ANTAHKARANA Gnose et Spiritualité |
| | Le pouvoir de la vulnérabilité - Nos erreurs sont une chance | |
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| Sujet: Le pouvoir de la vulnérabilité - Nos erreurs sont une chance Mer 11 Avr 2012, 15:32 | |
| Brené Brown : Ecouter la honte - Citation :
- La honte est une épidémie dont on ne parle pas, le secret qui se cache derrière beaucoup de formes de mauvais comportements. Brené Brown, qui avait déjà eu un succès viral avec son discours sur la vulnérabilité, explore ce qui peut se passer quand les gens affrontent la honte de plein fouet. Son humour, son humanité et sa vulnérabilité rayonnent de ses mots.
Vidéo sur cette conférence à visionner ici : http://www.ted.com/talks/lang/hu/brene_brown_listening_to_shame.html ou à lire : Je vais un peu vous parler de ma conférence à TEDxHouston. Je me suis levée le matin suivant la conférence avec la pire crise de vulnérabilité de ma vie. En fait je suis restée chez moi pendant trois jours. La première fois que je suis sortie c’était pour rencontrer une amie pour déjeuner. Et en entrant, elle était déjà à table. Je me suis assise et elle a dit, « Mon Dieu, quelle tête tu as. » J'ai dit, « Merci, Je me sens vraiment -- Comme si je ne marchais pas. » Et elle m'a dit, « Qu'est ce qui se passe ? » Et j'ai dit, « Je viens de dire à 500 personnes que je suis devenu chercheuse pour éviter la vulnérabilité. Et que quand la vulnérabilité ressortait de mes données, comme étant absolument essentielle pour une vie bien vécue, j'ai dit à ces 500 personnes que j’ai fait une dépression. J'avais une diapo qui mentionnait « dépression ». A quel moment ai-je pensé que c'était une bonne idée? » (Rires) Et elle m'a dit : « J'ai vu ta conférence en live sur internet. Ce n'était pas vraiment toi. C'était un peu diffèrent de ce que tu fais normalement. Mais c'était génial. » Et j'ai dit, « ça ne peut pas arriver. YouTube, ils vont mettre tout ça sur YouTube. Et je parlerai à 600, 700 personnes. » (Rires) Et elle m'a dit, « Je crois que c'est trop tard. » Et j'ai dit, « Je vais te poser une question. » Et elle m'a dit, « Oui. » Et j'ai dit, « Tu te souviens quand nous étions à la fac et nous étions libres et bêtes ? » Et elle me dit, « Oui. » Et j'ai dit, « Tu te rappelles avoir laissé des messages idiots sur le répondeur de nos petits amis ? Et ensuite nous devions nous introduire dans leur foyer pour effacer l'enregistrement ? » (Rires) Et elle : « Euh… non. » (Rires) Donc bien sûr, la seule chose que je pouvais dire à ce point-là, « Oui, moi non plus. Que … moi non plus. » Et je me dis, « Brené, que fais-tu ? Qu'est que tu fais ? Pourquoi tu ressors ça ? Tu as perdu la raison ? Tes sœurs seraient parfaites pour ça." Donc je relève la tête et elle dit, « Tu veux vraiment t’introduire et voler la vidéo avant qu'ils ne la mettent sur YouTube ? » Et j'ai dit, « Je suis juste en train d'y reflechir. » (Rires) Elle dit, « Tu es le pire exemple de vulnérabilité qu'il existe. » (Rires) Je l'ai donc regardé et j'ai dit une chose qui à l'époque paraissait un peu dramatique, mais qui a fini par être plus prophétique que dramatique. J'ai dit, « Si 500 se transforment en 1000 ou 2000, ma vie est terminée. » (Rires) Je n'avais pas de plan de réserve pour 4 millions. (Rires) Et ma vie s’est terminée quand c’est arrivé. Et le plus dur de la fin de ma vie est probablement que j'ai appris une chose pénible sur moi-même, qui est que, même si j'étais frustrée de ne pas pouvoir présenter mon travail au monde Une partie de moi-même travaillait très dur pour essayer de rester petite, de rester en dessous des radars. Mais je voulais parler de ce que j'avais appris. J'ai appris deux choses l'année dernière. La première est que la vulnérabilité n'est pas faiblesse. Et ce mythe est terriblement dangereux. Laissez-moi vous demander honnêtement -- et je vous préviens, je suis un psy, je sais comment vous gêner -- si vous pouviez donc lever la main combien d'entre vous, honnêtement, en pensant à une action qui vous rendrait vulnérable ou à dire quelque chose qui vous rendrait vulnérable, se disent, « Mon Dieu, la vulnérabilité est une faiblesse. Ceci est une faiblesse » Combien d'entre vous pensent que la vulnérabilité est un synonyme de faiblesse ? La grande majorité. Je vais vous poser une question: Cette semaine à TED, combien d’entre vous, en voyant la vulnérabilité ici sur scène, ont pensé que c'était du pur courage ? La vulnérabilité n'est pas une faiblesse. Je défini la vulnérabilité comme un risque émotionnel une mise à nu, une incertitude. Elle alimente nos vies quotidiennes. Et j'en suis arrivée à la conviction -- c'est ma 12ème année de recherche -- que la vulnérabilité est la mesure la plus précise que nous ayons du courage -- être vulnérable, se mettre à nu, être honnête. Une des choses le plus bizarres qui soit arrivée. est que, après l'explosion que fut ce TEDTalk, j'ai reçu plein d'offres pour parler dans tout le pays -- des écoles aux réunions de parents jusqu'aux entreprises de Fortune 500. Et beaucoup des appels que j'ai reçu étaient du genre, « Dr. Brown. Nous avons adoré votre TEDTalk. On aimerait que vous veniez parler. Nous vous serions reconnaissants si vous n'évoquiez