ANTAHKARANA Gnose et Spiritualité |
| | « On achève bien les chevaux » | |
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AMBRE
Nombre de messages : 5418 Date de naissance : 14/08/1962 Age : 61 Localisation : Belgique Date d'inscription : 25/05/2007
| Sujet: « On achève bien les chevaux » Lun 01 Déc 2014, 15:59 | |
| « On achève bien les chevaux » :
la critique des sévices infligés à la vie
« Les chevaux dont les lignes droites se conforment au cordeau et les lignes courbes au crochet, dont les figures carrées se conforment à l’équerre et les figures rondes au compas sont des « chevaux pour un royaume ». Ils sont inférieurs aux « chevaux pour le monde ». Ceux-ci ont un génie parfait. Ils paraissent égarés et mélancoliques comme s’ils s’oubliaient eux-mêmes. » Comment signifier plus radicalement la brèche ouverte entre le Ciel et l’homme, entre le règne naturel et l’ordre civilisateur, dont la trompeuse continuité masque les sévices infligés à la vie ? Qu’elle prenne ou non la musique pour véhicule, l’idée d’harmonie imprègne un grand nombre de textes d’inspiration confucéenne ou taoïste discourant sur les activités qui engagent un rapport entre hommes et animaux, telles que la conduite du char, le harnachement des chevaux, ou encore le tir à l’arc, souvent considérées comme images paradigmatiques de l’art de gouverner. De telles activités mettent l’accent sur la conciliation pacifique des animaux, qui se dispense des contraintes et des violences liées à la domination physique. Cette idée se rencontre indifféremment dans des textes à portée philosophique et dans des manuels techniques. Un traité de stratégie traditionnellement attribué à Wu Qi (env. 440-361 avant notre ère) stipule que le cavalier et son cheval doivent entretenir un rapport d’intimité. Le conducteur de char suit les mouvements de l’animal au lieu de le manipuler. L’esprit du cocher est en harmonie avec les chevaux, et les corps des chevaux s’accordent au char. Loin de se limiter encore une fois à la dénonciation des crimes et des sévices contre le monde animal, le Zhuangzi s’entend à montrer que ces discours édifiants sur les rapports harmonieux des hommes et de la faune, ainsi que le thème prégnant de la domestication concertée des animaux, occultent ce que révèle la réalité des pratiques, à savoir une violence inflexible contre la nature, pour aboutir à l’idée que ce sont les hommes eux-mêmes qui s’aliènent et se torturent les uns les autres. Rappelons en préambule que le thème de la séparation des hommes et des animaux dans le Zhuangzi tire son sens de son opposition marquée aux programmes « humanistes » des confucéens, des mohistes ou des légistes. La diversité des projets politiques et sociaux des écoles de pensée sous les Royaumes Combattants peut être ramenée des conceptions rivales de la condition originaire de l’humanité : la première souligne l’antagonisme entre espèces incompatibles, et la supériorité morale de l’homme qui, par diverses institutions et inventions (l’éducation, les techniques agricoles, l’écriture, les rites, les lois ou les mesures) apportées par les héros culturels et saints souverains des premiers temps, s’arrache à un état primitif de confusion et l’hostilité; la seconde, présente dans le Zhuangzi et reprise par les textes taoïstes postérieurs, mais alors déjà infléchie par les idées dominantes sur la souveraineté civilisatrice, fait part d’un Urzeit, d’un âge originaire de cohabitation harmonieuse entre hommes et animaux, qui ne se distinguaient ni en valeur ni en puissance. Dans cette seconde perspective, la naissance de la civilisation correspond à une déchéance et une séparation du tout, car c’est sans fondement naturel que l’homme, pour reprendre l’expression de Montaigne, « se trie soi-même et sépare de la presse des autres créatures ». Dans tous les cas, les discours philosophiques sur la création