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 Ouspensky, Gurdjieff , fragments d’un enseignement inconnu

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Sinbuck
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MessageSujet: Ouspensky, Gurdjieff , fragments d’un enseignement inconnu   Ouspensky, Gurdjieff ,  fragments d’un enseignement inconnu Icon_minitimeVen 21 Sep 2007, 09:36

"External and internal considering"

Ouspensky, Gurdjieff ,  fragments d’un enseignement inconnu 10268453_589066947866923_5589044831369409127_n

partage de Jsf sur son forum Opus

http://www.newsoftomorrow.org/forum/viewtopic.php?t=1806
la définition de "external and internal considering", la considération extérieure et intérieure.

Citation :
Citation:
Dans le vocabulaire de la 4ème voie, c'est la pratique qui consiste à prendre les autres en compte lorsque l'on agit. La considération extérieure implique de faire une évaluation réaliste de la situation des autres et d'agir en conséquence, en prenant ceci en compte dans un sens positif.

La considération extérieure est cependant pas la même chose que d'être socialement poli ou d'avoir de la considération pour autrui, bien que ce pourrait être exprimé de cette manière.

Le concept clef est d'en être conscient et de s'adapter au niveau d'être et de connaissance des autres. Ainsi, la considération extérieure implique par exemple de ne pas parler de choses qui pourraient simplement offenser les croyances des autres ou qui ne seraient simplement pas comprises. La considération extérieure fait référence à l'idée d'une volonté de bienveillance générale envers son environnement, dans un sens de laisser l'environnement être tel qu'il souhaite être et répondre à ses requêtes d'une manière qui honore son droit à être ce qu'il veut être.

La considération extérieure est enracinée dans la conscience objective de son environnement. Par opposition, la considération intérieure est enracinée aux attachements à son état intérieur, à son propre confort, préconceptions ou désirs.

La considération extérieure ou intérieure n'est pas toujours extérieurement distinguable, bien qu'il y a entre elles une différence fondamentale. L'une serait par exemple d'être socialement agréable afin d'uniquement renforcer sa propre idée que l'on est soi-même une 'bonne personne'. Ceci est une considération intérieure sur ce que les autres/soi-même perçoivent du moi.

Dans certains cas, la considération extérieur pourrait impliquer de garder l'information pour soi lorsqu'elle est vue comme inappropriée, dangereuse ou simplement pas désirée par celui qui est susceptible de la recevoir. Une personne avec une considération intérieure pourrait faire cela, mais c'est encore la motivation qui est différente.

Nous ne pouvons pas dire avec des critères extérieurs de quelle sorte de considération provient l'action. Ces concepts sont liés à service-des-autres vs service-de-soi et à objectivité vs subjectivité. D'habitude le terme considération est appliqué à un contexte d'interactionnel entre personnes.

C'est seulement en ayant une considération extérieure que l'on peut servir les autres. Ceci demande un sens des responsabilités en sous forme d'une objectivité et d'une conscience de ce qui est la meilleure action pour une situation donnée. Servir dans le sens de simplement donner des ordres n'est pas une considération extérieure.

La considération intérieure peut-être liée au prédateur intérieur de l'homme. Il se nourrit lui-même en s'engageant dans des imaginations subjectives où il pense qu'il est autre que lui-même. Il voudra aussi chercher à avoir une confirmation extérieure pour son image de soi déformée, en manipulant les autres pour confirmer ses vues. Un homme peut aller dans beaucoup de troubles pour donner une impression, simplement afin d'avoir sa propre image-miroir intérieure illusoire réfléchie par les autres. Tous les succès dans une telle manipulation nourrissent le prédateur et le confirment dans sa propre considération intérieure et déplace le centre de gravité de la vie intérieure de l'homme de son objectivité. La considération intérieure en des termes très concrets est l'ennemi naturel de l'homme qui cherche à éviter à l'homme d'être lui-même. Le prédateur préférera toujours une illusion de vertu à la vérité nue à son sujet. Aussi, il n'est pas utile de juger moralement ou condamner le prédateur, de la même façon qu'il est inutile de condamner un chat de manger une souris. Aussi, on doit se défaire de l'identification de soi au prédateur. Affirmer que l'on Travaille tout en s'engageant dans une considération intérieure est une contradiction de termes. Les formes de considérations intérieures peuvent de toute façon être extrêmement subtiles et l'on ne peut pas toujours les détecter, de ce fait une vigilance constante est demandée. Le prédateur de la considération intérieure pourrait bien affirmer s'engager dans une observation de soi impitoyable, aspirer à la conscience et être dans n'importe qu'elle autre vertu et pourtant se tromper à croire qu'il progresse vers ces buts alors que tout le long il nourrissait sa vanité et le désir d'être reconnu.

L'homme extérieur a besoin du support d'un groupe afin de l'aider à détecter les nombreuses voies-pièges dans lesquelles peut s'insinuer la considération intérieure, [contaminant] sa perception et ses actions.

http://glossary.cassiopaea.com/glossary.php?id=40&lsel=


:787:

je vous propose aussi cette page qui va dans le sens de mes recherches  et perceptions depuis quelques semaines!
extrait:

Citation :
Au sujet du bindu a écrit:
Le bindu, le point ultime de puissance au-delà duquel l'énergie ne peut être contractée ou condensée. Il est à la fois le noyau de la matière (jara) et le noyau de la conscience rayonnante (chaitanya). Le bindu contient en soi le négatif et le positif, le zéro et l'infini. Le bindu, par conséquent, signifie l'équilibre de toutes les polarités, le sujet et l'objet, le commencement et à la fin [cf. alpha et oméga], le dedans et le dehors, le masculin et le féminin.


Au sujet du principe féminin a écrit:
Le yoni (l'organe sexuel féminin) symbolisé par le triangle, est constitué de trois qualités fondamentales (gunay) : à savoir l'illumination ascendante [up], l'obscurité descendante [down], et la créativité dynamique [neutre]. [On peut rapprocher ceci de ce que dit Mouravieff au sujet des forces : "trois conditions fondamentales à la Création se manifestent dans l'Univers : sous la forme des trois principes de base de la vie : principe statique [down], principe dynamique [up] et principe neutralisant [neutre]"]
Mais dans le monde différencié, ces trois qualités deviennent les distinctions primordiales et le cercle est vu comme un triangle. Ce sont là les substances symboliques essentielles du yantra.

Le triangle pointant vers le bas représente la yoni, l'organe sexuel féminin, le premier réceptacle de la création.
Une expression plus détaillée et complexe est le shri-yantra : un ensemble de triangles entrelacés, symbolisant l'interaction des principes masculin et féminin, tenu dans le cercle. Ceci est la force motrice de l'univers qu'elle enferme.

--------------------------------------------------------------------------------
Citation:
Ces "évidences" peuvent être mieux comprises avec la notion de projections sur des plans dimensionnels au sens large du terme.


Effectivement. le présent problème - je fonctionne toujours par 'problèmes-solutions' - qui m'embarrasse se trouve être la nature de la dualité conscience / "perçu", c'est à dire, ce qu'il y a "à l'intérieur de soi" et ce qu'il y a "à l'extérieur" ainsi que l'interaction qui réunit ces deux "ensembles", que l'on appelle aussi microcosme-macrocosme.

Par-là, je veux dire que je sépare la conscience de "l'illusion". La question que je me pose est la suivante :

L'illusion est-elle un "sous-produit" de la conscience (intégré dans le monde de la conscience), ou inversement, la conscience est-elle un sous-produit de l'illusion ?


Cette question comporte des implications évidentes avec le modèle micro/macrocosme, dans lequel je sépare la conscience de l'illusion. Autrement dit, je sépare l'être des formes illusoires perçues par la conscience.

Si l'illusion se trouve intégrée aux mondes de conscience, il n'y a plus lieu d'effectuer une telle séparation. Ceci était donc, ma problématique de base. Je me suis d'abord rapporté à Mouravieff mais hélas, son schéma (que je reproduis ci-dessous - Gnôsis t.1) ne m'a pas été d'un grand secours. Comme on peut le constater, cette conception supprime la dualité, l'homme est intégré dans l'univers et la représentation de l'interaction entre la conscience et le réel est ôtée.



Bien, je crains qu'il ne faille revenir aux bases. Il est communément admis que c'est une (notre) conscience qui perçoit le "réel" - ce réel qui selon Platon, est constitué de "vaines images réfléchies". Cependant, comme le soulignent à plusieurs reprises les C's, l'illusion n'est pas illusoire :
Citation:
Tout est réel, donc, l'illusion est la réalité.

Avis partagé notamment par le bouddhisme qui insiste sur le fait que l'illusion n'est pas non-existante. Il en est de même pour Ramana Maharshi :
Citation:
Q.: Que pense le Maharshi de la théorie de l'illusion universelle (mâyâ) ?
M.: Qu'est-ce que la mâyâ ? Rien d'autre que la Réalité.
Q.: La mâyâ n'est-elle pas l'illusion ?
M.: Le terme de mâyâ est utilisé pour désigner les manifestations de la Réalité. Par conséquent, la mâyâ n'est rien d'autre que la Réalité.


C'est également ce que Zarathoustra narre dans le chapitre "Les prêcheurs d'arrières-mondes", où il conseille aux hommes de ne pas se détourner de la réalité pour créer des paradis imaginaires gluants qui retiendront leur âme dans la subjectivité :
Z, I, 3 a écrit:
Jadis Zarathoustra aussi avait projeté son illusion par-delà l'humanité, comme tous les prêcheurs d'arrières-mondes.
"Le monde alors me paraissait l'oeuvre d'un dieu souffrant et torturé.
Le monde alors me semblait un rêve, et l'oeuvre poétique d'un dieu ; fumée colorée devant les yeux d'un insatisfait divin. (...)
Malades et moribonds furent ceux qui méprisèrent le corps et la terre et qui inventèrent les choses célestes et les gouttes de sang rédemptrices (...)
Ils voulaient échapper à leur malheur et ils trouvaient les étoiles trop lointaines. Alors ils se mirent à soupirer : "Oh ! s'il existait seulement des chemins célestes pour se glisser dans une autre existence et un autre bonheur !" C'est alors qu'ils inventèrent leurs petites ruses et leurs petits breuvages sanglants.
Ils se croyaient désormais délivrés de ce corps et de cette terre , ces ingrats. (...)
Zarathoustra est indulgent aux malades. En vérité, il ne s'irrite pas de leurs façons de se consoler ou d'être ingrats. Puissent-ils devenir des convalescents, puissent-ils être de ceux qui surmontent et puissent-ils se créer un corps d'essence supérieure.

Malheureusement, si nous prêtons attention aux "courants New Age" qui tentent vainement de "créer leur propre réalité de lumière par des pensées positives" - à ce titre, le film What the Bleep Do We know" est édifiant - ou si nous observons les formes corrompues du bouddhisme, du yoga et des religions en général devenues "relaxation et recherche de la paix intérieure", qui occultent le fait que l'univers est affrontement continuel - Castaneda parle de guerre, T. Illion de lutte, eh bien, nous apercevons avec effroi que l'homme se dirige assurément à sa perdition. Cioran en dresse le tableau :
Solitude et destin", p.402 - Le leurre de l'action a écrit:
Aujourd'hui en Europe, tout peut être dans une égale mesure acepté ou refusé. L'Europe n'intéresse plus pour ce qu'elle fait, mais seulement pour son rythme, qui engage les dernières réserves de notre obéissance, nous fait renier le monde, ébranle l'illusion philosophique et sape les fondements de l'orgueil. Où fuir ? Il n'y a plus de refuge pour les déserteurs.
Alors, nous nous sommes tous mis à redorer le prestige du devenir. Dans la philosophie - le vitalisme; dans la politique - le combat en soi. C'est-à-dire se fuir. (...)
Lorsqu'un peuple, une génération ou une classe fait la révolution, cela signifie qu'aucun individu ne trouvait plus en lui-même assez d'éléments pour se mentir, plus assez de raisons de vivre. L'envie de démolir et de bâtir est engendrée par un vide qui ne se suffit pas. Il faut autre chose pour remplir la stérilité de l'instant et l'éléatisme de la conscience.


Nietzsche reviendra souvent sur l'idée de faiblesse qui résulte de l'impossibilité de se dépasser soi-même, par faiblesse ou par inaptitude :
Z, I, 3 a écrit:
Une fatigue qui d'un bond veut accéder à l'ultime, d'un bond mortel, une pauvre fatigue ignorante qui ne veut même plus vouloir.

Ce qui, bien sûr, mène à l'oubli - le bouddhisme corrompu permet d'ailleurs de cautionner l'involution actuelle de l'homme - :
Citation:
"La vie n'est que souffrance", voilà ce que d'autres disent et ils ne mentent pas : tâchez donc, vous, de cesser d'être. Tâchez donc de faire cesser la vie, puisqu'elle n'est que souffrance !
Et que la doctrine de votre vertu s'exprime en ces termes : "Tu dois te tuer toi-même ! Tu dois disparaître, t'effacer !"

Je suis persuadé que l'équilibre de ce monde, actuellement assailli par les forces de l'involution, ne pourra pas se rétablir si un petit nombre ne cultive pas la force en traversant les méandre marécageux de doctrines empoisonnées par les forces involutives qui dissolvent, fragmentent, et limitent la conscience. Cette question est longuement abordée par Mouravieff, notammenté cité par Laura K-J dans l'Histoire secrète (p.234 sqq), de ce fait je ne m'étendrai pas sur ce point.