pas la vulnérabilité ou la honte. » (Rires) De quoi voulez-vous que je parle ? Il y a trois grandes réponses. Pour être honnête, ça vient surtout des secteurs: innovation, créativité et changement. Alors laissez-moi vous dire officiellement, que la vulnérabilité est le berceau de l'innovation, de la créativité et du changement. (Applaudissements) Créer signifie faire quelque chose qui n'existait pas auparavant. Il n'y a rien de plus vulnérable que ça. L'adaptabilité au changement est uniquement une question de vulnérabilité. La deuxième chose, que j'ajoute pour comprendre vraiment la relation entre la vulnérabilité et le courage, la deuxième chose que j'ai apprise est: Nous devons parler de la honte. Et je veux être vraiment honnête avec vous. Quand je suis devenue « Chercheuse en vulnérabilité » et que c'est devenu central à cause du TEDTalk -- et je ne plaisante pas. Je vais vous donner un exemple. Il y a à peu près trois mois, j'étais dans un magasin de sport pour acheter des lunettes et des protège-tibias et toutes sortes de choses que les parents achètent dans les magasins de sport. A une trentaine de mètres, voilà ce que j'entends: « TED Vulnérabilité ! TED Vulnérabilité ! » (Rires) Je suis une Texane de cinquième génération. Notre devise de famille est « Prêts à l'attaque ! » Je ne suis pas née chercheuse en vulnérabilité. Donc ce que je fais, c'est continuer à marcher, elle est derrière mon dos. (Rires) Ensuite j'entends, « TED Vulnérabilité ! » Je me tourne, et je dis, « Salut » Et elle est là et elle me dit, « Vous êtes la chercheuse sur la honte qui a eu une dépression. » (Rires) A ce moment-là les parents font mine d’écarter leurs enfants. « Regarde ailleurs. » Et je suis tellement usée à ce moment de ma vie, que je la regarde et je dis, « C'était un maudit éveil spirituel. » (Rires) (Applaudissements) Et elle me regarde elle et dit, « Je sais. » Et elle dit, « Nous avons regardé votre TEDTalk avec notre club de lecture. Ensuite nous avons lu votre livre et nous nous sommes rebaptisées « Les nanas déprimées » Et elle me dit, « Notre slogan est : « On s'effondre, mais c'est une sensation fantastique. » (Rires) Vous pouvez imaginer ce que ça veut dire pour moi en réunion de faculté. Quand je suis devenue la « TED Vulnérabilité », comme une de ces figurine -- comme la « Barbie Ninja », mais je suis la « TED Vulnérabilité » -- j'ai pensé, je vais laisser toutes ces trucs de honte derrière moi, parce que j'ai passé les six dernières années à étudier la honte avant de vraiment commencer à écrire et parler de vulnérabilité. Et j'ai pensé. Dieu merci, parce que la honte est un sujet horrible, dont personne ne veut parler. C'est le meilleur moyen de faire taire les gens dans un avion. « Qu'est-ce que vous faites ? » « J'étudie la honte. » « Oh. » (Rires) Et droit dans les yeux… (Rires) Mais en ayant survécu cette année, je me suis souvenue d'une règle très importante -- non pas une règle de la recherche, mais un impératif moral qui remonte à mon enfance -- mets-toi du côté de ceux qui te soutiennent. Je n'ai rien appris sur la vulnérabilité sur le courage et sur la créativité et l'innovation en étudiant la vulnérabilité. J'ai appris tout ça en étudiant la honte. Je veux donc vous expliquer la honte. Les jungiens appellent la honte les marécages de l'âme. Et nous allons nous y aventurer. Et le but n'est pas d'y rentrer et y construire une maison pour y vivre. C'est de mettre des bottes de caoutchouc et de les traverser, d’y tracer notre chemin. Voilà pourquoi : Nous avons impérativement été appelé à débattre dans ce pays et je crois même globalement, du problème racial, pas vrai ? Oui ? Nous avons entendu ça. Oui ? Nous ne pouvons pas débattre de ça sans avoir honte, parce que nous ne pouvons pas parler de race sans parler de privilèges. Et quand on commence à parler de privilèges, on est paralysé par la honte. Nous avons entendu une solution simple et astucieuse pour ne pas tuer les patients en chirurgie, en tenant une liste de contrôle. Vous ne pouvez pas résoudre ce problème sans parler de honte, parce que quand ils enseignent à ces gens à faire des points de suture, ils leurs apprennent aussi à recoudre leur estime de soi et devenir tout-puissants. Et les tout-puissants n'ont pas besoin de listes de contrôle. Et j'ai dû écrire le nom de ce TED Fellow pour ne pas me rater. Myshkin Ingawale, J'espère que c'est correct. (Applaudissements) J'ai vu les conférences TED Fellows le premier jour, ici. Et il s'est levé et a expliqué ce qui l'a amené à créer cette technologie pour améliorer le test pour l'anémie parce que les gens mouraient inutilement. Et il disait, « J'ai vu le besoin. Vous savez ce que j'ai fait ? Je l'ai fabriqué. » Et tout le monde a commencé à applaudir, avec enthousiasme » Et il a dit, « Et ça n'a pas marché. Et je l'ai refait 32 fois, et ensuite ça a marché. » Vous savez quel est le grand secret de TED ? Je meurs d'envie de vous le dire. Je crois que je vais le faire. (Rires) C'est comme la conférence de l'échec. C'est vrai. (Applaudissements) Vous savez pourquoi cet endroit est extraordinaire ? Parce que peu de gens ici ont peur de l'échec. Et aucun de ceux qui montent sur scène, à ce que j'ai vu, n’a jamais échoué. J'ai