de l’humanité par la séparation physique d’avec les animaux et les instructions morales dispensées par les premiers sages, sont sous-tendus par cette idée qu’il n’existe pas de différence essentielle ni même biologique entre les êtres vivants. Seuls les principes moraux et les inventions techniques peuvent tirer les hommes du monde de la faune. La mythologique des Sages est l’histoire de l’émergence salutaire des humains hors d’une nature hostile où chacun est en butte aux autres espèces comme en proie à sa propre animalité. Si dans tous ces récits qui s’inventent alors parmi les courants de pensée rivaux, les sages tirent l’homme de son état de nature, chaque école met en avant les inventions décisives qui font accéder les hommes à leur humanité en fonction de son projet propre de société et de sa conception distincte du pouvoir. L’histoire de la séparation des hommes du monde animal est ainsi l’objet d’une polémique entre les différentes écoles de pensée, qui toutes prétendent identifier leurs valeurs et leur enseignement à l’essence de la civilisation. "Les chevaux ont des sabots qui peuvent fouler le givre et la neige; ils ont un pelage qui les protège du vent et du froid. Ils broutent l’herbe, boivent de l’eau, lèvent les pattes et sautent. Telle est la véritable nature des chevaux. Ils n’ont que faire des équipages et des écuries." Les textes légistes, comme le Shang Jun shu, le Han Feizi et le Guanzi, s’attachent à l’évocation des Sages et des rois des temps anciens qui séparèrent les hommes des animaux par la création de lois, de divisions hiérarchiques et d’unités de mesure. Les écrits de Mozi et de ses disciples, les seuls à développer en Chine ancienne les linéaments d’une logique définitoire, évoquent un état originel de chaos, dans lequel chaque homme faisait un usage privé et abusif du langage, ruinant par là toute possibilité de communauté. Cette confusion linguistique et morale a réduit les hommes au niveau des bêtes. Aussi les premiers sages durent-ils fixer des critères d’évaluation du vrai et du faux afin de rendre possibles les jugements moraux, et les significations communes des mots. Comme on peut s’y attendre, les confucéens insistent, eux, sur l’invention des rites et des bienséances qui norment les conduites et créent des devoirs. Le Mémoire sur les rites nous dit ainsi : « Or, être homme sans avoir de rites, n’est-ce pas là, quand bien même on est doué de parole, avoir un cœur de bête sauvage ? » Mencius, ainsi que le décrit Mark Lewis dans son histoire de la violence en Chine ancienne, décrit les trois étapes par lesquelles l’homme se dégage du règne animal et accède à sa nature authentique : séparation physique, inventions techniques et instructions morales. Après le moment de la séparation, celui de la réconciliation avec le monde naturel, qui fait fond sur cette idée cardinale de l’harmonie de tous les êtres, sera dans le discours des confucéens comprise comme la transformation morale des animaux et leur intégration à l’ordre civilisateur, et non comme le retour de l’homme à la vie animale. C’est précisément ce mouvement que Zhuangzi renverse contre lui-même. Il prend l’homme là où le laisse Confucius, et en le niant, parachève son instruction, qui finit à rebours, épousant le parcours involutif du Tao. L’effort de Confucius portait sur tout ce qui peut civiliser l’homme, le sortir de l’animalité, de la bestialité, de la barbare : rites, manières, étiquettes, cérémonies, musiques, textes, exemples de moralité. Le moindre geste est chez lui soutenu par des dispositions déférentes, vigilantes, soucieuses de perfectionnement morale. Confucius le premier refonde le sens des rapports sociaux dans la forme esthétique du rituel, enjoint à cultiver les vertus de la justice, de la loyauté qui font accéder l’homme à son humanité. Zhuangzi, lui, diagnostique l’homme comme un être