Retour donc, à la problématique initiale. Commençons avec l'hypothèse de la matière considérée comme "mère" de la conscience. W. Rahula écrit :

L'enseignement du Bouddha, Walpola Rahula, p.45 a écrit:
Le Bouddha a déclaré en termes non équivoques que la conscience dépend de la matière, de la sensation, de la perception et des formations mentales, et qu'elle ne peut pas exister indépendamment de ces conditions. Il dit :
Citation:
La conscience peut exister ayant la matière pour moyen (rûpupâyam), la matière pour objet (rûpârammanam), la matière pour support (rûpapatittham), et cherchant sa jouissance, elle peut croître, grandir, se développer; ou bien la conscience peut exister en ayant la sensation pour moyen... ou la perception pour moyen... ou les formations mentales pour support et cherchant sa jouissance elle peut croître, grandir, se développer.



suite:

http://www.newsoftomorrow.org/forum/viewtopic.php?p=8322&sid=b809a1b374d0af146776d4db0d9e7267#8322

Sphinx,c est pour toi !
http://www.newsoftomorrow.org/forum/viewtopic.php?p=8324#8324


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MessageSujet: Ouspensky, Gurdjieff , fragments d’un enseignement inconnu   Ouspensky, Gurdjieff ,  fragments d’un enseignement inconnu Icon_minitimeMar 06 Mai 2008, 21:01

Gurdjieff sur la kundalini
Citation :
[i](trad. jsf)


pour


"Mais il y a des milliers de choses qui empêchent l'homme de s'éveiller, qui le maintiennent dans le pouvoir de ses rêves. Afin d'agir consciemment avec l'intention de s'éveiller, il est nécessaire de savoir les forces qui maintiennent l'homme dans un état de sommeil.

"En premier lieu il doit être réalisé que le sommeil dans lequel l'homme existe n'est pas normal mais est un sommeil hypnotique. L'homme est hypnotisé et son état hypnotique est continuellement maintenu et renforcé en lui. On pourrait penser qu'il y a des forces pour lesquelles il est profitable de maintenir l'homme dans un état hypnotique, d'empêcher qu'il voit la vérité et qu'il comprenne sa position.

"Il y a un récit de l'Est qui parle d'un magicien très riche qui avait de très nombreux moutons. Mais en même temps ce magicien était très mesquin. Il ne voulait pas engager de berger, il ne voulait pas construire une barrière autour du pâturage sur lequel broutaient les moutons. En conséquence les moutons s'égaraient souvent dans la forêt, tombaient dans les ravins, etc, et par-dessus tout ils s'échappaient, parce qu'ils savaient que la magicien voulait leur chair et leur peaux, ce que [les moutons] ne voulaient pas.

"Finalement le magicien trouva un remède. Il a hypnotisé ses moutons et a leur a suggéré premièrement qu'ils étaient immortels et qu'aucun mal leur était fait lorsqu'ils étaient pelé, et que, au contraire, c'était très bon pour eux et même plaisant; deuxièmement il leur a suggéré que le magicien était un bon maître qui aimait tellement ses troupeaux qu'il était prêt à faire n'importe quoi dans le monde pour eux; et troisièmement il leur a suggéré que si quoi que ce soit n'allait pas, alors ça n'allait pas arriver juste là, en tout cas pas ce jour, et de ce fait ce n'était pas nécessaire d'y penser. Plus tard le magicien a suggéré aux moutons qu'ils n'étaient pas des moutons du tout; à certains d'entre eux [il a dit qu'ils] étaient des lions, à d'autres des aigles, à d'autres des hommes, et à d'autres des magiciens.

"Et après se sont terminés tous ses soins et ennuis au sujet des moutons. Ils ne se sont jamais échappés mais restaient calmement jusqu'au moment où le magicien voulait leur chair ou leur peau.

"ce récit est une très bonne illustration de la position de l'homme.

"Dans la soi-disant littérature 'occulte' vous avez probablement rencontré l'expression 'Kundalini,' 'le feu de la Kundalini,' ou le 'serpent de la Kundalini.' Cette expression est souvent utilisée pour désigner une sorte de force étrange qui est présente dans l'homme et qui peut être réveillée. Mais aucune des théories connues ne donne la bonne explication de la force de la Kundalini. Parfois elle est associée au sexe, avec l'énergie sexuelle, donc avec l'idée de la possibilité d'utiliser l'énergie sexuelle à d'autres fins. Cette dernière [théorie] est entièrement fausse parce que la Kundalini peut se trouver dans n'importe quoi. Et par-dessus tout, la Kundalini n'a rien de désirable ou d'utile dans le développement de l'homme.

Il est curieux de comment ces occultistes se sont tenus à ce mot depuis [un certain] temps mais ont complètement altéré sa signification - de quelque chose de très dangereux et terrible ils ont fait quelque chose qui doit être espéré ou attendu comme une bénédiction.

"En réalité la Kundalini est le pouvoir de l'imagination, le pouvoir de la fantaisie, qui prend la place d'une fonction réelle.

Quand un homme rêve au lieu d'agir, quand ses rêves prennent la place de la réalité, quand un homme imagine lui-même qu'il est un aigle, un lion, ou un magicien, c'est la force de la Kundalini qui agit en lui.

La Kundalini peut agir dans tous les centres et avec son aide les centres peuvent être satisfaits de l'imaginaire au lieu du réel.

Un mouton qui se considère comme un lion vit sous le pouvoir de la Kundalini.

"La Kundalini est une force mise dans les hommes afin de les maintenir dans leur état actuel.

Si les hommes pouvaient vraiment voir leur vraie position et pouvaient comprendre toute l'horreur de celle-ci, ils seraient incapable de rester là où ils sont même pendant une seconde. Ils commenceraient à chercher une issue et ils la trouveraient rapidement, parce qu'il y a une sortie; mais les hommes n'arrivent pas à la voir simplement parce qu'ils sont hypnotisés.

La Kundalini est la force qui les maintient dans un état hypnotique.

'Pour réveiller' l'homme a besoin d'être 'déshypnotisé.' C'est ceci qui contient la pire des difficultés et c'est aussi en ceci qu'est la garantie de se possibilité, parce qu'il n'y a pas de raison organique pour [la présence] du sommeil et l'homme peut être réveillé.

"Théoriquement il peut, mais pratiquement il est quasiment impossible car bientôt, de même qu'un homme se réveille un instant et ouvre ses yeux, les forces qui ont provoqué son sommeil commencent à agir sur lui avec une énergie décuplée et il se rendort immédiatement, souvent en rivant qu'il est réveillé ou qu'il se réveille.

"Il y a certains états dans le sommeil ordinaire dans lequel un homme veut se réveiller mais ne peut. Il se dit à lui-même qu'il est réveillé mais, en réalité, il continue à dormir - et ceci peut arriver plusieurs fois avant que finalement il se réveille. Mais dans le sommeil ordinaire, une fois qu'il est réveillé, il est dans un état différent; dans le sommeil hypnotique le cas en est autrement; il n'y a pas de caractéristiques objectives, en tout cas pas au début du réveil; un homme ne peut pas se pincer pour être sûr qu'il ne dort pas.

Et si, ce que Dieu interdit, un homme a entendu quoi que ce soit des caractéristiques objectives, la Kundalini en une fois transforme tout en imagination et rêve.

"Seul un homme qui réalisé pleinement la difficulté de se réveiller peut comprendre la nécessité d'un travail long et difficile [entreprise] dans le but de se réveiller.


Dernière édition par AMBRE le Mar 27 Avr 2010, 23:44, édité 1 fois
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Didiera

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MessageSujet: Re: Ouspensky, Gurdjieff , fragments d’un enseignement inconnu   Ouspensky, Gurdjieff ,  fragments d’un enseignement inconnu Icon_minitimeMer 07 Mai 2008, 09:33

Citation :
La Kundalini est une force mise dans les hommes afin de les maintenir dans leur état actuel.
../.. La Kundalini est la force qui les maintient dans un état hypnotique.

Eh bien v’là autre chose ... La kundalini est une force d’endormissement, et non d’éveil !

Citation :
Théoriquement il peut, mais pratiquement il est quasiment impossible car bientôt, de même qu'un homme se réveille un instant et ouvre ses yeux, les forces qui ont provoqué son sommeil commencent à agir sur lui avec une énergie décuplée et il se rendort immédiatement, souvent en rêvant qu'il est réveillé ou qu'il se réveille.

Il y a certains états dans le sommeil ordinaire dans lequel un homme veut se réveiller mais ne peut. Il se dit à lui-même qu'il est réveillé mais, en réalité, il continue à dormir - et ceci peut arriver plusieurs fois avant que finalement il se réveille.

Il m’est arrivé récemment de rêver que je me réveillais (après plusieurs rêves où j’arrivais à peine à soulever les paupières). Donc, dans mon rêve, je me réveille tout en me rappelant de mes rêves où ma main est maudite. Puis je vais au salon et vois que ma porte est entrouverte. Quelqu’un a voulu rentrer. Je la referme, et vais me rendormir (toujours dans mon rêve). La je rêve que je jette des bouées de sauvetage à des enfants dans un lac. Puis je me réveille une deuxième fois. Ma porte a encore été entrouverte, et mon salon a été entièrement repeint en rose ! et réaménagé. Par la vitre je vois un soleil, et un appartement en face où il y a des jeunes filles et des enfants : ce sont elles qui ont repeint mon appartement ! Mais ça ne m’a pas plus, et je crie que je ne veux plus les voir !
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MessageSujet: Re: Ouspensky, Gurdjieff , fragments d’un enseignement inconnu   Ouspensky, Gurdjieff ,  fragments d’un enseignement inconnu Icon_minitimeMer 07 Mai 2008, 10:01

Merci Didiera !
en effet selon moi:

Citation :

l éveil de la Kundalini

‘‘ La Kundalini c’est l’axe dressé au centre de l’univers
et de la personne!"




Intitulé de ce post!

il est vrai que ce texte m interpelle!(d où le lien vers le débat qui s en suit sur le forum de JSF)

Je découvre les écrits de Gurdjieff ainsi que ceux de Castaneda sur le sujet avec "attention" ,bien que ceux ci ne correspondent pas à mon propre vécu !
c est cette phrase en particulier qui a susciter en moi l envie de vous partager ce texte:

Citation :
En réalité la Kundalini est le pouvoir de l'imagination, le pouvoir de la fantaisie, qui prend la place d'une fonction réelle.

Quand un homme rêve au lieu d'agir, quand ses rêves prennent la place de la réalité, quand un homme imagine lui-même qu'il est un aigle, un lion, ou un magicien, c'est la force de la Kundalini qui agit en lui.

La Kundalini peut agir dans tous les centres et avec son aide les centres peuvent être satisfaits de l'imaginaire au lieu du réel.

Un mouton qui se considère comme un lion vit sous le pouvoir de la Kundalini......


Ainsi donc, la vie n’est pas donnée aux hommes pour eux-mêmes, mais pour servir des buts cosmiques plus élevés, et c’est pourquoi la Grande Nature veille à ce qu’elle puisse s’écouler sous une forme plus ou moins tolérable, et ne prenne pas fin prématurément.

Merci aux "spécialistes" de Castaneda et Gurdjieff de nous éclairer ,bien que je considère qu une phrase sortie de son contexte n est effectivement pas "légitime" pour justifier toute une oeuvre!


Citation :
Les sorciers pensent que les prédateurs nous ont inculqué nos systèmes de croyance, nos idées sur le bien et le mal et nos moeurs sociales. Ils nous ont donné la convoitise, l'avarice et la lâcheté. Ce sont les prédateurs qui nous rendent suffisants, routiniers et égomaniaques.

Afin de nous rendre obéissants, faibles et dociles, les prédateurs se sont engagés dans une manoeuvre prodigieuse - bien sûr, prodigieuse depuis le point de vue d'une stratégie de combat. Une manoeuvre horrible du point de vue de ceux qui le subissent. Ils nous ont donné leur esprit ! Tu m'entends ? Les prédateurs nous ont donné leur esprit, qui est devenu notre esprit ! L'esprit des prédateurs est baroque, contradictoire, morose et maintenant, rempli de la peur d'être découvert d'un instant à l'autre. Je sais que même si tu n'as jamais souffert de la faim, tu possèdes l'anxiété de la famine, qui n'est autre que l'anxiété du prédateur qui craint qu'à tout instant, sa manoeuvre puisse être découverte et que sa source d'alimentation lui soit refusée. A travers l'esprit, qui après tout est leur esprit, les prédateurs injectent dans la vie des êtres humains tout ce qui leur convient. De cette manière, ils se garantissent une marge de sécurité, un tampon contre leur peur.

(...) En jouant sur notre conscience de soi, qui est le seul point de conscience qui nous reste, les prédateurs créent des éruptions de conscience qu'ils consomment de manière impitoyable et prédatrice. Ils nous insufflent des problèmes débilitants qui provoquent le jaillissement de ces éruptions de conscience et de cette manière, ils nous maintiennent en vie pour pouvoir se nourrir des éruptions énergétiques de nos pseudo préoccupations. "

Carlos Castaneda, " The active side of infinity ".

:a16:
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MessageSujet: Re: Ouspensky, Gurdjieff , fragments d’un enseignement inconnu   Ouspensky, Gurdjieff ,  fragments d’un enseignement inconnu Icon_minitimeJeu 08 Mai 2008, 03:49

G.I Gurdjieff est un homme remarquable pour reprendre le titre de l'un de ses livres. Le second en fait, Rencontre avec des hommes remarquables dans lequel il décrit quelques belles échapées dans son Caucase natal.
Caucase d'ailleurs que je vais arpenter cet été durant deux mois, en voiture, partant de France pour un périple en direction de la Géorgie, de l'Arménie et de l'Azerbaïdjan.

Le premier livre de Gurdjieff est Récits de Belzébut à son petit fils dans lequel il parle de l'organe Kundabufer qui fait référence aux pressions astrales (instinctives, sexuelles) que l'on ressent maintenant et dont les mécanismes "limites" ont été engendrés par la race atlantéenne.

Le troisième livre est La vie n'est réelle que lorsque je suis, livre qu'il n'a pas pu terminer, mais comme il le dit lui même, tout est dans le premier livre !