échoué misérablement, plusieurs fois. Je ne crois pas que le monde comprenne que c'est à cause de la honte. Il y a une merveilleuse citation qui m'a sauvé l'année dernière de Theodore Roosevelt. Beaucoup de gens en parle comme la citation de « L'homme dans l’arène ». Et elle dit : « Le critique ne compte pas. Tout ce qu’il fait c’est pointer du doigt ce qui aurait pu être mieux fait et l’homme quand il chute ou quand il se trompe Le vrai crédit va à celui qui se trouve dans l’arène avec le visage sali de poussière, de sueur et de sang. Car quand il est dans l’arène, au mieux il gagne, au pire il perd, mais même quand il échoue, même quand il perd, il le fait avec audace ». Et voilà donc ce qu'est pour moi cette conférence. Voilà ce qu'est la vie, « Oser avec audace », être dans l’arène. Quand vous rentrer dans l’arène et vous ouvrez la porte, et vous pensez, « J'y entre et j'essaye, » La honte est cette petite voix qui dit, "Uh, uh. Tu n'es pas assez bonne. Tu n'as jamais fini ton MBA. Ta femme t'a quitté. Tu sais que ton père n'était pas vraiment dans le Luxembourg, il était à Sing Sing. Je sais ce qui s’est passé dans ton enfance. Je sais que tu crois ne pas être assez mignonne ou assez intelligente ou talentueuse ou puissante. Je sais que ton père ne faisait jamais attention, même quand tu es devenue directeur financier. » C’est la honte qui parle. Et si vous arrivez à la faire taire et dire, « Je vais le faire, » nous regardons autour et les critiques que nous voyons qui pointent du doigt et se moquent, qui sont-ils 99% du temps ? Nous-même. La honte à deux grandes méthodes -- « pas assez bon » et, si vous arrivez à éviter celle-là, « pour qui te prends-tu ? » Ce qu'il faut comprendre c’est que la honte n'est pas de la culpabilité. La honte se concentre sur le soi, la culpabilité sur le comportement. La honte c'est « Je suis mauvais. » La culpabilité c'est « J'ai fait quelque chose de mal » Combien d'entre vous, si vous faisiez quelque chose qui me blesse, serait prêts à dire, « Je suis désolé. J'ai fait une erreur ? » Combien d'entre vous seraient prêts à dire ça ? Culpabilité : Je suis désolé. J'ai fait une erreur. Honte : Je suis désolé. Je suis une erreur. Il y a une énorme différence entre honte et culpabilité. Et voilà ce qu'il faut que vous sachiez. La honte est hautement corrélée avec la dépendance, la dépression, la violence, l'agression, l'intimidation, le suicide, les désordres de l'alimentation. Et voici ce qu'il faut que vous sachiez. La culpabilité est inversement corrélée avec ces choses-là. La capacité d'utiliser ce que nous avons fait ou échouer à faire pour nous construire tel que nous nous voulons est incroyablement adaptative. C'est pénible, mais adaptatif. L'autre chose qu'il faut que vous sachiez sur la honte c'est que c'est totalement organisé par genre. Si la honte m'envahi ou envahi Chris, nous nous sentirons de la même façon. Tous ceux qui sont assis ici connaissent les sensations de la honte. Nous sommes assez surs que les seules personnes qui n'éprouvent pas de honte sont celles qui n'ont aucune capacité de connexion ou empathie. Ce qui signifie que, oui, j'éprouve un peu de honte; non, je suis sociopathe. Je choisirais donc : oui, j'éprouve un peu de honte. Le sentiment de la honte est pareil pour hommes et femmes, mais il est organisé par genre. Pour les femmes, le meilleur exemple que je puisse vous donner c'est la pub de Enjoli: « Je peux étendre le linge, préparer le gouter, distribuer des bises et être au boulot à neuf heure moins cinq. Je peux ramener du bacon, le cuisiner et ne jamais te faire oublier que tu es un homme. » Pour les femmes, la honte c'est tout faire, le faire parfaitement et ne jamais montrer que vous êtes fatigué. Je ne sais combien de parfum cette pub a fait vendre, mais je vous assure, ça a fait vendre pas mal d'antidépresseurs et d'anxiolytiques. (Rires) La honte, pour les femmes, c'est cette toile d'attentes inaccessibles et conflictuelles, en concurrence au sujet de ce que nous sommes supposées être. C'est comme une camisole de force. Pour les hommes, la honte n'est pas tout un tas d'attentes conflictuelles et en concurrence. La honte est une seule chose « Ne surtout pas être perçu comment ? » Faible. Je n'ai pas interviewé d'homme les quatre premières années de mon étude. Et ce n'est qu'après qu'un homme m'a regardé pendant une session de dédicace. en disant, « J'aime ce que vous dite sur la honte, Je suis curieux, pourquoi vous ne parlez pas des hommes ? » Et j'ai dit, « Je n'étudie pas les hommes. » Et il me dit, « C'est trop facile. » (Rires) Et j'ai dit, « Pourquoi ? » Et il me dit, « Parce que vous dite de nous exposer, de raconter notre histoire, d'être vulnérable. Mais vous voyez ces livres que vous venez de signer pour ma femme e mes trois filles ? » Je dis, « Oui. » « Elles préfèreraient me voir mourir sur mon cheval blanc plutôt que de me voir m'écrouler. Quand nous essayons de nous exposer et être vulnérables nous nous faisons massacrer. Et ne me dites pas que c'est la faute des copains et des entraineurs et des pères, parce que les femmes de ma vie sont plus dures avec moi que n'importe qui d'autre. » J'ai donc commencé à interviewer des hommes et à leur