haletant, courbé, asservi à force d’avoir été dressé, domestiqué, tatoué par les rites, marqué au fer rouge des vertus; il met en scène les ravages de cet arrachement à la nature et entretient l’intuition d’un stade supérieur de la conduite en prise sur cette puissance de vivre enfouie sous les savoirs, disloquée par les constructions de l’esprit et les disjonctions logiques. Il s’agit encore d’une éducation, mais qui n’est pas livresque, rejetant les prétendus Maîtres de savoir ou les humiliant jusqu’à les rendre à une conscience authentique de l’existence. C’est ainsi que l’on voit Confucius, tel que se plaît à l’imaginer le Zhuangzi, quitter ses disciples, se réfugier dans une lande sauvage et achever sa vie parmi les animaux. Comme si le Zhuangzi exauçait sous une forme hyperbolique le vœu du Maître, lancé sous forme de boutade désabusée, d’aller vivre dans les contrées sauvages en frayant avec les barbares. Le texte de l’ouverture du chapitre 9, « Sabots des chevaux », est entièrement consacré à cette question des rapports entre l’état de nature et le gouvernement humain. L’auteur y rappelle, derrière le prétendu exploit du dressage, l’exploitation tyrannique de créatures dont le sort est analogue aux hommes bridés par les rites, domptés par les règles ramollis par la musique et autres inventions introduites par les prétendus sages des anciens temps. Autrefois, pour tous, même besoins, mêmes désirs, mêmes activités dans cet état primordial de simplicité brute, antérieur aux divisions, aux hiérarchies, aux préférences instituées, aux statuts contumiers qui décident du sort de chacun, aux rites, et donc sans la violence et l’asservissement qu’implique toute forme d’organisation sociale. (Source : Extrait de l’article de Romain Graziani, 2004. Voir l’article complet avec les notes.) proposé par JSF : http://newsoftomorrow.org/esoterisme/taoisme/on-acheve-bien-les-chevaux-la-critique-des-sevices-infliges-a-la-viecrédit photos inconnu | |
| | | AMBRE
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| Sujet: Re: « On achève bien les chevaux » Lun 01 Déc 2014, 18:51 | |
| Du symbolisme du cheval
Le culte du cheval commence très tôt dans l’histoire de l’humanité: on trouve des représentations imagées du cheval sur les gravures rupestres et dans les cavernes. Le cheval est également enterré avec le défunt très tôt. La symbolique du cheval est toutefois ambivalente: elle est simultanément solaire et lunaire. Dans la mythologie védique, le cheval blanc représente le soleil; dans le Rig-Veda, l’astre du jour est clairement désigné sous le nom d’«étalon». Un voyage entre les neuf mondes Les chevaux n’accompagnent que les hommes importants et aussi les dieux: le plus connu des chevaux divins est sans conteste Sleipnir, le coursier d’Odin («celui qui glisse rapidement»). Il possède huit jambes et est représenté par une étoile à huit rayons; le neuvième point, soit le centre, représente le siège du cavalier. Le chiffre “neuf” est le chiffre sacré d’Odin, qui désigne la Vie, plus exactement les neuf mois de la grossesse et aussi les neuf mondes. Il y a identité entre Sleipnir et l’Arbre du Monde, Yggdrasil (=Cheval/Porteur d’Yggr, lequel est Odin). Lorsque Odin chevauche son coursier, cette course est identique à un voyage entre les neuf mondes. Le cheval est un véhicule (comme aussi dans d’autres religions), tandis que l’esprit du cavalier ou du conducteur (de char) prend position. Dans la Chasse Sauvage aussi, le père cosmique Odin (Allvater Odin) chevauche Sleipnir, né du vent, aux côtés des morts, également montés, ce qui révèle la fonction transcendante du cheval: il dépasse les limites du monde et de la conscience; il est celui qui porte les hommes dans l’autre monde, il guide les âmes, est de la sorte un psychopompe, comme l’attestent bon nombre d’offrandes trouvées dans les tombes. Le jour et la nuit, la fertilité. Le