AMBRE
Nombre de messages : 5418 Date de naissance : 14/08/1962 Age : 61 Localisation : Belgique Date d'inscription : 25/05/2007
| Sujet: L’Ange à la fenêtre d’Occident Sam 19 Jan 2013, 23:19 | |
| Gustav Meyrink : L’Ange à la fenêtre d’Occident (préface de Julius Evola) L’Ange à la fenêtre d’Occident est un des derniers romans que Gustav Meyrink écrivit avant de mourir ; la trame en est constituée par un enchevêtrement de thèmes qui se trouvaient déjà dans ses précédents ouvrages. En fait, il s’agit là — comme dans les Histoires de faiseurs d’or — de la reconstitution romancée de la vie et des vicissitudes d’un personnage, d’un alchimiste ayant réellement existé, et — par ailleurs — de l’identification d’un être vivant avec un personnage d’un autre siècle, autrement dit des vies qui représentent des manifestations variées dune seule et unique entité spirituelle, ce qui est le thème du Dominicain blanc, et, en partie, aussi de la Nuit de Walpurgis et du Golem, dûs à la plume du même auteur. En ce qui concerne le premier point que nous venons d’indiquer, le personnage historique choisi par Meyrink est John Dee (1527-1608), savant et adepte des disciplines hermétiques, astrologiques et magiques, qui vécut à l’époque élisabéthaine. On prétend que Meyrink avait eu accès à des manuscrits inédits relatifs à la vie de John Dee. Il reste à déterminer, toutefois, dans quelle mesure beaucoup de données et de détails indiqués dans le roman et qui ne se trouvent pas dans la biographie de John Dee, telle qu’elle est résumée dans l’Encyclopedia Britannica, ont été tout simplement inventés par l’auteur. C’est ainsi, par exemple, que l’ancienneté de la noblesse des Dee et leur arbre généalogique (qui remonterait, d’après le roman, à Roderick le Grand et à Hoël Dhats), restent encore à démontrer. Au contraire, l’arrestation de John Dee pour pratiques magiques contre la reine Marie Stuart est un fait historique, mais sa libération aurait eu lieu à la suite de la décision du Conseil de la Couronne et non grâce à l’intervention de la princesse Elisabeth qui, à l’époque, n’était pas encore reine d’Angleterre. L’histoire confirme, également, les rapports de Dee avec Dudley, Laski et Edouard Kelley. Ce dernier, dans le roman, nous est présenté comme un médicastre aux oreilles coupées qui prétendait avoir trouvé la Pierre des Sages, et qui se serait associé avec Dee, jouant le rôle d’une sorte de médium pour l’évocation d’esprits et d’entités inférieures. A l’encontre, il semble que le niveau spirituel de ce personnage ait été plus élevé. Il nous a laissé des petits traités d’alchimie qui ne sont pas dépourvus de valeur. D’autres faits du roman sont également réels : le grand renom de savant que Dee acquit tant en Angleterre que dans d’autres pays européens ; ses nombreux voyages, dont celui accompli en 1548 lorsqu’il dut s’enfuir d’Angleterre, tant parce qu’il était suspecté d’avoir trempé dans des complots politiques qu’en raison du scandale lié à la mise en scène de La Paix d’Aristophane ; l’incendie du château de Mortlake ; le différend survenu entre Dee et Kelley ; enfin, la mort de Dee, survenue à Mortlake, dans la misère et le dénuement le plus complet, en décembre de l’année 1608. suite et source | |
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