poser des questions. Et voici ce que j'ai appris: Montrez-moi une femme qui peut se tenir devant un homme en état de vulnérabilité et de crainte, je vous montrerai une femme qui a fait un travail incroyable. Montrez-moi un homme qui peut se tenir près d'une femme qui n'en peut plus, qui n'arrive plus à tout faire, et sa première réponse n'est pas, « J'ai vidé le lave-vaisselle, » mais qui écoute vraiment -- parce que c'est tout ce qu'il nous faut -- Je vous montrerai un homme qui a fait un grand travail. La honte est une épidémie dans notre culture. Et pour en sortir, pour retrouver la voie qui nous unira, il nous faut comprendre ses conséquences et comment elle affecte la manière dont nous élevons nos enfants, notre manière de travailler, la manière dont nous voyons les autres. Très rapidement, une recherche de Mahalik au Boston College. Il a demandé, de quoi les femmes ont-elles besoin pour s’adapter aux règles féminines ? Les réponses plus fréquentes dans ce pays: être belle, mince, modeste et faire de son mieux pour bien paraître. A la même question pour les hommes, de quoi les hommes ont-ils besoin pour s’adapter aux règles masculines, les réponses ont été: contrôle des émotions, le travail en premier, statut social et violence. Si nous voulons retrouver la voie qui nous ramènera les uns vers les autres, il nous faut comprendre l’empathie, parce que l’empathie est l’antidote contre la honte. Si vous mettez en culture la honte, elle a besoin de trois choses pour grandir exponentiellement: secret, silence et jugement. Si vous mettez en culture la même quantité de honte en la mélangeant avec de l’empathie, Elle ne peut survivre. Les deux mots les plus puissants quand nous sommes en difficulté: « moi aussi ». Je vais donc vous quitter sur une pensée : Si nous devons trouvons un moyen de nous rapprocher les uns des autres, la vulnérabilité en est le chemin. Et je sais que c’est alléchant de rester en dehors de l’arène, parce que je l’ai fait toute ma vie, en pensant, Je vais botter le cul à tout le monde quand je serai blindée et parfaite. Et c’est alléchant. Mais la vérité est que ça n’arrive jamais. Et même si vous arrivez à être aussi parfait que possible et aussi blindés que possible en rentrant dans l’arène, ce n’est pas ce que vous voulez voir. Nous voulons que vous y rentriez. Nous voulons être avec vous et en face de vous. Et nous voulons, pour nous-mêmes et pour les personnes auxquelles nous tenons et pour ceux avec qui nous travaillons, « Oser avec audace ». Merci beaucoup. Je vous suis très reconnaissante. (Applaudissements)
Dernière édition par douceur le Dim 17 Mar 2013, 00:48, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: Le pouvoir de la vulnérabilité - Nos erreurs sont une chance Mer 11 Avr 2012, 15:51 | |
| - Citation :
- Brene Brown étudie les relations humaines -- notre capacité à éprouver de l'empathie, un sentiment d'appartenance, de l'amour. Dans un exposé émouvant et drôle donné à TEDxHouston, elle nous fait partager sa profonde réflexion issue de ses recherches, et qui l'a menée dans une quête personnelle vers la connaissance d'elle-même, comme de l'humanité. Une conférence à faire découvrir.
Brene Brown : le pouvoir de la vulnérabilité.http://www.ted.com/talks/lang/fr/brene_brown_on_vulnerability.html Alors, je vais commencer par ceci : il y a deux ans, l'organisatrice d'un événement m'a téléphoné parce que je devais donner une conférence. Elle m'a appelé et m'a dit : "J'ai vraiment du mal à trouver comment vous décrire sur notre petit prospectus." Et je me suis dit : " Et bien, où est le problème ?" Et elle m'a dit : " Et bien, je vous ai déjà vu parler, et je vais vous désigner comme une chercheuse, je crois, mais j'ai peur que si je vous désigne comme chercheuse, personne ne vienne, parce que tout le monde pensera que vous êtes ennuyeuse et hors sujet." (Rires) Ok. Et elle a dit : " Mais ce que j'ai aimé dans votre conférence, c'est que vous êtes une conteuse d'histoires. Alors je pense que ce que je vais faire, c'est juste dire que vous êtes une conteuse." Et bien sûr, mon côté universitaire, qui manque d'assurance, a dit : " Vous allez dire que je suis quoi ?! " Et elle a dit : " Je vais dire que vous êtes une conteuse." Et moi : " Et pourquoi pas fée Carabosse ? " (Rires) J'ai fait : " Laissez-moi réfléchir une seconde." J'ai essayé de rassembler tout mon courage. Et j'ai pensé, je suis une conteuse d'histoires. Je suis une chercheuse en sciences humaines. Je recueille des histoires ; c'est ce que je fais. Et peut-être que les histoires ne sont rien d'autre que des données scientifiques avec une âme. Et peut être que je ne suis rien d'autre qu'une conteuse. Alors j'ai dit : " Vous savez quoi ? Pourquoi ne pas simplement dire que je suis une chercheuse-conteuse ?" Et elle a fait : " Ha ha. Ça n'existe pas." (Rires) Ainsi, je suis une chercheuse-conteuse, et je vais vous parler aujourd'hui -- nous discutons de l'élargissement de nos conceptions -- alors je veux vous parler et vous raconter quelques histoires sur une partie de mes recherches qui a fondamentalement élargi ma perception et a réellement, concrètement, changé ma façon de vivre, d'aimer, de travailler, et d'élever mes enfants. Et voilà où