cheval appartient, dans la mythologie, tant au monde de la lumière qu’à celui des ombres: il est tout à la fois “Skinfaxi”, celui dont la crinière est de lumière, et “Hrimfaxi”, celui dont la crinière est de suie; ces deux chevaux apportent le jour et la nuit. Le cheval blanc ailé est un symbole solaire, comme l’est Pégase dans la mythologie grecque. Parmi les découvertes archéologiques faites sur le site scandinave de Trundholm, nous avons ce splendide cheval, tirant sur un char le disque solaire. Dans cette fonction, le cheval est un être qui maintient et conserve la vie; c’est en tant que tel qu’il apparaît chez les Vanes et les divinités de la fertilité. Sigmund Freud, dans sa manie de tout vouloir sexualiser, a donné au symbole du cheval, récurrent dans les rêves, la signification de “puissance (sexuelle)”, ce qui est une indication évidente à l’adresse des messieurs qui sont tombés bas de la selle, dont ils avaient rêvé: c’est le cheval qui fait le cavalier! En tant que soleil ou que coursier cosmique, le cheval est également symbole de l’intelligence: «Le cavalier royal symbolise la maîtrise totale par la puissance de l’esprit» (cf. Marlene Baum). Lorsqu’il est remplacé par un lion, celui-ci incarne alors “le soleil qui sèche l’humidité et dissipe le brouillard” (cf. J. C. Cooper). Il y a en effet un rapport étroit entre le cheval et l’eau: Poséidon, le dieu de la mer, est représenté sous les traits d’un cheval. C’est lui qui engendre le premier cheval des origines, Skyphios, puis d’autres chevaux. «Ce lien du cheval à l’eau est d’origine nordique et provient des peuples de la Mer du Nord et de la Baltique» (cf. Marlene Baum). Le “Cheval des Vagues” est un kenning (une métaphore), propre à l’Edda, pour désigner les plus longs bateaux des Vikings. Les nuages sont les chevaux de combat des Walkyries. Chez les Grecs, Pégase apporte les orages et la pluie. Les chevaux tiraient des bateaux, des traîneaux et des chariots (comme, par exemple, dans le cas du char solaire de Trundholm, qui date environ de 1300 avant l’ère chrétienne). Dans les premiers âges, le cheval était évidemment un moyen de transport, si bien que la force motrice de l’automobile, qui l’a remplacé, se mesure encore en “chevaux”. C’est une signification que l’on peut transposer dans le domaine spirituel. C’est ainsi que l’on peut expliquer certaines règles particulières, concernant le cheval, comme dans le cas des prêtres païens germaniques, auxquels il était interdit de chevaucher des étalons. On prédisait l’avenir d’après les hennissements des chevaux blancs (les Schimmel), car on estimait que ceux-ci entretenaient un rapport plus direct avec les sphères des l’au-delà. Les Germains comme les Grecs juraient sur la tête de leurs chevaux. La signification religieuse du cheval, moyen de transport, lui assurait une double position dans le “Futhark” ou l'”Oding”, soit la série complète des runes, propres à tous les peuples germaniques: il y est le Raidho, le r, de “Reise”, voyage, et de Ritt, chevauchée, et, en même temps, l’Ehwaz, l’e, le cheval [Ehwaz, terme en germanique ancien, se rapproche du terme latin “equus”, ndt]. Dans la mythologie celtique, la divinité équestre Epona possède une force chtonienne, la reliant au monde des morts. Dans le chamanisme, on souligne surtout l’importance du passage entre les mondes, c’est-à-dire entre les différents états de conscience, ce qui se retrouve dans le personnage mythologique d’Odin, qui, d’après la foi des Germains de l’antiquité, avait reçu une initiation de type chamanique. Le gibet, auquel le pendu est accroché, est désigné comme le “cheval du pendu” [cf. le récit où Odin subit une pendaison pour apprendre le secret des runes, ndt]. Nous venons de voir qu’un rapport similaire unit symboliquement Yggdrasil et Sleipnir, qui sont mis en équation. Cette interprétation se retrouve dans la religion