement du monde consistera peut-être en ce que l'homme et la jeune fille, libérés de tout sentiment erroné et de toute répugnance, ne se chercheront plus comme des contraires, mais comme frère et soeur, et comme voisins, et se réuniront en tant qu'êtres humains pour porter ensemble, avec simplicité, sérieux et patience, ce que le sexe a de grave, et qui leur est imposé." Rainer Maria Rilke

L'entretien complet ici : https://www.youtube.com/watch?v=F0N3EofaqkM
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MessageSujet: Ressusciter de Christian Bobin   Femmes et Spiritualité - Page 3 Icon_minitimeMer 27 Déc 2017, 14:59


Femmes et Spiritualité - Page 3 25994956_1944615262453703_520401742560648362_n
Georges de la Tour La Madeleine à la veilleuse

"On n'a qu'une faible idée de l'amour tant qu'on n'a pas atteint ce point où il est pur,
c'est à dire non mélangé de demande, de plainte ou d'imagination."

Ressusciter
" J'ai vu un jour ce qu'on ne voit jamais. J'ai vu quelqu'un mourir d'amour. C'était dans un café, un automne à Paris. La jeune femme qui me parlait venait d'être abandonnée par un homme au cœur d'or. Ils avaient partagé le pain de dix années entières. Il l'a quittée comme on cesse de lire un livre, gagné en une seconde par un sommeil analphabète. Un geste avait suffi que rien n'annonçait et cette jeune femme s'était découverte aussi vaine qu'un livre jeté sur le parquet d'une chambre. Depuis elle allait comme un fantôme dans les rues surpeuplées de visages inutiles. Le couteau de la séparation s'était enfoncé dans son cœur et le manche en bougeait à chaque respiration. Elle ne maudissait ni ne geignait. Elle cherchait à comprendre ce que même les anges, affolés autour d'elle comme des abeilles ayant perdu le chemin de la ruche, ne pouvaient comprendre. Elle ne savait plus que parler de son ami, aucun mot n'étant trop beau pour dire sa grandeur et son intelligence. Il était dans sa parole comme la neige en plein été, quand il semble qu'une telle magie blanche ne reviendra plus. Le monde où nous vivons est enchanté par l'amour et sans cet enchantement nous n'y séjournerions pas une seconde. Nous sommes jetés dès notre naissance dans un réduit où nous ne pourrions que dépérir, s'il n'y avait la lucarne du cœur donnant sur le ciel. Il n'y a que le cœur de réel dans cette vie, alors pourquoi nous entêtons-nous à rêver d'autre chose? Les vagues sentimentalités par lesquelles les gens se réchauffent les uns aux autres sont comme les brindilles qui servent à allumer un feu: cela brûle et meurt aussitôt. La flambée qui donnait aux visages de cette femme et de son ami le rouge et or d'une peinture de Georges de La Tour se nourrissait d'un aliment bien plus beau. Dieu se promenait émerveillé dans leurs paroles comme un paysan dans son champ. Si Dieu n'est pas dans nos histoires d'amour, alors nos histoires ternissent, s'effritent et s'effondrent. Il n'est pas essentiel que Dieu soit nommé. Il n'est même pas indispensable que son nom soit connu de ceux qui s'aiment: il suffit qu'ils se soient rencontrés dans le ciel, sur cette terre. Cette femme avait connu cette grâce, et cette grâce lui était retirée. Dans un café où je l'écoutais ce jour-là, elle parlait du ciel et de son ami, de leur fuite commune, et sa parole était comme deux mains plaquées contre une plaie par où la lumière giclait à flots. La salle où nous étions assis était atroce de même que la ville alentour, énervée et bruyante -comme si on avait mis une musique criarde dans une chambre d'agonie. Si nous ne respirons plus dans le ciel, alors nous suffoquons dans le néant: c'est aussi simple et net..."
(P86)
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