C'est un véritable plaisir aussi d'écouter les musiques qu'il a composées avec T. de Hartmann et que l'on retrouvent dans un série d'une douzaine d'albums jouées au piano par Kremski (de mémoire).

Pour comprendre pleinement la kundalini selon Gurdjieff, il faut regarder les livres de P. Ouspenski, aux nombres de deux : un nouveau modèle de l'univers (livre personnel) et surtout fragments d'un enseignement inconnu dans lequel, de mémoire (car il ne pouvait pas prendre de notes), Ouspenski raconte les années passées avec Gurdjieff, en tant qu'élève (de premier rang) de ses cours si particuliers qu'il commença à St Pétersburg au début de la révolution de 1917. Il y est décrit par exemple la table des hydrogènes qui permet de comprendre les différentes vibrations de la nourriture nécessaire à chaque étage de la machine humaine (le corps éthérique) associé à l'octave musicale, à la notion de valence en chimie, à l'ennéagramme...

Un peu plus récemment, N. Tereschenchko a écrit plusieurs livres sur l'enseignement de Gurdjieff, dans lequel il détaille davantage et analyse grandement toute sa théorie : Le message de Gurdjieff et Au delà de la quatrième voie.

Gurdjieff parlait de nombreuses langues, officillement, il était professeur de danse, il a d'ailleurs monté une chorégraphie à Paris dans les années 20/30. Il a beaucoup voyagé et fondé de nombreuses écoles dans le monde (Russie, Caucase et Turquie, Allemagne, France (Prieuré de Fontainebleau) et USA). Il aimait dire que le processus d'apprentissage et développement pour l'individu se résumé dans : Savoir, Comprendre, Être.

Gurdjieff était un homme remarquable... C'était un artisan !

Sinbuck.
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MessageSujet: Re: Ouspensky, Gurdjieff , fragments d’un enseignement inconnu   Ouspensky, Gurdjieff ,  fragments d’un enseignement inconnu Icon_minitimeJeu 08 Mai 2008, 16:39

Ambre,

je te conseille Récits de Belzébuth à son petit fils, une merveille de l'imagination humaine que Gurdjieff conseille de lire trois fois... un pavé de plus de 1000 pages dans lequel il invente des mots, de grande impulsion significative, avec beaucoup d'ironie, il décrit le genre humain et toutes les facettes qui le caractérise...

Bien à toi,
Sinbuck.
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MessageSujet: Re: Ouspensky, Gurdjieff , fragments d’un enseignement inconnu   Ouspensky, Gurdjieff ,  fragments d’un enseignement inconnu Icon_minitimeJeu 08 Mai 2008, 17:57

Citation :
Ce qu'est sûr, c'est que ses théories mon permis, sans compromis, de séparer clairement et sans ambiquité, les influences astrales des perceptions mentales. A méditer...

Bravo Sinbuck, selon moi, tu as résumé en quelques mots l'apport essentiel de Gurdjieff: montrer l'imposture de l'émotionnel, trop souvent mélangé à l'esprit, d'une part, et confondue, d'autre part, avec avec le véritable amour.
Difficile d'être très populaire (car il l'est relativement peu) lorsqu'on met le doigt là ou ça fait mal...

Bonne soirée.
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MessageSujet: Re: Ouspensky, Gurdjieff , fragments d’un enseignement inconnu   Ouspensky, Gurdjieff ,  fragments d’un enseignement inconnu Icon_minitimeJeu 08 Mai 2008, 21:44

:7777:
Citation :
"Finalement le magicien trouva un remède. Il a
hypnotisé ses moutons et a leur a suggéré premièrement qu'ils étaient
immortels et qu'aucun mal leur était fait lorsqu'ils étaient pelé, et
que, au contraire, c'était très bon pour eux et même plaisant;
deuxièmement il leur a suggéré que le magicien était un bon maître qui
aimait tellement ses troupeaux qu'il était prêt à faire n'importe quoi
dans le monde pour eux; et troisièmement il leur a suggéré que si quoi
que ce soit n'allait pas, alors ça n'allait pas arriver juste là, en
tout cas pas ce jour, et de ce fait ce n'était pas nécessaire d'y
penser. Plus tard le magicien a suggéré aux moutons qu'ils n'étaient
pas des moutons du tout; à certains d'entre eux [il a dit qu'ils]
étaient des lions, à d'autres des aigles, à d'autres des hommes, et à
d'autres des magiciens.


Salut à tout le monde.
franchement, je ne comprends pas quel est l'objet du débat.
Tout simplement parce que ma nature m'a fait libre depuis ma naissance et que personne n'a jamais réussi à m' hypnotiser.

Esprits forts ou esprits faibles, c'est l'héritage que nous laisse nos ancêtres, et surtout nos géniteurs. Mais nous le sommes dès notre naissance et il n'y pas grand chose à faire pour changer de caractère pendant le déroulement de vie.

Ce qui est évident pour moi ne l'est pas forcément pour les autres et c'est ainsi. On ne peut rien changer.



Il est clair que notre intellect est le prisme par lequel nous interprètons le monde et s'il est vert, nous verrons un monde vert et ainsi de suite.
De ce fait je ne puis concevoir de manipulations sur les esprits que par leur consentement ou un manque de pugnacité congénital.
Je tiens à ce thème de victimes consentantes.

Je ne sais pas pourquoi je n'arrive pas à vous suivre sur ce terrain là.
Mais là aussi, c'est surement de naissance.

Ceci étant dit, merci pour ce forum très enrichissant.

Amitiés

Kernoa
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MessageSujet: Re: Ouspensky, Gurdjieff , fragments d’un enseignement inconnu   Ouspensky, Gurdjieff ,  fragments d’un enseignement inconnu Icon_minitimeJeu 08 Mai 2008, 22:30

Salut Kernoa,

Un truc juste pour t'aider à comprendre... tu ne percois, comprends le monde qu'avec des moyens qui sont les tiens, les notres, et ces moyens tu ne les as pas choisi... qui te dit qu'on t'a pas piègé avec "des" perceptions?

Tu ne percois du monde que ce qu'on t'a permis de percevoir... Où est la liberté? Ne serait-elle que le fruit d'illusions, là c nous qui les fabriquons avec de fausses perceptions, peurs etc...

Ah Gurdjieff il nous rend fou!! ;-)
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MessageSujet: Re: Ouspensky, Gurdjieff , fragments d’un enseignement inconnu   Ouspensky, Gurdjieff ,  fragments d’un enseignement inconnu Icon_minitimeVen 09 Mai 2008, 01:10

J'aime bien la parabole sur les moutons. Je suis en parfaite adéquation avec ces propos. (je crois que je l'avais déjà lu quelque part mais je ne me souviens plus où. Peut être dans l'un des livres de Laura Knight. Je crois que souvenir qu'elle parle de Gurdjieff quelque part.)

Citation :
"En réalité la Kundalini est le pouvoir de l'imagination, le pouvoir de la fantaisie, qui prend la place d'une fonction réelle.
Quand un homme rêve au lieu d'agir, quand ses rêves prennent la place de la réalité, quand un homme imagine lui-même qu'il est un aigle, un lion, ou un magicien, c'est la force de la Kundalini qui agit en lui.
Par contre, là, j'accroche moins

Opposer le rêve et l'action est pour moi totalement incorrect.
Le rêve est le ferment de l'action.
C'est comme si on voulait avoir un arbre sans planter de graines auparavant. C'est impossible. Le rêve et l'action ne s'opposent pas. Ils se complémentent...

Qu'est ce que la réalité ? Qu'est ce qu'un rêve ?
Je suis personnellement d'avis que notre monde réel n'est qu'un rêve et que par contre dans nos rêves nous nous connectons à la réalité.

L'homme ne peut se réaliser que par ses rêves. Et il est donc important (voir indispensable) de rêver.
Un homme qui n'a aucun rêve est un homme mort (ou du moins insipide, fade).
On obtient rarement dans le monde physique ce que l'on rêve mais plus on rêvera grand et plus on obtiendra grand.
Celui qui rêve d'un château n'aura peut être qu'une simple maison mais il est fort probable que celui qui rêve d'une maison n'aura lui qu'un simple abri de jardin. Donc il faut toujours rêver plus grand que ce que l'on désire réellement obtenir.

Citation :
Un mouton qui se considère comme un lion vit sous le pouvoir de la Kundalini.
Je suis plutôt d'avis qu'un mouton qui se considère comme un lion utilise son pouvoir créateur pour devenir un lion. Il est plus facile pour un mouton de végéter et de rester mouton. Changer son état pour un autre nécessite des efforts que peu de personnes sont prêtes à accomplir.

Je n'ai jamais lu Gurdjieff (à part à travers d'autres livres) et je n'ai pas le temps ni l'envie pour le moment de lire ce qu'il dit. Par contre, j'apprécierai tout commentaire sur ce que je viens de dire. Car peut être ai je mal compris ? ou peut être que ma vision des choses est incorrecte ?

Je ne demande qu'à être convaincu...
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MessageSujet: Re: Ouspensky, Gurdjieff , fragments d’un enseignement inconnu   Ouspensky, Gurdjieff ,  fragments d’un enseignement inconnu Icon_minitimeVen 09 Mai 2008, 08:41

Citation :


Opposer le rêve et l'action est pour moi totalement incorrect.
Le rêve est le ferment de l'action.
C'est comme si on voulait avoir un arbre sans planter de graines auparavant. C'est impossible. Le rêve et l'action ne s'opposent pas. Ils se complémentent...

Qu'est ce que la réalité ? Qu'est ce qu'un rêve ?
Je suis personnellement d'avis que notre monde réel n'est qu'un rêve et que par contre dans nos rêves nous nous connectons à la réalité.

en effet,
"c est parceque je croie en la réalité de mes rêves ,
que mes rêves deviennent réalité!"

J.Lennon

merci à toi,c est un avis que je partage depuis longtemps!
Croire et croitre...

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MessageSujet: Ouspensky, Gurdjieff , fragments d’un enseignement inconnu   Ouspensky, Gurdjieff ,  fragments d’un enseignement inconnu Icon_minitimeMer 05 Nov 2008, 16:34




Ouspensky, Gurdjieff et les fragments d’un enseignement inconnu
Leçon de Gnose
Publié le : lundi 3 novembre 2008 par Jacques Keystone


Monsieur Gurdjieff
Condisciple de Staline, agent secret du Tsar




Publié le : dimanche 2 novembre 2008



Qui est G.I. Gurdjieff ? : une riche négociant en tapis installé dans un somptueux hôtel de St-Petersbourg, un mystagogue, un mystificateur manipulateur d’âmes ou tout simplement un escroc ? L’homme est simple et robuste, manipulateur à souhait et pourtant il délivre un message que l’on a encore peine à déchiffrer aujourd’hui. Objet de toutes les attentions et interrogations, il semble que "Monsieur" Gurjieff ait eu en sa possession des connaissances issues de l’Asie centrale qu’il eut à coeur de transmettre à l’Occident via son passge à Istanbul (ex-Constantinople et nouvelle Rome). L’origine de ces connaissances : sans doute son rôle encore obscur comme agent secret du Tsar envoyé en mission au Tibet. Nous y reviendrons dans un autre article. JK

suite

http://www.prismeshebdo.com/prismeshebdo/article.php3?id_article=910



Revue Synthèses - Novembre 1957 - Extrait




Parler d’Ouspensky c’est parler de Gurdjieff. Et parler de Gurdjieff et d’Ouspensky, c’est parler de la Tradition ésotérique qui, sous forme fragmentaire, fut divulguée par l’un avec une aide substantielle de l’autre [1].

La grande difficulté de toucher aux problèmes ésotériques consiste en ce que notre civilisation, analytique par excellence, avec sa spécialisation étendue à l’infini, est parvenue à créer une élite très cultivée, mais avec cette particularité qu’en général, l’intellectuel ne possède qu’une parcelle infime de notre Savoir. Fin spécialiste dans sa branche, il n’a que des notions sommaires du reste. Or, comme ce reste embrasse l’ensemble de la vie qui devient de plus en plus complexe et fiévreuse - et qu’il faut affronter à tout instant - parallèlement au morcellement de la Connaissance, on a créé tout un système de « boutons » afin que les pressant, l’individu obtienne les effets voulus sans passer par l’étude et le travail. En payant ce qu’il faut, bien entendu.

Ainsi, l’art de vivre se résume actuellement à l’acquisition des connaissances approfondies dans un secteur étroit de l’Ensemble - ce qui donne déjà accès à la fortune et aux honneurs, et, pour le reste - à l’utilisation habile du système des « boutons » répondant à tous nos besoins. Certes, il en allait ainsi au temps même des Grecs et des Romains, mais comme le monde antique ne connaissait pas la spécialisation à outrance, le secteur des « boutons » y était minime alors que celui des connaissances approfondies embrassait la quasi-totalité du Savoir de l’époque.

Le système de spécialisation qui, dans les études comme dans la réalisation n’est en fait qu’un partage judicieux du travail, a permis les merveilles du progrès. Mais, en contrepartie, il a déshabitué l’homme de penser en profondeur, sauf dans sa branche.

A son tour, cela conduisit à la formation déséquilibrée de l’homme d’élite contemporain : à côté de l’esprit critique très poussé, dans son subconscient se développa une crédulité insoupçonnée en ce qui déborde sa spécialité et les domaines avoisinants.

Cependant, l’étude de la Tradition ésotérique - et la conquête des objectifs qu’elle poursuit - exigent, de par leur nature, une prudente circonspection et surtout une pensée en profondeur. Rien ne peut y être obtenu en pressant des « boutons ». Au contraire, cette crédulité avec laquelle, par exemple, nous composons le numéro de téléphone étant sûrs d’avoir aussitôt notre correspondant au bout du fil, appliquée au études ésotériques, est grosse des pires dangers.