chrétienne, qui a pris le relais du paganisme germanique des origines, car un poème anglais du 14ième siècle désigne la croix comme le “cheval du Christ”. Le cheval est également un animal que l’on offre en sacrifice. La cérémonie du sacrifice, dans les religions, constitue une tentative de faire passer un souhait dans la réalité. En ce sens, elle est un acte qui sanctionne un passage, donc réalise un état de transcendance. L’eucharistie, que l’on célèbre après le sacrifice du cheval, doit unir le dieu auquel s’adresse le sacrifice, le cheval sacrifié et les sacrificateurs. Les interdits, imposés par le christianisme et relatifs à la consommation de viande chevaline (qui furent décidés en 742 lors du “Concile germanique”), attestent d’une tentative d’extirper une coutume religieuse païenne et tout ce qu’elle signifie. Cependant, le souvenir de cette coutume persiste encore dans le vocabulaire allemand : dans le terme Stuten (type de biscuit, dont la dénomination signifie “jument”) et dans l’expression de Honigkuchenpferd (= Cheval de pain d’épice), ersätze symboliques de l’antique consommation de viande chevaline. Dans le Phèdre de Platon Dans son Phèdre, Platon décrit l’âme humaine comme étant composée de trois parties: l’une symbolisée par un noble cheval, l’autre par un canasson dépourvu de noblesse, et la troisième par un conducteur de char. Les crânes de cheval, que l’on trouve suspendus traditionnellement sur les pignons des fermes en Basse-Saxe, ont une signification apotropaïque (i.e . dévier la mort et le malheur de la maison). Le cheval apparaît aussi comme un cauchemar nocturne, qui induit la peur. Toutes ces coutumes relient le symbolisme du cheval à l’âme et à la vie de l’âme. Les Indiens d’Amérique du Sud considèrent que le cheval et son cavalier ne font qu’un, alors que nous y voyons toujours une dualité. Ils ne comprenaient pas la symbiose, qui pouvait s’opérer entre l’animal porteur et l’homme porté, parce que le cheval leur était étranger. Dans la symbolique, le cheval et le cavalier forme une dualité primordiale, originelle : il y a là alliance de la vitalité et de l’intelligence, du corps et de l’esprit, du ciel et de la terre. Le cheval demeure présent dans nos rêves Pour répondre à la question, quel rôle joue le cheval dans la vie psychique et spirituelle de l’homme contemporain?, nous ne pouvons répondre que par une autre question: l’homme n’est-il que le parasite du cheval ou existet-il une symbiose entre eux? L’automobile, qui a largement remplacé le cheval dans l’univers lourdement matérialiste qui est le nôtre désormais, est effectivement notre esclave mécanique, car, contrairement au cheval, elle est sans vie, sans volonté propre. Pas étonnant dès lors que l’automobile n’a jamais pu véritablement remplacer le cheval; on constate, effectivement, que l’homme continue à voir des chevaux dans ses rêves, même s’il ne les voit et ne les connaît pas dans sa vie quotidienne. La présence de chevaux dans les rêves confirme l’hypothèse de Carl Gustav Jung, qui parlait du cheval comme d’un archétype (plus exactement comme l’archétype de la mère), comme d’un symbole tapi dans le subconscient collectif profond. Certes, le fier cavalier, montant le cheval archétypal de notre inconscient, peut paraître un anachronisme, il n’en demeure pas moins vrai que la symbolique liée au cheval, avec ses significations multiples, continue d’être bien vivante: le cheval reste par exemple symbole de liberté, perceptible notamment dans l’engouement des masses pour les cavaliers gardiens de vaches des plaines de l’Ouest de l’Amérique du Nord (les cow-boys), dont le cheval est évidemment le principal attribut. Par ailleurs, le mythe du chevalier, qui est un cavalier, conserve toute sa vigueur: à la caste des chevaliers appartenaient jadis ceux qui pouvaient entretenir un cheval, le monter et le mener à la