mon histoire commence. Quand j'étais une jeune chercheuse, une étudiante en doctorat, pendant ma première année j'ai eu un directeur de recherche qui nous a dit : " Voilà le topo : ce qu'on ne peut pas mesurer n'existe pas." Et j'ai pensé qu'il essayait de m'embobiner. Et j'ai fait : " Vraiment ?", et lui : "Absolument." Il faut que vous sachiez que j'ai une licence d'assistance sociale, un master d'assistance sociale, et que je préparais une thèse d'assistance sociale, alors j'avais passé toute ma carrière universitaire entourée de gens qui croyaient en quelque sorte que la vie c'est le désordre, et qu'il faut l'aimer ainsi. Alors que moi ça serait plutôt : la vie c'est le désordre, il faut la nettoyer, l'organiser, et bien la ranger dans des petites cases. (Rires) Alors quand je pense que j'ai trouvé ma voie, que j'ai engagé ma carrière sur un chemin qui m'amène -- vraiment, dans l'aide sociale, on dit beaucoup qu'il faut plonger dans l'inconfort du travail. Et moi je suis plutôt : évacuer l'inconfort une bonne fois pour toutes, le dégager et n'obtenir que des 20 sur 20. C'était ma devise. C'est pourquoi j'étais très enthousiasmée par cette idée. Et que je me suis dit, tu sais quoi, c'est la carrière qu'il te faut, parce que je m'intéresse à des sujets compliqués, mais je veux pouvoir les rendre moins compliqués. Je veux les comprendre. Je veux m'infiltrer dans ces questions, que je sais importantes, et les décoder pour tout le monde. J'ai donc commencé avec les relations humaines. Parce que, quand vous avez travaillé dans le social pendant 10 ans, vous réalisez que les relations humaines sont la raison de notre présence sur terre. C'est ce qui donne un but et du sens à nos vies. Tout tourne autour de cela. Peu importe que vous en discutiez avec des gens qui travaillent dans le secteur de la justice sociale, ou bien de la santé mentale, ou de la maltraitance, ou de la négligence parentale, ils vous diront tous que les relations, la capacité d'entrer en relation, c'est -- sur le plan neurobiologique, nous sommes conçus ainsi -- c'est la raison de notre présence sur terre. J'ai donc pensé: je vais commencer par les relations humaines. Vous connaissez cette situation où vous avez un entretien d'évaluation avec votre patron, et elle vous parle de 37 choses que vous faites incroyablement bien, et puis d'une chose -- " Une occasion de vous améliorer." (Rires) Et tout ce que vous retenez, c'est cette "occasion de vous améliorer", pas vrai ? Eh bien, à première vue, c'est également la direction que mon travail a prise, parce que, quand j'ai interrogé les gens sur l'amour, ils m'ont parlé de chagrin. Quand j'ai interrogé les gens sur le sentiment d'appartenance, ils m'ont raconté leurs plus atroces expériences où ils étaient exclus. Et quand j'ai interrogé les gens sur les relations humaines, les histoires qu'ils m'ont racontées parlaient d'isolement. Aussi très rapidement -- en fait après seulement six semaines de recherches -- j'ai buté sur cette chose sans nom qui détruisait totalement les relations d'une façon que je ne comprenais pas, et que je n'avais jamais vu. J'ai donc pris un peu de recul sur ma recherche et je me suis dit, il faut que je comprenne ce dont il s'agit. Et j'ai découvert qu'il s'agissait de la honte. On peut vraiment comprendre la honte facilement si on la considère comme la peur de l'isolement. Il y a-t-il quelque chose chez moi qui ferait que, si d'autres le savaient ou le voyaient, je ne mériterais pas d'être en relation avec eux ? Il y a une chose que je peux vous en dire : c'est universel ; on a tous ça. Les seules personnes qui n'éprouvent pas la honte sont celles qui sont incapables d'empathie ou de relations humaines. Personne ne veut en parler, et moins on en parle, plus on la ressent. Ce qui est à la base de cette honte, ce "Je ne suis pas assez bien ", -- qui est un sentiment que nous connaissons tous : " Je ne suis pas assez neutre. Je ne suis pas assez mince, pas assez riche, pas assez beau, pas assez malin, pas assez reconnu dans mon travail." Ce qui est à la base de tout ça, c'est une atroce vulnérabilité, cette idée que, pour pouvoir entrer en relation avec les autres, nous devons nous montrer tels que nous sommes, vraiment tels que nous sommes. Et vous savez ce que je pense de la vulnérabilité. Je hais la vulnérabilité. J'ai donc pensé, voilà l'occasion que j'attendais de la faire battre en retraite avec ma règle. Je vais m'y plonger, je vais démêler toute cette histoire, je vais y consacrer une année, je vais complètement déboulonner la honte, je vais comprendre comment fonctionne la vulnérabilité, et je vais être la plus forte. J'étais donc prête, et j'étais vraiment enthousiaste. Comme vous vous en doutez, ça ne s'est pas bien passé. (Rires) Vous vous en doutez. Alors, je pourrais vous en dire long sur la honte, mais il me faudrait prendre le temps de parole de tous les autres. Mais voilà ce que je peux vous dire, ce à quoi ça se résume -- et c'est peut-être la chose la plus importante que j'ai jamais apprise pendant les dix années passées sur cette recherche. Mon année s'est transformée en six années, des milliers de récits, des centaines de longs entretiens, de groupes de discussion. À un moment, les