L’esprit critique, le discernement et le sain jugement du bon sens sont requis ici encore davantage que dans les études scientifiques positives. C’est parce que dans ces dernières, somme toute, le risque n’est pas grand. Il est limité par le simple insuccès, l’objet d’études étant toujours extérieur à l’étudiant. Par contre, dans les études ésotériques, l’étudiant et l’objet de ses études ne font plus qu’un. Alors que la philosophie positive étudie l’homme sous son aspect abstrait, la philosophie ésotérique étudie l’homme donné, notamment celui-là même qui aborde les études. La méthode de l’introspection pratiquée dans toutes les écoles ésotériques, ainsi que les exercices qui s’ensuivent portent immanquablement - et dès le début - une atteinte à la Personnalité de l’étudiant. Car c’est sur sa propre personnalité et non pas sur celle des autres ou sur des notions théoriques, qu’il est appelé à porter ses efforts - précisément en vue de sa transformation. Un homme méchant ou cruel peut faire, disons, une découverte scientifique. En matière ésotérique cela est impossible. Parce que, avant d’aborder le travail constructif, l’étudiant doit obligatoirement discipliner, puis équilibrer son psychisme, c’est-à-dire sa propre personnalité.

Cela ne présente aucun danger si le travail se fait correctement et est mené à bien. Mais abandonné à mi-chemin ou conduit sous la direction d’un professeur incompétent, ou, pire encore, intéressé, cela peut conduire à des catastrophes. Une dissolution de la Personnalité - tel habituellement est le résultat. Malaise, dépression morale, pessimisme noir, manie de la persécution sont les symptômes de cette dissolution progressive. Dans des cas plus graves, cela peut conduire à un déséquilibre total allant jusqu’à la négation de Soi, ce qui ouvre le chemin vers le suicide.

suite

http://www.prismeshebdo.com/prismeshebdo/article.php3?id_article=909


Dernière édition par AMBRE le Mar 27 Avr 2010, 23:43, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Ouspensky, Gurdjieff , fragments d’un enseignement inconnu   Ouspensky, Gurdjieff ,  fragments d’un enseignement inconnu Icon_minitimeMar 14 Avr 2009, 23:52

Citation :

- Je ne comprends pas, dit-il enfin, comment l'immortalité de l'homme peut être gagnée par le travail sur soi. Cette question d'immortalité m'a toujours tourmenté et l'explication que vous aviez donnée sur la survivance des corps ne m'a pas permis de saisir comment cela peut se faire.

Il lui fallut longtemps chercher les mots et les expressions pour formuler sa pensée tant il était ému par ses tourments.

Avant de répondre, Monsieur Gurdjieff marqua un temps de silence et nous dévisagea tous; après quoi, avec son calme habituel et de la compassion dans la voix, il dit :

- Oui, c'est vrai; il est difficile de se représenter comment une telle propriété peut apparaître. La connaissance de plusieurs facultés du corps humain et des corps physiques en général, doit être présente à l'esprit pour que l'homme puisse concevoir une telle possibilité. Dans le laboratoire qu'est le corps humain sont élaborés, à partir des substances qui entrent en lui, des corps durs comme les os et aussi des énergies de toutes sortes. Dans le foie, les calculs se forment par la cristallisation d'une substance dans un liquide saturé; les substances psychiques sont subordonnées aux mêmes ordres de lois et une fois arrivées à saturation, elles se cristallisent comme se cristallise le sel dans l'eau, lorsqu'il dépasse une certaine proportion. Cela est une chose qu'il faut avoir en vue; la chose suivante, qu'il faut savoir pour comprendre comment l'immortalité peut être acquise, est que l'homme a la possibilité de transformer les énergies grossières en énergies de plus en plus fines et dans certaines conditions de ne pas dépenser cette énergie afin d'en saturer son corps pour une éventuelle cristallisation. La cristallisation que chaque étudiant peut se représenter aisément donne des propriétés qui ont des avantages sur celles du liquide saturé. L'exemple de la rivière va nous servir d'illustration. Si l'on verse un seau d'eau salée dans une rivière, on peut admettre qu'il existe, à 15 mètres en aval, un endroit où à un moment précis, on pourra prendre une tasse d'eau et y découvrir la présence du sel. L'eau sera plus douce qu'elle ne l'était dans le seau, mais le sel y sera présent : par contre, un kilomètre plus loin, le sel sera tellement dilué que l'on ne pourra pas, au goût s'apercevoir de sa présence. Et maintenant, en admettant que la rivière représente la vie et le sel la substance immortelle, nous pouvons nous rendre compte que le sel cristallisé survivra plus longtemps que l'eau salée. Admettez vous ce que je viens de dire ?

Après nos signes d'approbation, Monsieur Gurdjieff continua.

- S'il avait été possible de soustraire le cristal de sel du courant de la rivière, et de le mettre dans un endroit où l'eau ne le dissoudrait pas, le sel serait théoriquement immortel. Le courant de la vie emporte toutes les énergies élaborées par l'homme - cela, il nous est facile de nous en rendre compte. Si l'homme se soustrayait aux influences désastreuses de la vie, la substance qu'il élabore pourrait se cristalliser plus vite et demeurer sur un plan supérieur à celui de son existence ordinaire. Dans ce cas, la substance de la conscience peut exercer son activité dans le domaine qui lui est propre sans avoir à se manifester à travers les fonctions d'un homme vivant.

Je ne sais plus maintenant combien de temps cette explication dura, mais lorsque Georgii Ivanovitch s'arrêta, nous restâmes muets très longtemps en réfléchissant sur ce qu'il nous avait dit.

La rivière et la possibilité d'en sortir pour faciliter la cristallisation, reprit Monsieur Gurdjieff, doivent être comprises. Actuellement, vous n'êtes pas en mesure de voir les conséquences désastreuses de l'incompréhension de cette idée. C'est l'incompréhension de cette idée qui a fait apparaître les monastères où, dans la plupart des cas, les hommes se tuent au lieu de se développer. Après, vous comprendrez, pour le moment, allons...



p.85-86, Tu l'aimeras, souvenirs sur Georgii Ivanovitch Gurdjieff, Tchesslav TCHECHOVITCH
    Ouspensky, Gurdjieff ,  fragments d’un enseignement inconnu 51ZRYJVTAQL._SL500_AA240_

    Présentation de l'éditeur
    Tchesslav Tchechovitch a passé vingt-huit ans en un contrat direct et fréquent avec Gurdjieff qu'il a connu à Constantinople. Il eut l'occasion d'entendre l'enseignement de Gurdjieff, de voir son comportement et ses réactions dans différentes circonstances de la vie. Agé lorsqu'il écrit de presque soixante ans, il affirme que sa vie n'a commencé qu'après la rencontre de son Enseignement. Vers la fin de sa vie, Tchesslav Tchechovitch redoutant des bouleversements en Europe, confia ses manuscrits à un ami de Formentera ; et c'est chez cet ami que, quarante ans après, ils furent retrouvés, dans le grenier de la petite maison toute blanche où ils avaient été déposés

    proposé par Jsf
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MessageSujet: Re: Ouspensky, Gurdjieff , fragments d’un enseignement inconnu   Ouspensky, Gurdjieff ,  fragments d’un enseignement inconnu Icon_minitimeLun 22 Fév 2010, 18:33

Citation :




Comment s’éveiller ?....

Faute de réaliser pleinement la difficulté de l’éveil, il est impossible de comprendre la nécessité d’un long et dur travail d’éveil. En règle générale, que faut-il pour éveiller un homme endormi ? Il faut un bon choc. Mais lorsqu’un homme est profondément endormi, un seul choc ne suffit pas. Une longue période de chocs incessants est nécessaire. Par conséquent, il faut quelqu’un pour administrer ces chocs. L’homme désireux de s’éveiller doit embaucher une aide qui se chargera de le secouer pendant longtemps. Mais qui peut-il embaucher, si tout le monde dort ? Il embauche quelqu’un pour l’éveiller, mais celui-ci aussi tombe endormi. Quelle peut être son utilité ? Quant à l’homme réellement capable de se tenir éveillé, il refusera probablement de perdre son temps à réveiller les autres : son propre travail est pour lui autrement important.....

Il y a aussi la possibilité de s’éveiller par des moyens mécaniques. On peut faire usage d’un réveille-matin. Le malheur veut que l’on s’habitue trop vite à n’importe quel réveille-matin : on cesse de l’entendre, tout simplement. Beaucoup de réveille-matin, avec des sonneries variées, sont donc nécessaires. L’homme doit littéralement s’entourer de réveils qui l’empêchent de dormir. Et ici encore surgissent des difficultés. Les réveils doivent être remontés ; pour les remonter, il est indispensable de s’en souvenir ; pour s’en souvenir, il faut souvent se réveiller. Mais voilà le pire : un homme s’habitue à tous les réveille-matin et, après un certain temps, il n’en dort que mieux. Par conséquent, les réveils doivent être continuellement changés, il faut toujours en inventer de nouveaux. Avec le temps, cela peut aider un homme à s’éveiller. Or, il y a fort peu de chance qu’il fasse tout ce travail d’inventer, de remonter et de changer tous ces réveils par lui-même, sans aide extérieure. Il est bien plus probable qu’ayant commencé ce travail, il ne tardera pas à s’endormir et que, dans son sommeil, il rêvera qu’il invente des réveils, qu’il les remonte, qu’il les change – et, comme je l’ai déjà dit, il n’en dormira que mieux.....

.. ..

Travailler ensemble....

Donc, pour s’éveiller, il faut toute une conjugaison d’efforts. Il est indispensable qu’il y ait quelqu’un pour réveiller le dormeur. Il est indispensable qu’il y ait quelqu’un pour surveiller le réveilleur : il faut avoir des réveille-matin, et il faut aussi en inventer constamment des nouveaux. Mais pour mener à bien cette entreprise et obtenir des résultats, un certain nombre de personnes doivent travailler ensemble.....

Un homme seul ne peut rien faire. Avant tout autre chose, il a besoin d’aide. Mais un homme seul ne saurait compter sur une aide. Ceux qui sont capables d’aider évaluent leur temps à un très haut prix. Et, naturellement, ils préfèrent aider, disons vingt ou trente personnes désireuses de s’éveiller, plutôt qu’une seule. De plus, comme je l’ai déjà dit, un homme peut fort bien se tromper sur son éveil, prendre pour un éveil ce qui est simplement un nouveau rêve. Si quelques personnes décident de lutter ensemble contre le sommeil, elles s’éveilleront mutuellement. Il arrivera souvent qu’une vingtaine d’entre elles dormiront, mais la vint et unième s’éveillera, et elle éveillera les autres. Toutes ensemble, elles peuvent être les unes pour les autres d’une grande aide, et sans cette aide mutuelle, aucune d’elles ne peut arriver à rien.....

.. ..

Organiser le travail....

Mais cela est plus vite dit que fait, parce que la mise en marche d’un tel travail et son organisation réclament une connaissance que l’homme ordinaire ne possède pas. Le travail doit être organisé et il doit y avoir un chef. Sans ces deux conditions, le travail ne peut pas donner les résultats attendus, et tous les efforts seront vains. Le travail doit être organisé. Et il ne peut l’être que par un homme qui connaisse ses problèmes et ses buts, qui connaisse ses méthodes, étant lui-même passé, en son temps, par un tel travail organisé. Le travail commence habituellement dans un petit groupe. Ce groupe est généralement en rapport avec toute une série de groupes analogues de différents niveaux qui, tous ensemble, constituent ce qui peut être appelé « une école préparatoire ».....

Le premier trait caractéristique des groupes, leur trait le plus essentiel, est qu’ils ne sont pas constitués selon le désir et les préférences de leurs membres. Les groupes sont constitués par le maître, qui choisit les types d’hommes capables, du point de vue de ses buts, de se rendre utiles les uns aux autres. Nul travail de groupe n’est possible sans un maître. Le travail de groupe sous un mauvais maître ne peut produire que des résultats négatifs.....

.. ..

Comprendre le but....

Le second trait important du travail des groupes est que ceux-ci peuvent être en relation avec quelque but dont ceux qui commencent le travail ne sauraient se faire la moindre idée, et qui ne peut pas leur être expliqué avant qu’ils n’aient compris l’essence, les principes du travail, et toutes les idées qui s’y rattachent. Mais ce but vers lequel ils vont, et qu’ils servent sans le connaître, est le principe d’équilibre sans lequel leur travail ne saurait exister. La première tâche est de comprendre ce but, c'est-à-dire le but du maître. Lorsqu’ils ont compris ce but – bien qu’au début ce ne puisse être que partiellement – leur propre travail devient plus conscient, et par conséquent, il peut donner de meilleurs résultats. Mais comme je l’ai déjà dit, il arrive souvent que le but du maître ne puisse être expliqué au commencement. ....

.. ..

L’étude de soi à travers les autres....

L’étude de soi ne peut avoir lieu que dans des groupes convenablement organisés. Un homme seul ne peut se voir lui-même. Mais un certain nombre de personnes associées dans ce dessein, s’apporteront, même sans le vouloir, une aide mutuelle. L’un des traits typiques de la nature humaine est que l’homme voit toujours plus facilement les défauts des autres que les siens propres. En même temps, sur le chemin de l’étude de soi, l’homme apprend qu’il possède lui-même tous les défaut qu’il trouve chez autrui. Or il y a bien des choses qu’il ne voit pas en lui-même, tandis que chez les autres il commence à les voir. Ainsi les autres membres du groupe lui servent de miroirs dans lesquels il se voit. Mais bien entendu, pour se voir lui-même dans les fautes de ses camarades et non pas simplement voir leurs fautes, il doit sans répit se tenir sur ses gardes et être très sincère avec lui-même.....

.. ..

de Georges Gurdjieff....à Ouspensky....

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MessageSujet: Re: Ouspensky, Gurdjieff , fragments d’un enseignement inconnu   Ouspensky, Gurdjieff ,  fragments d’un enseignement inconnu Icon_minitimeMar 02 Mar 2010, 20:18

Traduction d’un texte, de Jeanne de Salzmann, élève de Gurdjieff.