guerre. Intermédiaire entre les sexes Le cheval n’est pas seulement confiné à la virilité; il est bien plutôt une sorte d’intermédiaire entre les sexes (cf. Marlene Baum). Dans les sports équestres, l’homme et la femme sont à égalité. Pour beaucoup, le cheval est plutôt un symbole de l’animalité en l’homme. Dans cette fonction, il fait office de miroir. Le cheval sans cavalier représente “dès la mythologie grecque, le thème de la souffrance dérivée du conflit irrésolu entre l’homme et la nature” (Marlene Baum). La séparation du cheval et du cavalier est l’image originelle de la césure; dans cette optique, les centaures de la mythologie grecque sont des êtres n’ayant pas encore subi cette césure. Cette césure fait ressentir à l’homme, depuis la lointaine aurore de la conscience, qu’il est un être fait d’incomplétude, une incomplétude qui le fait souffrir continuellement, et qui, de ce fait, fonde les croyances religieuses et pousse l’homme à créer. (texte tiré de la revue Hagal, 3. Jg., 2/2000).et proposé par http://www.centrostudilaruna.it/symbolisme-du-cheval.html
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| Sujet: Re: « On achève bien les chevaux » Sam 06 Déc 2014, 11:37 | |
| REFLEXION - Citation :
« L 'homme n'est point cet être débonnaire, au cœur assoiffé d'amour, dont on dit qu'il se défend quand on l'attaque, mais un être, au contraire, qui doit porter au compte de ses données instinctives une bonne somme d'agressivité. Pour lui, par conséquent, le prochain n'est pas seulement un auxiliaire et un objet sexuel possible, mais aussi un objet de tentation. L'homme est, en effet, tenté de satisfaire son besoin d'agression aux dépens de son prochain, d'exploiter son travail sans dédommagements, de l'utiliser sexuellement sans son consentement, de s'approprier ses biens, de l'humilier, de lui infliger des souffrances, de le martyriser et de le tuer. Homo homini lupus : qui aurait le courage, en face de tous les enseignements de la vie et de l'histoire, de s'inscrire en faux contre cet adage ?
En règle générale, cette agressivité cruelle, ou bien attend une provocation, ou bien se met au service de quelque dessein dont le but serait tout aussi accessible par des moyens plus doux. Dans certaines circonstances favorables en revanche, quand par exemple les forces morales, qui s'opposaient à ses manifestations et les inhibaient jusqu'alors, ont été mises hors d'action, l'agressivité se manifeste aussi de façon spontanée, démasque sous l'homme la bête sauvage qui perd alors tout égard pour sa propre espèce...
Cette tendance à l'agression, que nous pouvons déceler en nous-mêmes et dont nous supposons à bon droit l'existence chez autrui, constitue le principal facteur de perturbation dans nos rapports avec notre prochain »
(Malaise dans la culture, Traduction de la Revue française de psychanalyse, Janvier 1970). - Citation :
« Et si l'homme, dans son comportement, ses réactions, n'avait pas fondamentalement changé? S'il n'avait été ni cet agneau ni cette brute que dépeignent certaines images caricaturales ? S'il avait été d'emblée cet être complexe, doté de sentiments affectifs, mais aussi, dans certaines occasions, capable de réactions sévères et violentes ? Si, en particulier, le bon sauvage des origines, doux et innocent, n'était que mythe ? Si, périodiquement, l'humanité avait manifesté un certain goût pour l'affrontement, un besoin de domination? À l'aide d'exemples historiques ou ethnographiques, on a pu démontrer la permanence des conflits à travers le temps. Pourquoi, dans ces conditions, les époques préhistoriques auraient-elles constitué une période pacifique ? La probabilité d'une parenthèse paisible pendant de très longs millénaires est peu certaine ». (Le sentier de la guerre. Visages de la violence préhistorique. Seuil, Paris, 2001, p.55). | |
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