gens m'envoyaient des pages de journaux, ils m'envoyaient leurs histoires -- des milliers d'éléments d'information en six ans. Et j'ai commencé à comprendre. J'ai commencé à comprendre : voilà ce qu'est la honte, voilà comment ça marche. J'ai écrit un livre, j'ai publié une théorie, mais quelque chose n'allait pas -- et ce que c'était, c'est que, si je prenais les gens que j'avais interviewés, et que je les divisais grossièrement en deux catégories: ceux qui croyaient vraiment en leur propre valeur -- c'est à cela que ça se résume, croire en sa propre valeur -- ils ont un fort sentiment d'amour et d'appartenance -- et ceux qui ont du mal avec ça, ceux qui se demandent tout le temps si ils sont assez bien. Il n'y avait qu'une variable qui différenciait ceux qui ont un fort sentiment d'amour et d'appartenance de ceux qui ont vraiment du mal avec ça. Et c'était que ceux qui ont un fort sentiment d'amour et d'appartenance pensent qu'ils méritent l'amour et l'appartenance. C'est tout. Ils pensent qu'ils le méritent. Et pour moi la chose qui nous prive de relations humaines est notre peur de ne pas mériter ces relations, c'était quelque chose que, sur le plan personnel comme professionnel, j'ai eu l'impression que j'avais besoin de mieux comprendre. Alors ce que j'ai fait, c'est que j'ai pris tous les interviews dans lesquels je pouvais voir des gens qui croyaient mériter, qui vivaient ainsi, et je les ai simplement examinés attentivement. Qu'ont en commun tous ces gens ? Je suis un peu accro aux fournitures de bureau, mais c'est une autre histoire. J'avais une chemise cartonnée, et j'avais un marqueur, et j'ai fait, comment vais-je intituler cette recherche ? Et les premiers mots qui me sont venus à l'esprit ont été "sans réserve". Ce sont des gens sans réserves, qui vivent avec ce sentiment profond de leur valeur. Alors je l'ai inscrit sur la couverture de la chemise, et j'ai commencé à examiner les données. En réalité, j'ai commencé par le faire pendant quatre jours par une analyse des données extrêmement intensive, où je suis revenue en arrière, j'ai ressorti ces interviews, ressorti les récits, ressorti les incidents. Quel est le thème ? Quel est le motif ? Mon mari a quitté la ville avec les enfants parce que je rentre à chaque fois dans ce délire à la Jackson Pollock, où je ne fais qu'écrire, et où je suis en mode chercheuse. Et voici ce que j'ai trouvé. Ce qu'ils avaient en commun, c'était un sens du courage. Là je veux prendre une minute pour vous expliquer la distinction entre le courage et la bravoure. Le courage, la définition originelle du courage, lorsque ce mot est apparu dans la langue anglaise -- il vient du latin "cor", qui signifie "cœur" -- et sa définition originelle était : raconter qui nous sommes de tout notre cœur. Ainsi, ces gens avaient, très simplement, le courage d'être imparfaits. Ils avaient la compassion nécessaire pour être gentils, tout d'abord avec eux-mêmes, puis avec les autres, car, à ce qu'il semble, nous ne pouvons faire preuve de compassion envers les autres si nous sommes incapables d'être gentils envers nous-même. Et pour finir, ils étaient en relation avec les autres, et -- c'était ça le noyau dur -- de par leur authenticité, ils étaient disposés à abandonner l'idée qu'ils se faisaient de ce qu'ils auraient dû être, de façon à être qui ils étaient, ce qui est un impératif absolu pour entrer en relation avec les autres. L'autre chose qu'ils avaient en commun était ceci. Ils adoptaient complètement la vulnérabilité. Ils pensaient que ce qui les rendait vulnérable les rendait également beaux. Ils ne prétendaient pas que la vulnérabilité était confortable, ni qu'elle était atroce -- comme je l'avais entendu auparavant dans les entretiens sur la honte. Ils disaient juste qu'elle était nécessaire. Ils parlaient de la volonté de dire "Je t'aime" le premier, la volonté de faire quelque chose quand il n'y a aucune garantie de réussite, la volonté de ne pas retenir son souffle en attendant le coup de fil du médecin après une mammographie. Ils étaient prêts à s'investir dans une relation qui pourrait marcher, ou pas. Ils pensaient que c'était essentiel. Pour ma part, je l'ai ressenti comme une trahison. Je ne pouvais pas croire que j'avais prêté serment d'allégeance à la recherche -- le principe même de la recherche est de contrôler et de prévoir, d'étudier un phénomène dans le but explicite de le contrôler et de le prévoir. Et là, ma mission de contrôler et de prévoir aboutissait au résultat que la meilleure façon de vivre est d'accepter sa vulnérabilité, et d'arrêter de contrôler et de prévoir. Ca m'a conduit à une petite dépression -- (Rires) -- qui en fait ressemblait plutôt à ça. (Rires) Vraiment ! J'ai appelé ça une dépression, ma psychothérapeute appelle ça un éveil spirituel. Un éveil spirituel, ça sonne mieux qu'une dépression, mais je vous assure que c'était bien une dépression. Et j'ai dû ranger mes données et chercher un psychothérapeute. Laissez-moi vous dire quelque chose : vous découvrez vraiment qui vous êtes quand vous appelez vos amis pour leur dire :" Je crois que j'ai besoin de voir un psy. Tu aurais quelqu'un à me recommander ? " Parce que à peu près cinq de mes amis ont fait : " Wow. Je