La Première initiation



Vous verrez que dans la vie, vous recevez exactement ce que vous donnez. Votre vie est le miroir de ce que vous êtes. Elle est à votre image. Vous êtes passif, aveugle, exigeant. Vous prenez tout, vous acceptez tout, sans aucun sentiment d’obligation. Votre attitude envers le monde et la vie est l’attitude de quelqu’un qui a le droit d’exiger et de prendre, qui n’a aucun besoin de payer ou de travailler pour obtenir salaire. Vous croyez que tout vous est dû, juste parce que c’est vous ! Tout votre aveuglement vient de là ! Rien de tout cela ne vous interpelle. Et pourtant, c’est ce qui maintient les mondes séparés.

Vous n’avez aucune mesure vous permettant de vous évaluer. Vous vivez exclusivement selon le mode « J’aime » ou « Je n’aime pas », vous n’avez aucune appréciation, excepté pour vous-même. Vous ne reconnaissez rien au dessus de vous — théoriquement, logiquement, peut-être, mais en vérité, rien. C’est pourquoi vous êtes exigeant et continuez à croire que tout est bon marché et que vous avez assez dans votre poche pour acheter tout ce que vous voulez. Vous ne reconnaissez rien au dessus de vous, soit extérieurement, soit intérieurement. C’est pourquoi, je le répète, vous n’avez aucune mesure et vivez passivement selon vos préférences et vos dégoûts.

Oui, votre « appréciation de vous-même » vous aveugle. C’est le plus grand obstacle à une nouvelle vie. Vous devez être capable de surmonter cet obstacle, ce seuil, avant d’aller plus loin. Ce test divise les hommes en 2 sortes : le « bon grain » et « l’ivraie ». Peu importe à quel point un homme est intelligent, doué, brillant : s’il ne change pas son appréciation sur lui-même, il n’y aura aucun espoir de développement intérieur, de travail vers la connaissance de soi, pour un vrai devenir. Il restera tel qu’il est toute sa vie. La première nécessité, la première condition, le premier test pour celui qui veut travailler sur lui-même est de changer son appréciation sur lui-même. Il ne doit pas imaginer, pas juste croire ou penser, mais voir des choses en lui qu’il n’avait jamais vues auparavant, les voir vraiment. Son appréciation ne pourra jamais changer tant qu’il ne verra rien en lui. Et afin de voir, il doit apprendre à voir. C’est la première initiation de l’homme vers la connaissance de soi.

Avant tout, il doit savoir ce qu’il doit regarder. Quand il le sait,, il doit faire des efforts, maintenir son attention, regarder constamment avec persistance. Ce n’est qu’en maintenant son attention, et en n’oubliant pas de regarder, qu’un jour, peut-être, il sera capable de voir. S’il voit une fois, il peut voir une deuxième fois, et s’il continue, il sera incapable de ne plus voir. C’est l’état à rechercher, c’est le but de notre observation ; c’est de là que le vrai désir naîtra, le désir irrésistible de devenir ; de froids nous deviendrons chauds, vibrants ; nous seront touchés par notre réalité.

Aujourd’hui, nous n’avons rien d’autre que l’illusion de ce que nous sommes. Nous avons une trop haute opinion de nous-même. Nous ne nous respectons pas. Afin de me respecter, je dois reconnaître cette partie de moi qui est au-dessus des autres parties, et mon attitude envers cette partie doit témoigner du respect que j’ai pour elle. De cette façon, je me respecterai. Et mes relations avec les autres seront gouvernées pas le même respect.

Vous devez comprendre que toutes les autres mesures — talent, éducation, culture, génie — sont des mesures fluctuantes, des mesures de détail. La seule mesure exacte, la seule mesure réelle, immuable et objective, c’est la mesure de la vision intérieure. Je vois — je me vois : par cela, vous avez mesuré. Avec une partie supérieure réelle, vous avez mesuré une autre partie inférieure, tout aussi réelle. Et cette mesure, définissant par elle-même le rôle de chaque partie, vous mènera au respect envers vous-même.

Mais vous verrez que ce n’est pas facile. Ce n’est pas gratuit. Vous devrez payer très cher. Pour les mauvais payeurs, les paresseux, les parasites, aucun espoir. Vous devrez payer, payer beaucoup, et payer immédiatement, payer à l’avance. Payer de vous-même. Par des efforts sincères, consciencieux, désintéressés. Plus vous serez prêt à payez, sans économiser, sans tricher, sans falsifier, plus vous recevrez. Et à partir de là, vous connaîtrez votre nature. Et vous verrez toutes les manoeuvres, toutes les manipulations auxquelles a recours votre nature pour éviter de payer pour de vrai. Parce que vous devrez payer avec vos théories toutes faites, vos convictions enracinées, vos préjugés, vos conventions, vos « J’aime » et « Je n’aime pas ». Sans marchander, honnêtement, sans faire semblant. Sans essayer « sincèrement » de voir tout en offrant votre fausse monnaie.

Essayez un moment d’accepter l’idée que vous n’êtes pas ce que vous croyez être, que vous vous surestimez — en fait, que vous vous mentez à vous-même. Que vous vous mentez à vous-même à chaque instant, toute la journée, toute votre vie. Que ce mensonge vous domine au point que vous ne pouvez plus le contrôler. Vous êtes la proie du mensonge. Vous mentez, en tout lieu. Vos relations avec les autres — mensonges.
L’éducation que vous donnez, les conventions — mensonges.
Votre enseignement — mensonges.
Vos théories, votre art — mensonges.
Votre vie sociale, votre vie de famille — mensonges.
Et ce que vous pensez de vous-même — mensonges aussi.

Mais vous ne vous arrêtez jamais dans ce que vous faites ou ce que vous dites, parce que vous croyez en vous.

Vous devez vous arrêter intérieurement et observer.
Observer sans préconçu, en acceptant un moment l’idée du mensonge.
Et si vous observez ainsi, en payant de vous-même, sans auto-apitoiement,
en abandonnant toutes vos prétendues richesses pour un moment de réalité,
peut-être verrez-vous soudain, en vous-même, quelque chose que vous n’aviez jamais vu auparavant.
Vous verrez que vous êtes différent de que ce que vous croyez être.
Vous verrez que vous êtes deux. Un qui n’est pas, mais qui prend la place et joue le rôle de l’autre.
Et un qui est, mais si faible, si intangible, que sitôt apparu, il disparaît immédiatement.
Il ne peut supporter le mensonge. Le moindre mensonge le fait s’évanouir au loin.
Il ne combat pas, il ne résiste pas, il est battu d’avance.
Apprenez à regarder jusqu’à voir la différence entre vos deux natures, jusqu’à voir les mensonges, la tromperie en vous.
Quand vous verrez vos deux natures, ce jour-là, en vous, la vérité naîtra.




(Source : Cassiopaea) par Lúthien
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MessageSujet: Re: Ouspensky, Gurdjieff , fragments d’un enseignement inconnu   Ouspensky, Gurdjieff ,  fragments d’un enseignement inconnu Icon_minitimeMar 27 Avr 2010, 23:40


Gurdjieff – Récits de Belzébuth à son


petit-fils (Livre audio)

Posted by Équipe Signes des Temps on April 17, 2010


Zone 7

Ouspensky, Gurdjieff ,  fragments d’un enseignement inconnu G%20portrait

Écrits dans le but d’”extirper du penser et du sentiment du lecteur, impitoyablement et sans le moindre compromis, les croyances et opinions enracinées depuis des sciècles dans le psychisme des hommes à propos de tout ce qui existe au monde”, les Récits de Belzébuth à son petit-fils se veulent “une critique objectivement impartiale de la vie des hommes”. Loin d’être un ensemble d’enseignements théoriques purs et durs tels qu’on en retrouve dans d’autres ouvrages traitant de la quatrième voie, ces récits décrivent – un peu à la façon d’une science-fiction – l’humanité telle que vue par un être venant d’un autre plan de l’existence, soit Belzébuth. Non pas le démon auquel ce nom fait d’ordinaire référence, mais bien un être évolué, spirituel et intelligent qui parcourt l’Univers afin d’y accomplir diverses tâches.

Y incorporant un nombre important d’enseignements à travers des sujets variés, Gurdjieff nous amène à repenser la façon habituelle que nous avons de voir notre monde.

Les trois tomes de Récits de Belzébuth à son petit-fils vous sont livrés ici en format audio, pour téléchargement ou écoute en direct. Les remerciements pour ce travail remarquable vont à Didier Artault qui a enregistré et mis en disponibilité, via son site Web, plusieurs livres d’intérêt.

Cette page contient ses enregistrements, compilés en chapitres, compressés et retouchés. Le téléchargement des fichiers audio se fait à l’aide de la flèche vers le bas à la droite du lecteur ou de l’icône situé au bout de chaque titre.

Bonne écoute !


et bon surf sur le site de

http://www.futurquantique.org/?p=4843

ceci pour rappel de Regbar en mai 2008

Citation:

« Pour nous libérer de notre entier asservissement, la principale difficulté consiste en ceci qu’il nous est nécessaire, avec une décision venant de notre initiative propre, et une persévérance soutenue par nos propres efforts – c'est-à-dire non par la volonté d’un autre, mais par notre propre volonté – d’extirper de notre présence les conséquences déjà fixées de certaines propriétés de ce fameux organe Kundabuffer dont furent affligés nos ancêtres, et jusqu’aux prédispositions à ces mêmes conséquences, toujours susceptibles de surgir à nouveau. Pour vous permettre de comprendre, au moins de manière approximative, ce que représentent cet étrange organe et ses propriétés, ainsi que les manifestations de leurs conséquences en nous-mêmes, il est indispensable de nous arrêter encore quelques temps sur cette question et de donner quelques détails indispensables. La Grande Nature, dans sa prévoyance, et pour d’importantes raisons, fut contrainte d’introduire en la présence générale de nos ancêtres éloignés un organe dont les propriétés devaient protéger contre toute possibilité de voir et de ressentir la réalité. Certes, la Grande Nature enleva par la suite cet organe de leur présence générale, mais en raison de la loi cosmique dite “d’assimilation des résultats d’actes souvent répétés” – selon laquelle la fréquente répétition d’un même acte fait apparaître en toute concentration cosmique, sous certaines conditions, une tendance à reproduire des résultats semblables – la prédisposition qui s’étaient formée chez nos ancêtres se transmit par hérédité de génération en génération si bien qu’à partir du moment où leurs descendants établirent dans le processus de leur existence ordinaires de nombreuses conditions qui s’avèrent propices à sa manifestation, conforme aux lois, les conséquences des diverses propriétés de cet organe apparurent en eux, et passant par hérédité de génération en génération, furent peu à peu assimilées, pour donner en fin de compte presque les mêmes manifestations que chez leurs ancêtres éloignés.

Pour mieux comprendre la manière dont ces conséquences se manifestent en nous, considérons un fait que notre raison pourra saisir parfaitement et que rien ne saurait mettre en doute. Tous les hommes sont mortels, et chacun de nous peut mourir à n’importe quel moment. Et maintenant posons-nous cette question : un homme peut-il réellement se représenter et, pour ainsi dire, “éprouver” en sa conscience le processus de sa propre mort ? Non ! Sa propre mort et ce qu’il éprouvera au cours de ce processus, un homme ne peut jamais se le représenter, si fort qu’il en ait le désir. De nos jours, un homme ordinaire peut à la rigueur se représenter la mort d’un autre homme, encore que très incomplètement. Il peut se représenter, par exemple, qu’un certain Monsieur Dupont, à la sortie du théâtre, est renversé par une automobile et écrasé. Ou bien qu’une enseigne arraché par le vent tombe sur la tête de Monsieur Durand qui passait par là, et le tue sur le coup. Ou encore que Monsieur Martin, ayant mangé des écrevisses avariées, s’est empoisonné, et que personne ne pouvant le sauver, il mourra le lendemain. Chacun de nous peut sans peine évoquer des choses de ce genre. Mais un homme ordinaire peut-il admettre pour lui-même la possibilité qu’il admet pour Messieurs Dupont, Durand, et Martin ? Peut-il vraiment éprouver ce qu’aurait de désespérant pour lui la découverte d’une telle éventualité ? Pensez à ce qui arriverait à l’homme qui pourrait clairement se représenter et ressentir l’inévitabilité de sa propre mort ! Si nous y réfléchissions sérieusement et parvenions à prendre réellement conscience de notre propre mort, que pourrait-il y avoir de plus terrifiant ?

Dans la vie ordinaire, en dehors de ce fait terrible, qu’est l’inévitabilité de notre propre mort, il y a en vérité, surtout de nos jours, beaucoup d’autres choses dont la simple image et l’idée seule que nous pourrions avoir à les vivre devraient évoquer en nous un sentiment d’angoisse indicible et insupportable. Songez à ceux de nos contemporains qui ont à jamais perdu la possibilité de tout espoir objectif réel pour leur vie future – je parle de ceux qui, n’ayant jamais “semé” quoi que ce soit pendant leur vie responsable, n’auront par conséquent rien à “moissonner” dans l’avenir – et supposez qu’ils prennent un jour conscience de l’inévitabilité de leur mort imminente. A la seule pensée de cette épreuve, ils se pendraient. L’action particulière qu’exercent sur le psychisme des hommes ordinaires les conséquences de cet organe consiste précisément à empêcher la plupart de nos contemporains de connaître aucune de ces réelles terreurs. Aussi peuvent-ils poursuivre tranquillement leur existence, accomplissant en pleine inconscience les fins pour lesquelles ils ont été créés, ou du moins celles d’entre elles qui correspondent aux buts les plus immédiats de la Nature, puisque en raison de leur vie anormale et indigne, ils ont perdu toute possibilité de servir de plus hauts desseins. Du fait de ces mêmes conséquences, non seulement leur psychisme ne connaît pas de telle terreurs, mais ils vont jusqu’à inventer, pour se tranquilliser, toutes sortes d’explications fantastiques, plausibles du seul point de vue de leur naïve logique, aussi bien sur ce qu’ils perçoivent réellement que sur ce qu’ils ne peuvent pas percevoir du tout. Supposez par exemple que le problème de notre incapacité à ressentir pleinement les diverses terreurs authentiques qui peuvent nous atteindre, et en particulier la terreur de notre propre mort, devienne la “question brutale du jour”, comme il en va de temps à autre pour certaines questions dans la vie actuelle. Il est probable que tous nos contemporains, depuis les simples mortels jusqu’à ceux qui sont appelés des “savants”, proposeraient alors une réponse catégorique, dont ils ne douteraient pas un seul instant, et s’efforceraient “l’écume à la bouche”, comme on dit, de démontrer qu’en fait ce qui préserve les hommes du risque d’éprouver de telles terreurs, c’est la “volonté” qu’ils possèdent. Mais si on admet cela, pourquoi donc cette prétendue volonté ne nous protège-t-elle pas contre toutes les petites frayeurs qui nous assaillent à chaque pas ?