n'aimerais pas être ton psychothérapeute." (Rires) Et moi : " Comment ça ? " Et eux : " Moi ce que j'en dis, tu sais. N'apporte pas ta règle." Et moi : "Ok..." J'ai donc trouvé une psychothérapeute. Mon premier rendez-vous avec elle, Diana -- j'ai apporté ma liste sur la façon dont les "sans réserve" vivent, et je me suis assise. Et elle m'a dit : " Comment allez-vous ?" Et j'ai dit :" Je suis en pleine forme. Ça va bien." Elle a dit : " Qu'est-ce qui se passe ? " C'était une psychothérapeute qui consultait elle-même des psychothérapeutes ; on devrait aller chez ce genre là de psychothérapeute, parce que leur détecteur de conneries est très au point. (Rires) Alors j'ai dit : " Voilà, j'ai un problème." Et elle a dit : " Quel est le problème ? " Et j'ai dit : " Et bien, j'ai un problème de vulnérabilité. Et je sais que la vulnérabilité est au cœur de la honte et de la peur et de notre problème d'estime de soi, mais il semble que ce soit aussi la source de la joie, de la créativité, du sentiment d'appartenance, de l'amour. Et je pense que j'ai un problème, et j'ai besoin d'aide." Et j'ai dit : " Mais voilà, pas d'histoires de famille, pas de ces conneries sur l'enfance." (Rires) " J'ai seulement besoin d'une stratégie." (Rires) (Applaudissements) Merci. Alors elle a fait comme ça. (Rires) Et moi j'ai dit : " C'est mauvais, n'est-ce pas ? " Et elle a dit : " Ce n'est ni mauvais ni bon. " (Rires) " C'est juste ce que c'est. " Et je me suis dit : " Oh mon Dieu, on va se faire chier." (Rires) Et ça a été le cas, et en même temps non. Et ça m'a pris près d'un an. Vous savez comment certaines personnes, quand elles réalisent que la vulnérabilité et la tendresse sont importantes, lâchent prise et y vont à fond. Premièrement, ça n'est pas mon style, et deuxièmement, je ne fréquente même pas ce genre de personnes. (Rires) Pour moi, ça a été une lutte d'une année. Ça a été une tuerie. La vulnérabilité gagnait du terrain, je le regagnais à nouveau. J'ai perdu la bataille, mais j'y ai sans doute récupéré ma vie. Et je suis donc retourné à mes recherches et j'ai passé les deux années suivantes à essayer de vraiment comprendre ce que eux, les sans réserve, faisaient comme choix, et ce que nous, nous faisons de la vulnérabilité. Pourquoi est-ce un tel problème ? Est-ce que je suis la seule pour qui c'est un problème ? Non. Voici donc ce que j'ai appris. Nous anesthésions la vulnérabilité -- quand nous attendons le coup de fil. C'est drôle, j'ai envoyé quelque chose sur Twitter et Facebook qui demandait : "Comment définiriez-vous la vulnérabilité ? Qu'est-ce qui vous rend vulnérable ? " Et en une heure et demie, j'avais 150 réponses. Parce que je voulais savoir ce qui se cache derrière tout ça. Devoir demander de l'aide à mon mari, parce que je suis malade, et on vient juste de se marier ; prendre l'initiative sur le plan sexuel avec mon mari ; prendre l'initiative avec ma femme ; être rejetée ; inviter quelqu'un à sortir ; attendre que le docteur rappelle ; être virée ; virer des gens -- voici le monde dans lequel nous vivons. Nous vivons dans un monde vulnérable. Et l'une des façons dont nous traitons ce problème, c'est d'anesthésier la vulnérabilité. Et je pense qu'il y a des preuves de cela -- ça n'en est pas la seule raison, mais je pense que c'en est une grande -- nous sommes la plus endettée, obèse, accro aux drogues et aux médicaments, de toutes les assemblées d'adultes de l'histoire des États-Unis. Le problème -- et c'est ce que j'ai appris de mes recherches -- c'est qu'on ne peut pas anesthésier ses émotions de façon sélective. On ne peut pas dire : " Là, c'est ce qui est mauvais. Voilà la vulnérabilité, voilà le chagrin, voilà la honte, voilà la peur, voilà la déception, je ne veux pas ressentir ces émotions. Je vais plutôt prendre quelques bières et un muffin à la banane. (Rires) Je ne veux pas ressentir ces émotions. Et je sais que ça, c'est un rire entendu. Je gagne ma vie en infiltrant les vôtres. Seigneur. (Rires) Vous ne pouvez pas anesthésier ces sentiments pénibles sans anesthésier en même temps les affects, nos émotions. Vous ne pouvez pas anesthésier de façon sélective. Alors quand nous les anesthésions, nous anesthésions aussi la joie, nous anesthésions la gratitude, nous anesthésions le bonheur. Et nous nous retrouvons malheureux, et nous cherchons un but et un sens à nos vies, et nous nous sentons vulnérables, alors nous prenons quelques bières et un muffin à la banane. Et ça devient un cercle vicieux. Une des choses auxquelles je pense que nous devrions réfléchir, est le pourquoi et le comment de cette anesthésie. Ça ne peut pas être que de l'accoutumance. L'autre chose que nous faisons est de rendre certain tout ce qui est incertain. La religion est passée d'une croyance en la foi et les mystères, à une certitude. J'ai raison, tu as tort. Ferme-la. Point final. C'est certain. Plus nous sommes effrayés, plus nous sommes vulnérables, et plus nous sommes effrayés encore. Voilà à quoi ressemble la politique de nos jours. Il n'y a plus de discours désormais. Il n'y a plus de débat. Il n'y a que la recherche d'un coupable à blâmer. Vous savez comment je décris cela dans mes recherches ? Une façon de se décharger de la douleur et