Dans le but de “réaliser” ce que je dis maintenant, c'est-à-dire de le comprendre vraiment avec tout votre être, et pas seulement avec cette “pensée dévoyée” devenue, pour le malheur de nos descendants, la propriété dominante des hommes contemporains, représentez-vous maintenant ce qui suit. Aujourd’hui, après cette conférence, vous rentrez chez vous, vous vous déshabillez et vous vous couchez. Mais à l’instant même où vous entrez dans votre lit, quelque chose saute de dessous l’oreiller, court le long de votre corps et disparaît. Vous vous recroquevillez, rejetez vivement la couverture, et vous asseyez sur le lit, inondé de sueur froide. Et tandis que les battements de votre cœur troublent la tranquillité qui règne dans votre chambre, vous apercevez, cachée dans les replis des draps, une souris. Avouez-le franchement : un frisson ne parcourt-il pas tout votre corps à la seule pensée d’une chose pareille ? N’est-ce pas vrai ? Et maintenant, efforcez-vous, je vous prie, de faire une exception, et représentez-vous à l’aide de votre seul penser actif, sans la moindre participation de l’émotivité subjective fixée en vous, que pareille mésaventure vous arrive. Vous serez alors stupéfait de voir que vous réagiriez de cette manière. Qu’y a-t-il donc là de si terrifiant ? Il ne s’agit que d’une petite souris familière, la plus inoffensive de toutes les créatures. Et maintenant, je vous le demande, comment tout ce qui vient d’être dit peut-il s’expliquer par cette volonté, dont on présume l’existence en tout homme ? Comment concilier ce fait qu’un homme est épouvanté par une timide petite souris, ainsi que par la menace de milliers d’autres riens, qui pourraient même ne jamais survenir, alors qu’il n’éprouve aucune terreur devant l’inévitabilité de sa mort ? Dans tous les cas, expliquez une contradiction aussi flagrante par l’action de la fameuse “volonté” humaine est impossible.

Si vous envisagez cette contradiction de sang-froid, sans préjugé d’aucune sorte, c'est-à-dire sans aucune de ces idées toutes faites qui vous ont été inculquées par de prétendues “autorités – dont les sophismes n’ont d’ailleurs prise sur les gens qu’en raison de leur naïveté et de leur “instinct de troupeau”, sans parler des résultats qu’une éducation anormale fait surgir en leur penser – il vous devient alors pleinement évident que toutes ces frayeurs, grâce auxquelles l’homme échappe à l’envie de se pendre, sont permises par la Nature elle-même, dans la mesure où elles sont indispensables au processus d’existence ordinaire. Et en effet, sans elles, sans toutes ces “morsures de puce”, car objectivement elles ne représentent rien de plus, bien que nous les ressentions comme des “terreurs sans précédent”, nous ne saurions plus éprouver aucun sentiment de joie, de chagrin, d’espoir, de déception et autres, nous n’aurions plus ni soucis, ni stimulants, ni aspirations, ni, en général, aucune de ces impulsions qui nous contraignent à agir, à essayer d’atteindre quelque chose, à nous efforcer vers un but. C’est précisément l’ensemble de ce qu’on pourrait appeler “ces épreuves puériles”, subies automatiquement par l’homme ordinaire, qui d’une part constituent et soutiennent sa vie, et d’autre part ne lui laissent ni le temps ni la possibilité de voir et de sentir la réalité. S’il était donné à l’homme ordinaire contemporain de ressentir, ou même de se souvenir mentalement, que dans un délai prévu, par exemple demain, dans une semaine ou dans un mois, voire dans une année ou deux, il doit mourir, et mourir pour de bon, que subsisterait-il alors, on se le demande, de tout ce qui jusqu’à ce jour a rempli et constitué sa vie ? Tout perdrait aussitôt pour lui sa raison d’être et sa signification. A quoi bon cette décoration qu’il a reçue hier pour de longues années de service et qui l’avait comblé de joie, à quoi bon le coup d’œil si prometteur que lui a enfin lancé cette femme qui avait été jusqu’alors l’objet de ses désirs constants et inassouvis, à quoi bon le journal au café du matin, le salut déférent du voisin dans l’escalier, et tout ce qu’il aime : le théâtre le soir, et les heures de repos, et le doux sommeil… à quoi bon tout cela ? Non certes, ces choses n’auront plus la signification qu’il leur avait donnée jusqu’alors, si l’homme apprend que la mort viendra, ne serait-ce que dans cinq ou dix ans.

Bref, regarder sa propre mort “en face”, l’homme ordinaire ne le peut, ni ne le doit. Le sol se déroberait soudain sous ses pieds, et dans toute son acuité surgirait la question : “a quoi bon cette vie, et pourquoi souffrir ?”. Et c’est justement pour qu’une telle question ne puisse pas se poser que la Grande Nature, convaincue qu’en la plupart des hommes ne se constituait plus aucun facteur de manifestations méritoires convenant à des êtres tri-centriques, a favorisé, dans sa sagesse et sa prévoyance, l’apparition en leur présence générale des diverses conséquences de propriétés indignes d’eux, propriétés qui, en l’absence des réalisations voulues, leur permettent de ne pas percevoir et de ne pas ressentir la réalité. Et si la Grande Nature fut contrainte de s’adapter à cette anomalie, dans le sens objectif du mot, c’est qu’en raison des conditions de vie ordinaire établies par les hommes eux-mêmes, la chute de qualité des radiations requises pour des buts cosmiques élevés exigeait impérieusement, pour le maintien de l’équilibre, une compensation portant sur le nombre des naissances et la durée de l’existence. Ainsi donc, la vie n’est pas donnée aux hommes pour eux-mêmes, mais pour servir des buts cosmiques plus élevés, et c’est pourquoi la Grande Nature veille à ce qu’elle puisse s’écouler sous une forme plus ou moins tolérable, et ne prenne pas fin prématurément. Nous autres hommes, n’engraissons-nous pas nos moutons et nos porcs, ne les soignons-nous pas, ne sommes-nous pas attentifs à leur rendre la vie aussi confortable que possible ? Mais faisons nous tout cela parce que nous apprécions leur vie pour leur vie même ? Non ! Nous faisons tout cela pour les égorger un jour, et en tirer la bonne viande dont nous avons besoin, avec le maximum de graisse. De même, la Nature prend toutes les mesures pour que nous vivions sans être saisis d’horreur, et pour que nous ne nous pendions pas, mais vivions longtemps ; puis, des qu’elle en a besoin, elle nous égorge ».


(Gurdjieff, Récits de Belzébuth à son Petit-fils, « Conclusions de l’auteur »)

[url=http://www.newsoftomorrow.org/forum/viewtopic.php?t=1486&postdays=0&postorder=asc&start=0&sid=fda10f2628e131e44e40c09b35d52641]http://www.newsoftomorrow.org/forum/viewtopic.php?t=1486&postdays=0&postorder=asc&start=0&sid=fda10f2628e131e44e40c09b35d52641[/url]
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MessageSujet: Re: Ouspensky, Gurdjieff , fragments d’un enseignement inconnu   Ouspensky, Gurdjieff ,  fragments d’un enseignement inconnu Icon_minitimeMar 18 Jan 2011, 17:00

"Nous devons partir de l'idée que sans efforts l'évolution est impossible et que sans aide elle l'est tout autant. "


.Voici 5 conférences préparées et données par P.D. Ouspensky entre 1934 et 1940 portant sur les enseignements qu'il a reçus de Gurdjieff et qu'on appelle communément les enseignements "de la quatrième voie".

CONFÉRENCE 1

P.D. Ouspensky, 1934-1940

Je vais vous parler de l'étude de la psychologie, mais je dois vous prévenir que la psychologie dont il est question ici est très différente de tout ce que vous connaissez sous ce nom.

Pour commencer, je dois préciser que pratiquement jamais dans l'histoire, la psychologie ne s'est située à un niveau aussi bas qu'à l'époque actuelle. Elle a perdu tout contact avec son origine et son sens au point qu'il est même devenu difficile de définir le terme «psychologie», c'est-à-dire de préciser ce qu'est la psychologie et ce qu'elle étudie. Et ceci est vrai en dépit du fait que jamais, dans l'histoire, on n'a assisté à l'éclosion d'autant de théories psychologiques ni d'autant d'écrits sur le sujet.

La psychologie est parfois qualifiée de nouvelle science. Rien n'est plus faux. La psychologie est peut-être la plus ancienne des sciences et malheureusement, pour ce qui est de ses traits essentiels, c'est une science oubliée.

Pour comprendre comment il est possible de définir la psychologie, il est nécessaire de se rendre compte, qu'en dehors de la période contemporaine, la psychologie n'a jamais existé sous son propre nom. Pour de multiples raisons, la psychologie a toujours été suspectée de tendances nocives ou subversives, qu'elles soient morales, religieuses ou politiques et elle a toujours dû se protéger sous quelque déguisement.

Pendant des millénaires, la psychologie a existé sous le nom de philosophie. En Inde, toutes les formes de yoga, qui sont essentiellement de la psychologie, sont décrites comme l'un des six systèmes de la philosophie. Les enseignements soufis, qui eux aussi sont en majeure partie psychologiques, sont considérés comme moitié religieux, moitié métaphysiques. En Europe, même très récemment, dans les dernières décennies du XIXe siècle, de nombreux ouvrages de psychologie étaient considérés comme philosophiques. Et, bien que presque toutes les subdivisions de la philosophie, telles que la logique, la théorie de la connaissance, l'éthique, l'esthétique, ont trait au travail du cerveau humain ou des sens, la psychologie a été jugée inférieure à la philosophie et n'ayant de rapports qu'avec les côtés les plus vils et triviaux de la nature humaine.

Parallèlement à son existence sous le nom de philosophie, la psychologie a existé plus longtemps encore en association avec l'une ou l'autre des religions. Ce qui ne veut nullement dire que la religion et la psychologie aient jamais été un seul et même domaine ou même que le lien entre religion et psychologie ait toujours été reconnu. Mais il est hors de doute que presque toutes les religions connues - je ne veux évidemment pas parler des pseudo-religions modernes - ont élaboré une forme ou une autre d'enseignement psychologique, souvent lié à une certaine pratique; si bien que l'étude de la religion proprement dite comportait déjà par elle-même celle de la psychologie.

Il existe, dans la littérature canonique des diverses religions - quel que soit le pays ou l'époque - de nombreux ouvrages de psychologie. Il existait par exemple dans le christianisme primitif une collection d'ouvrages de divers auteurs réunis sous le titre général de Philocalie - ouvrages encore en usage de nos jours dans l'Église orthodoxe, en particulier pour l'instruction des moines.

A l'époque où la psychologie était associée à la philosophie et à la religion, elle existait également sous la forme de l'art. La poésie, la tragédie, la sculpture, la danse, l'architecture même étaient des moyens de transmettre un enseignement psychologique. Les cathédrales gothiques, par exemple, furent essentiellement des traités de psychologie.

Dans l'antiquité, avant que la philosophie, la religion et l'art aient adopté les formes indépendantes sous lesquelles nous les connaissons aujourd'hui, la psychologie trouvait son expression dans les Mystères, tels que ceux de l'Égypte ou de la Grèce ancienne.

Plus tard, après la disparition des Mystères, la psychologie a survécu sous la forme d'enseignements symboliques qui étaient parfois liés à la religion de l'époque, parfois pas, c'est le cas de l'astrologie, de l'alchimie, de la magie et, parmi les plus modernes, de la maçonnerie, de l'occultisme et de la théosophie.

A ce stade, il est utile de noter que tous les systèmes et doctrines psychologiques, ceux qui existent ou ont existé ouvertement comme ceux qui ont été cachés ou déguisés, peuvent se répartir en deux catégories principales.

En premier lieu, les systèmes qui étudient l'homme tel qu'ils le trouvent ou tel qu'ils le supposent ou imaginent être. La psychologie «scientifique» contemporaine ou ce qui se présente sous ce nom relève de cette catégorie.

En second lieu, les systèmes qui étudient l'homme non pas du point de vue de ce qu'il est ou de ce qu'il paraît être, mais du point de vue de ce qu'il peut devenir, c'est-à-dire du point de vue de son évolution possible.

Ces derniers systèmes sont en réalité les systèmes originels ou en tous cas les plus anciens et ils sont les seuls à pouvoir expliquer l'origine oubliée de la psychologie et sa signification.

Lorsque nous reconnaîtrons l'importance de l'étude de l'homme du point de vue de son évolution possible, nous comprendrons que la première réponse à la question : qu'est ce que la psychologie ? La psychologie est l'étude des principes, lois et faits relatifs à l'évolution possible de l'homme.

Au cours de ces conférences, j'aborderai le sujet de cet unique point de vue.

Notre première question sera : que signifie l'évolution de l'homme; et la seconde : requière-t-elle des conditions particulières ?

Je dois préciser, avant tout, que nous ne saurions accepter les conceptions modernes sur l'origine de l'homme et son évolution passée. Nous devons nous rendre compte que nous ne savons rien de l'origine de l'homme et que nous n'avons aucune preuve de son évolution physique ou mentale.

Bien au contraire, si nous considérons l'humanité historique, c'est-à-dire l'humanité des derniers dix à quinze mille ans, nous pouvons déceler des signes indéniables de l'existence d'un type supérieur .d'humanité, dont la présence peut être démontrée au travers des monuments anciens et des mémoriaux qui ne peuvent être ni recréés ni imités par l'humanité actuelle.

Quant à l'homme préhistorique, ou ces créatures en apparence semblables à l'homme et en même temps si différentes de lui dont on découvre parfois les ossements dans des dépôts des époques glaciaires ou préglaciaires, nous pouvons parfaitement adopter l'hypothèse selon laquelle leurs ossements appartiendraient à un être très différent de l'homme et disparu depuis longtemps.

Niant l'idée d'une évolution passée de l'homme, nous devons aussi contester toute possibilité d'une évolution mécanique future, c'est-à-dire d'une évolution apparaissant d'elle-même en fonction des lois de l'hérédité et de la sélection, et ne dépendant pas du résultat des efforts conscients de l'homme et de la compréhension de son évolution possible.

Notre idée fondamentale est que l'homme tel que nous le connaissons n'est pas un être accompli. La nature le développe jusqu'à un certain point, puis l'abandonne à lui-même et le laisse se développer d'avantage au moyen de ses propres efforts et de sa propre initiative, ou vivre et mourir comme il est né, ou bien encore dégénérer et perdre toute capacité d'évolution.

Dans le premier cas, l'évolution de l'homme signifie le développement de certaines qualités et traits intérieurs qui restent d'ordinaire à l'état embryonnaire et qui ne peuvent se développer par eux mêmes.

L'expérience et l'observation montrent que ce développement n'est possible que dans des conditions bien spécifiques, par des efforts d'un certain type venant de l'homme lui-même et une aide suffisante de la part de ceux qui ont avant lui entrepris un travail semblable et qui ont déjà atteint un certain degré de développement ou, pour le moins, une certaine connaissance des méthodes.

Nous devons partir de l'idée que sans efforts l'évolution est impossible et que sans aide elle l'est tout autant.
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MessageSujet: Re: Ouspensky, Gurdjieff , fragments d’un enseignement inconnu   Ouspensky, Gurdjieff ,  fragments d’un enseignement inconnu Icon_minitimeVen 28 Oct 2011, 15:34

Bonjour à tous,

fervent lecteur de Gurdjieff , d'Ouspensky, j'ai pu pratiquer les danses de sacrées de Gudjieff,

........................c'est une expèrience que je trouve magique, surtout que l'égo "lache", pas moyen de faire autrement.

Je compte pratiquer cette année encore, si je trouve dans la Drôme, l'Alsace c'est loin,

Merci de cette lecture riche, je vais essayer d'apporter ma petite pierre,

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MessageSujet: Peter Fritz, Une enfance avec Gurdjieff   Ouspensky, Gurdjieff ,  fragments d’un enseignement inconnu Icon_minitimeJeu 10 Jan 2013, 13:44

Peter Fritz, Une enfance avec Gurdjieff


"Le lendemain matin, quand je me présentai pour ma leçon, Gurdjieff avait l’air épuisé. Il me confia qu’il avait énormément travaillé (presque toute la nuit) et que l’écriture était un labeur très exigeant. Il était toujours au lit, et il y resta pendant toute la leçon.

Il commença par m’interroger sur l’exercice qu’il nous avait recommandé de faire à tous, et dont j’ai parlé plus haut en l’appelait « observation de soi ». Il insista sur sa difficulté et me dit qu’il tenait à ce que je l’accomplisse avec le maximum de concentration, et de manière aussi constante que possible. Il ajouta que le plus difficile dans cet exercice, comme d’ailleurs pour tout exercice qu’il serait amené à nous soumettre par la suite, c’était d’accepter de l’effectuer sans attendre de résultats. Il n’y avait pas d’autre moyen de le faire proprement. Dans celui-ci en particulier, il était important de prendre le recul nécessaire pour se regarder soi-même, et d’observer son propre comportement, sa mécanique, ses automatismes, ses réactions, le tout sans faire de commentaire et sans chercher à modifier ce comportement. « Si tu le changes, dit-il, alors tu ne verras jamais la réalité. Tu verras seulement changement. Quand tu commences à connaître toi-même, alors ce changement viendra, ou tu peux changer si le désires, si ce changement est désirable. »

Il poursuivit en disant que son enseignement n’était pas seulement difficile, mais qu’il pouvait aussi être dangereux pour certaines personnes. « Ce travail n’est pas pour tout le monde, dit-il. Par exemple, si on veut apprendre à devenir millionnaire, on doit consacrer sa petite enfance à ce but et pas un autre. Si tu veux devenir prêtre, philosophe, professeur ou homme d’affaires, tu ne dois pas venir ici. Ici on enseigne seulement la possibilité de devenir un homme comme il n’existe pas dans notre époque moderne, spécialement dans le monde occidental. »

Il m’invita ensuite à regarder par la fenêtre et à lui dire ce que je voyais. De là, lui répondis-je, on ne peut voir qu’un chêne. Et qu’y avait-il sur ce chêne ? Des glands, lui dis-je.

« Combien de glands ? »

Incertain, je lui répondis que je n’en savais rien. Il s’impatienta : « Pas exactement, je ne demande pas cela. Devine combien ! »

Je supposais, lui dis-je, qu’il y en avait plusieurs milliers.

Approuvant cette réponse, il me demanda combien de glands, à mon avis, deviendraient des chênes. J’estimai ce nombre à cinq ou six, pas plus.

Il hocha la tête : « Peut-être un seul, peut-être même aucun. Tu dois apprendre avec la Nature. L’homme aussi est organisme. La Nature fait beaucoup de glands, mais la possibilité de devenir arbre existe pour seulement quelques-uns. Pareil pour l’homme : beaucoup d’hommes naissent, mais peu grandissent. Les gens pensent que c’est gâchis, que la Nature est un gâchis. Ce n’est pas ainsi. Le reste devient engrais, revient à la terre et crée possibilité pour d’autres glands, d’autres hommes, parfois même un autre arbre, un autre homme véritable. La Nature donne toujours – mais donne seulement possibilité. Pour devenir un vrai chêne, ou un vrai homme, il faut un effort. Tu comprends ceci : mon travail, cet Institut, n’est pas pour l’engrais. Seulement pour un vrai homme. Mais tu dois aussi comprendre que l’engrais est nécessaire à la Nature. La possibilité de devenir un vrai arbre, ou un vrai homme, dépend aussi de cet engrais. »

Après un long silence, il reprit : « En Occident, ton monde, il y a la croyance que l’homme possède une âme donnée par Dieu. Ce n’est pas ainsi. Rien n’est donné par Dieu, seule la Nature donne. Et la Nature donne seulement possibilité pour l’âme, ne donne pas l’âme. On doit acquérir l’âme par le travail. Mais, à la différence de l’arbre, l’homme a beaucoup de possibilités. L’homme tel qu’il existe aujourd’hui a aussi possibilité de grandir par accident, grandit d’une mauvaise manière. L’homme peut devenir beaucoup de choses, par seulement de l’engrais, pas seulement un homme vrai : il peut devenir ce qu’on appelle « bon » ou « mauvais », toutes choses impropres à l’homme. L’homme vrai n’est ni bon ni mauvais, il est seulement conscient, souhaite seulement acquérir l’âme pour son développement propre. »

Je l’avais bien écouté, concentré, faisant des efforts pour le suivre, et mon seul sentiment (j’avais alors douze ans) n’était que de confusion et d’incompréhension. Je me rendais bien compte de l’importance de ce qu’il me disait, mais je ne le saisissais pas. Comme s’il en avait été conscient (et c’était sûrement le cas), il dit : « Pense au bien et au mal comme main droite et main gauche. L’homme a toujours deux mains, deux côtés de lui-même, bon et mauvais. L’un peut détruire l’autre. Tu dois avoir pour but de faire marcher deux mains en même temps et d’acquérir une troisième chose : une chose pour faire la paix entre les deux mains, entre les impulsions de bien et de mal. L’homme qui est tout « bon » ou tout « mauvais » n’est pas un home complet, n’a qu’un côté. Cette troisième chose est la conscience. La possibilité d’acquérir la conscience est déjà dans l’homme à la naissance. Cette possibilité est donnée (gratuitement) par la Nature. Mais c’est seulement possibilité. La vraie conscience est seulement acquise par le travail, par apprendre d’abord la compréhension de soi. Même votre religion (religion occidentale) a cette phrase : « Connais-toi toi-même ». Cette phrase est très importante dans toutes les religions. Si tu commences à connaître toi-même, déjà commences à avoir la possibilité de devenir un homme authentique. Alors la première chose à apprendre est de se connaître soi-même par l’exercice, l’observation. Si tu ne fais pas cela, alors tu seras comme le gland qui ne devient pas un arbre – seulement un engrais. Un engrais qui revient dans le sol et devient possibilité pour un homme futur. »

(…)

« L’homme peut faire des choses étranges avec la religion, quand on apprend un peu. Faire des choses nouvelles avec la religion, parfois de peu de vérité, mais parfois aussi avec un fond de vérité à l’origine. Dans le cas des chiens, on n’a pas tout à fait tort, poursuivit-il. Les animaux ont seulement deux centres, alors que l’homme est un être à trois centres, avec corps, coeur et esprit, tous différents. L’animal ne peut avoir de cerveau, ne peut devenir humain; mais justement à cause de cela, de cette absence d’un troisième centre, il faut traiter les animaux avec bonté. Tu connais ce mot, kindness ? »

Oui, répondis-je, et il reprit : « N’oublie jamais ce mot. C’est un très bon mot qui n’existe pas en beaucoup de langues. Pas en français, par exemple. Les Français disent « gentil », mais cela ne veut pas dire la même chose. Ce n’est pas pareil que kind, mot qui vient de kin, comme famille, genre, même origine. Kindness veut dire traiter comme soi-même. »

« La raison pour laquelle il faut traiter chien et cheval avec kindness, dit-il encore, est qu’ils ne sont pas comme les autres animaux, et même s’ils ne peuvent devenir humains et acquérir un cerveau comme l’homme, dans leur coeur tous les chiens et chevaux associés à homme souhaitent devenir humains. Quand tu regardes un chien ou un cheval, tu vois toujours dans leurs yeux cette douleur, car ils savent que c’est impossible pour eux, mais malgré tout, ils espèrent. C’est une triste chose, d’espérer l’impossible. Ils espèrent cela à cause de l’homme. Car il corrompt ces animaux, essaie de rendre chien ou cheval presque humains. Tu as entendu des gens dire : « Mon chien est presque humain ». Ils ne savent pas qu’ils sont près de la vérité quand ils disent cela; car cela est presque vrai, mais impossible. Chien et cheval semblent presque humains car ils ont ce souhait. Alors, souviens-toi de cette chose importante : prendre bien soin des animaux, toujours être gentil, kind. »

Il parla ensuite de Mme Ostrovsky. Disant que le « travail » qu’il accomplissait pour elle était épuisant, « car j’essaie de faire avec elle une chose presque impossible. Seule, elle serait morte depuis longtemps. Je la garde en vie, je la fais survivre avec ma force; c’est très difficile. Mais aussi très important, le moment le plus important dans sa vie. Elle a vécu plusieurs vies, c’est une très vieille âme. Elle a maintenant possibilité d’accéder à un autre monde. Mais la maladie est venue rendre plus difficile, et même presque impossible de faire cela toute seule. Si je peux la maintenir en vie quelques mois encore, elle n’aura pas à revenir vivre encore une autre vie. Tu fais maintenant partie de la famille du Prieuré, ma famille. Tu peux l’aider en faisant beaucoup de voeux pour elle, pas pour une longue vie mais pour une mort venant au bon moment. Les voeux peuvent aider, ce sont comme des prières quand ils sont pour les autres. Quand on les fait pour soi-mêmes, prières et voeux ne sont pas bons, ne font du bien qu’à soi-même. Mais quand les voeux sont du fond du coeur pour les autres, ils sont efficaces. »Extraits proposés par JSF
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MessageSujet: Re: Ouspensky, Gurdjieff , fragments d’un enseignement inconnu   Ouspensky, Gurdjieff ,  fragments d’un enseignement inconnu Icon_minitimeMar 20 Mai 2014, 15:25



Ouspensky, Gurdjieff , fragments d’un enseignement inconnu


Citation :
- Je ne comprends pas, dit-il enfin, comment l'immortalité de l'homme peut être gagnée par le travail sur soi. Cette question d'immortalité m'a toujours tourmenté et l'explication que vous aviez donnée sur la survivance des corps ne m'a pas permis de saisir comment cela peut se faire.

Il lui fallut longtemps chercher les mots et les expressions pour formuler sa pensée tant il était ému par ses tourments.

Avant de répondre, Monsieur Gurdjieff marqua un temps de silence et nous dévisagea tous; après quoi, avec son calme habituel et de la compassion dans la voix, il dit :

- Oui, c'est vrai; il est difficile de se représenter comment une telle propriété peut apparaître. La connaissance de plusieurs facultés du corps humain et des corps physiques en général, doit être présente à l'esprit pour que l'homme puisse concevoir une telle possibilité. Dans le laboratoire qu'est le corps humain sont élaborés, à partir des substances qui entrent en lui, des corps durs comme les os et aussi des énergies de toutes sortes. Dans le foie, les calculs se forment par la cristallisation d'une substance dans un liquide saturé; les substances psychiques sont subordonnées aux mêmes ordres de lois et une fois arrivées à saturation, elles se cristallisent comme se cristallise le sel dans l'eau, lorsqu'il dépasse une certaine proportion. Cela est une chose qu'il faut avoir en vue; la chose suivante, qu'il faut savoir pour comprendre comment l'immortalité peut être acquise, est que l'homme a la possibilité de transformer les énergies grossières en énergies de plus en plus fines et dans certaines conditions de ne pas dépenser cette énergie afin d'en saturer son corps pour une éventuelle cristallisation. La cristallisation que chaque étudiant peut se représenter aisément donne des propriétés qui ont des avantages sur celles du liquide saturé. L'exemple de la rivière va nous servir d'illustration. Si l'on verse un seau d'eau salée dans une rivière, on peut admettre qu'il existe, à 15 mètres en aval, un endroit où à un moment précis, on pourra prendre une tasse d'eau et y découvrir la présence du sel. L'eau sera plus douce qu'elle ne l'était dans le seau, mais le sel y sera présent : par contre, un kilomètre plus loin, le sel sera tellement dilué que l'on ne pourra pas, au goût s'apercevoir de sa présence. Et maintenant, en admettant que la rivière représente la vie et le sel la substance immortelle, nous pouvons nous rendre compte que le sel cristallisé survivra plus longtemps que l'eau salée. Admettez vous ce que je viens de dire ?

Après nos signes d'approbation, Monsieur Gurdjieff continua.

- S'il avait été possible de soustraire le cristal de sel du courant de la rivière, et de le mettre dans un endroit où l'eau ne le dissoudrait pas, le sel serait théoriquement immortel. Le courant de la vie emporte toutes les énergies élaborées par l'homme - cela, il nous est facile de nous en rendre compte. Si l'homme se soustrayait aux influences désastreuses de la vie, la substance qu'il élabore pourrait se cristalliser plus vite et demeurer sur un plan supérieur à celui de son existence ordinaire. Dans ce cas, la substance de la conscience peut exercer son activité dans le domaine qui lui est propre sans avoir à se manifester à travers les fonctions d'un homme vivant.

Je ne sais plus maintenant combien de temps cette explication dura, mais lorsque Georgii Ivanovitch s'arrêta, nous restâmes muets très longtemps en réfléchissant sur ce qu'il nous avait dit.

La rivière et la possibilité d'en sortir pour faciliter la cristallisation, reprit Monsieur Gurdjieff, doivent être comprises. Actuellement, vous n'êtes pas en mesure de voir les conséquences désastreuses de l'incompréhension de cette idée. C'est l'incompréhension de cette idée qui a fait apparaître les monastères où, dans la plupart des cas, les hommes se tuent au lieu de se développer. Après, vous comprendrez, pour le moment, allons...
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MessageSujet: Ouspensky / Gurjieff, Fragments d'un enseignement inconnu   Ouspensky, Gurdjieff ,  fragments d’un enseignement inconnu Icon_minitimeMar 21 Oct 2014, 13:43

Ouspensky / Gurjieff, Fragments d'un enseignement inconnu



Lecture en français.

Ambre a écrit:
Les trois tomes de Récits de Belzébuth à son petit-fils vous sont livrés ici en format audio, pour téléchargement ou écoute en direct. Les remerciements pour ce travail remarquable vont à Didier Artault qui a enregistré et mis en disponibilité, via son site Web, plusieurs livres d’intérêt.

Cette page contient ses enregistrements, compilés en chapitres, compressés et retouchés. Le téléchargement des fichiers audio se fait à l’aide de la flèche vers le bas à la droite du lecteur ou de l’icône situé au bout de chaque titre.
>>> http://www.futurquantique.org/2010/04/17/gurdjieff-recits-de-belzebuth-a-son-petit-fils-livre-audio/
Bonne écoute !
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MessageSujet: Re: Ouspensky, Gurdjieff , fragments d’un enseignement inconnu   Ouspensky, Gurdjieff ,  fragments d’un enseignement inconnu Icon_minitimeVen 24 Oct 2014, 15:39

Citation :


Ouspensky a dit :

« Ma première impression fut que les essais de rappel de soi ou d’être conscient de soi, de se dire : c’est moi qui marche, c’est moi qui fait ceci, en essayant continuellement d’éprouver la sensation de ce Moi, arrêtaient les pensées. Lorsque j’avais la sensation de Moi, je ne pouvais plus ni penser ni parler ; les sensations elles-mêmes s’obscurcissaient. C’est pourquoi on ne peut « se rappeler soi-même » de cette façon que pour quelques instants » Fragments d’un enseignement inconnu, Chap VII.

Le principal obstacle

« Pour la grande majorité des gens, même cultivés et pensants, le principal obstacle sur la voie de l’acquisition de la conscience de soi, c’est qu’ils croient la posséder ; en d’autres termes, ils sont tout à fait convaincus d’avoir déjà conscience d’eux-mêmes et de posséder tout ce qui accompagne cet état : l’individualité, dans le sens d’un « Moi » permanent et immuable, la volonté, la capacité de faire, et ainsi de suite. Or il est bien évident qu’un homme ne verra pas l’intérêt d’acquérir par un long et difficile travail une chose que, dans son opinion, il possède déjà. Au contraire, si vous lui dites, il pensera soit que vous êtes fou, soit que vous tentez d’exploiter sa crédulité pour votre profit personnel.

Ouspensky – Fragment d’un enseignement inconnu – p. 206


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MessageSujet: GNÔSIS - La Tradition ésotérique de l'Orthodoxie orientale    Ouspensky, Gurdjieff ,  fragments d’un enseignement inconnu Icon_minitimeMar 16 Fév 2016, 17:01

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INFOS

La Tradition ésotérique chrétienne de l'Orthodoxie orientale de Boris Mouravieff

Lors de sa présentation Jean Poyard s’attachera à mettre en lumière quelques éléments essentiels de cet enseignement :

• L’importance de la connaissance ésotérique à notre époque
• La nature spirituelle de l’homme et son évolution possible par le travail ésotérique
• Le travail sur soi dans les conditions de vie actuelles.
• La place de l’homme dans l’économie du cosmos


Au début des années 1950, Boris Mouravieff (1890 –1966) fit entendre sa voix. Il divulgua la Tradition ésotérique issue de l’orthodoxie orientale, dans un ouvrage en trois volumes,‘Gnôsis’ traduit depuis lors en plusieurs langues.


Parallèlement il s’agissait de contribuer à l’éclosion de l’Homme nouveau, ‘deux fois-né spirituellement’, selon les propos de Jésus à Nicodème, seul capable de répondre aux défis de notre temps.

Boris Mouravieff (1890-1966) enseigna la Philosophie ésotérique à l’Université de Genève avant de créer le Centre d’Études Chrétiennes Ésotériques (qui mis fin à ses activités, au décès de son fondateur) et superviser les travaux de nombreux groupes de travail dans différents pays. L’auteur a divulgué dans Gnôsis, et pour la première fois dans son intégralité, un enseignement majeur issu de l’ésotérisme chrétien d’orient.





 

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MessageSujet: Re: Ouspensky, Gurdjieff , fragments d’un enseignement inconnu   Ouspensky, Gurdjieff ,  fragments d’un enseignement inconnu Icon_minitimeVen 02 Juin 2017, 22:04


Citation :




Comment s’éveiller ?....

Faute de réaliser pleinement la difficulté de l’éveil, il est impossible de comprendre la nécessité d’un long et dur travail d’éveil. En règle générale, que faut-il pour éveiller un homme endormi ? Il faut un bon choc. Mais lorsqu’un homme est profondément endormi, un seul choc ne suffit pas. Une longue période de chocs incessants est nécessaire. Par conséquent, il faut quelqu’un pour administrer ces chocs. L’homme désireux de s’éveiller doit embaucher une aide qui se chargera de le secouer pendant longtemps. Mais qui peut-il embaucher, si tout le monde dort ? Il embauche quelqu’un pour l’éveiller, mais celui-ci aussi tombe endormi. Quelle peut être son utilité ? Quant à l’homme réellement capable de se tenir éveillé, il refusera probablement de perdre son temps à réveiller les autres : son propre travail est pour lui autrement important.....

Il y a aussi la possibilité de s’éveiller par des moyens mécaniques. On peut faire usage d’un réveille-matin. Le malheur veut que l’on s’habitue trop vite à n’importe quel réveille-matin : on cesse de l’entendre, tout simplement. Beaucoup de réveille-matin, avec des sonneries variées, sont donc nécessaires. L’homme doit littéralement s’entourer de réveils qui l’empêchent de dormir. Et ici encore surgissent des difficultés. Les réveils doivent être remontés ; pour les remonter, il est indispensable de s’en souvenir ;  pour s’en souvenir, il faut souvent se réveiller. Mais voilà le pire : un homme s’habitue à tous les réveille-matin et, après un certain temps, il n’en dort que mieux. Par conséquent, les réveils doivent être continuellement changés, il faut toujours en inventer de nouveaux. Avec le temps, cela peut aider un homme à s’éveiller. Or, il y a fort peu de chance qu’il fasse tout ce travail d’inventer, de remonter et de changer tous ces réveils par lui-même, sans aide extérieure. Il est bien plus probable qu’ayant commencé ce travail, il ne tardera pas à s’endormir et que, dans son sommeil, il rêvera qu’il invente des réveils, qu’il les remonte, qu’il les change – et, comme je l’ai déjà dit, il n’en dormira que mieux.....

.. ..

Travailler ensemble....

Donc, pour s’éveiller, il faut toute une conjugaison d’efforts. Il est indispensable qu’il y ait quelqu’un pour réveiller le dormeur. Il est indispensable qu’il y ait quelqu’un pour surveiller le réveilleur : il faut avoir des réveille-matin, et il faut aussi en inventer constamment des nouveaux. Mais pour mener à bien cette entreprise et obtenir des résultats, un certain nombre de personnes doivent travailler ensemble.....

Un homme seul ne peut rien faire. Avant tout autre chose, il a besoin d’aide. Mais un homme seul ne saurait compter sur une aide. Ceux qui sont capables d’aider évaluent leur temps à un très haut prix. Et, naturellement, ils préfèrent aider, disons vingt ou trente personnes désireuses de s’éveiller, plutôt qu’une seule. De plus, comme je l’ai déjà dit, un homme peut fort bien se tromper sur son éveil, prendre pour un éveil ce qui est simplement un nouveau rêve. Si quelques personnes décident de lutter ensemble contre le sommeil, elles s’éveilleront mutuellement. Il arrivera souvent qu’une vingtaine d’entre elles dormiront, mais la vint et unième s’éveillera, et elle éveillera les autres. Toutes ensemble, elles peuvent être les unes pour les autres d’une grande aide, et sans cette aide mutuelle, aucune d’elles ne peut arriver à rien.....

.. ..

Organiser le travail....

Mais cela est plus vite dit que fait, parce que la mise en marche d’un tel travail et son organisation réclament une connaissance que l’homme ordinaire ne possède pas. Le travail doit être organisé et il doit y avoir un chef. Sans ces deux conditions, le travail ne peut pas donner les résultats attendus, et tous les efforts seront vains. Le travail doit être organisé. Et il ne peut l’être que par un homme qui connaisse ses problèmes et ses buts, qui connaisse ses méthodes, étant lui-même passé, en son temps, par un tel travail organisé. Le travail commence habituellement dans un petit groupe. Ce groupe est généralement en rapport avec toute une série de groupes analogues de différents niveaux qui, tous ensemble, constituent ce qui peut être appelé « une école préparatoire ».....

Le premier trait caractéristique des groupes, leur trait le plus essentiel, est qu’ils ne sont pas constitués selon le désir et les préférences de leurs membres. Les groupes sont constitués par le maître, qui choisit les types d’hommes capables, du point de vue de ses buts, de se rendre utiles les uns aux autres. Nul travail de groupe n’est possible sans un maître. Le travail de groupe sous un mauvais maître ne peut produire que des résultats négatifs.....

.. ..

Comprendre le but....

Le second trait important du travail des groupes est que ceux-ci peuvent être en relation avec quelque but dont ceux qui commencent le travail ne sauraient se faire la moindre idée, et qui ne peut pas leur être expliqué avant qu’ils n’aient compris l’essence, les principes du travail, et toutes les idées qui s’y rattachent. Mais ce but vers lequel ils vont, et qu’ils servent sans le connaître, est le principe d’équilibre sans lequel leur travail ne saurait exister. La première tâche est de comprendre ce but, c'est-à-dire le but du maître. Lorsqu’ils ont compris ce but – bien qu’au début ce ne puisse être que partiellement – leur propre travail devient plus conscient, et par conséquent, il peut donner de meilleurs résultats. Mais comme je l’ai déjà dit, il arrive souvent que le but du maître ne puisse être expliqué au commencement. ....

.. ..

L’étude de soi à travers les autres....

L’étude de soi ne peut avoir lieu que dans des groupes convenablement organisés. Un homme seul ne peut se voir lui-même. Mais un certain nombre de personnes associées dans ce dessein, s’apporteront, même sans le vouloir, une aide mutuelle. L’un des traits typiques de la nature humaine est que l’homme voit toujours plus facilement les défauts des autres que les siens propres. En même temps, sur le chemin de l’étude de soi, l’homme apprend qu’il possède lui-même tous les défaut qu’il trouve chez autrui. Or il y a bien des choses qu’il ne voit pas en lui-même, tandis que chez les autres il commence à les voir. Ainsi les autres membres du groupe lui servent de miroirs dans lesquels il se voit. Mais bien entendu, pour se voir lui-même dans les fautes de ses camarades et non pas simplement voir leurs fautes, il doit sans répit se tenir sur ses gardes et être très sincère avec lui-même.....

.. ..

de Georges Gurdjieff....à Ouspensky....

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