de l'inconfort. Nous perfectionnons tout. Si il y a quelqu'un qui voudrait que sa vie soit parfaite, c'est bien moi, mais ça ne marche pas. Parce que ce que nous faisons, c'est de prendre la graisse de nos derrières et de la mettre dans nos joues. (Rires) Ce qui, je l'espère, dans une centaine d'années, fera dire aux gens qui nous étudierons : "Wow..." (Rires) Et le plus dangereux, c'est que nous perfectionnons nos enfants. Laissez moi vous expliquer comment nous pensons de nos enfants. Ils sont conçus dès le départ pour avoir des problèmes. Et quand vous tenez ces petits êtres parfaits dans vos mains, votre devoir n'est pas de dire : "Regardez-le, il est parfait. Ma tâche est de le garder parfait -- m'assurer qu'il intègre l'équipe de tennis dès le CM2, et l'Université de Yale avant la 5ème. " Ça n'est pas ça, notre devoir. Notre devoir, c'est de le regarder, et de lui dire : " Tu sais quoi ? Tu n'es pas parfait, et tu es conçu pour avoir des problèmes, mais tu mérites de recevoir de l'amour et d'être parmi nous. Ça, c'est notre devoir. Donnez-moi une génération de gosses élevés comme ça, et on réglera les problèmes que nous connaissons aujourd'hui, je pense. Nous aimons croire que nos actions n'ont pas de conséquences sur les autres. Nous faisons cela dans nos vies personnelles. Nous faisons cela dans les entreprises -- que ce soit lors d'un renflouement, une fuite de pétrole, une convocation -- nous nous comportons comme si nos actions n'avaient pas un énorme impact sur les autres. J'ai envie de dire aux entreprises : " Nous ne sommes pas nés de la dernière pluie, les gars. On a seulement besoin que vous soyez authentiques et vrais, et que vous nous disiez : ' Nous sommes désolés. On va régler ça.' " Mais il y a une autre voie, et je vais finir là-dessus. Voici ce que j'ai découvert : c'est d'accepter de se montrer, de se montrer vraiment, de se montrer vulnérable ; d'aimer de tout notre cœur, même si il n'y a aucune certitude -- et ça, c'est vraiment dur, et je peux vous le dire en tant que parent, c'est atrocement difficile -- de s'exercer à la gratitude et à la joie dans ces moments de terreur, où nous nous demandons : " Suis-je capable de t'aimer à ce point ? Suis-je capable de croire en cela avec autant de passion ? Suis-je capable d'être aussi fervent ? " Juste pouvoir s'arrêter et, au lieu de s'imaginer les catastrophes qui risquent d'arriver, de dire : " Je suis simplement reconnaissant, parce que me sentir si vulnérable signifie que je suis vivant. " Et pour finir, ce qui je pense est le plus important, c'est de croire que nous sommes bien comme nous sommes. Parce je pense que que quand on écoute la petite voix qui nous dit : " Je suis bien comme je suis ", alors nous arrêtons de hurler, et nous commençons à écouter, nous devenons plus gentils et plus doux avec notre entourage, et nous sommes plus gentils et plus doux avec nous-mêmes. C'est tout ce que j'ai. Merci. (Applaudissements) |
| | | AMBRE
Nombre de messages : 5418 Date de naissance : 14/08/1962 Age : 61 Localisation : Belgique Date d'inscription : 25/05/2007
| Sujet: Re: Le pouvoir de la vulnérabilité - Nos erreurs sont une chance Ven 13 Avr 2012, 09:29 | |
| MERCi beaucoup Douceur! Ceci sur le même thème avec en couverture une "oeuvre" de Frida Kahlo présentée dans "art et méditation" ici :Résumé : A travers l'¿uvre-vie de Robert Schumann, Frida Kahlo, Blaise Pascal, Jean-Jacques Rousseau, Fedor Dostoïevski, Joë Bousquet, Helen Keller, Démosthène et de bien d'autres figures souvent mythifiées, Charles Gardou donne à voir la place de la vulnérabilité dans toute vie et les ressorts nécessaires pour la surmonter. Comme tant d'anonymes, ces femmes et ces hommes font subir un renversement, un retournement au handicap. Ils composent, peignent, écrivent, créent, certes pour s'exprimer, mais avant tout pour s'emparer de leur vie et lui rendre sa hauteur. Leurs itinéraires singuliers témoignent d'une réalité paradoxale : le handicap impose de multiples limitations et impuissances, d'indicibles détresses, des sentiments d'infériorité. Il contraint à renoncer à des aspirations, il réduit parfois en poussière des désirs et des projets, il restreint certaines capacités, mais en aucun cas, il n'obère l'ensemble des possibilités d'un être. Certaines peuvent même s'accroître. A l'heure où l'on exalte la facticité, où s'affiche la loi de la force avec indécence, l'auteur rappelle combien l'oubli des valeurs de la fragilité génère mépris et exclusion. A l'instar de Fragments sur le handicap et la vulnérabilité (érès, 2005), il montre que l'homme est d'autant plus fort qu'il se connaît et s'assume vulnérable. Il ouvre ainsi à une intelligence de la fragilité. A propos de l'auteur : A partir d'un itinéraire anthropologique qui l'a confronté à la diversité humaine dans différents lieux du monde, Charles Gardou consacre ses ouvrages à la vulnérabilité et à ses multiples expressions, en particulier aux situations de handicap. Professeur à l'université Lumière-Lyon 2, il a fondé le Collectif Reliance sur les situations de handicap, l'éducation et les sociétés. Auteur d'une douzaine d'ouvrages et de nombreux articles, il a également créé et il dirige les collections Connaissances de la diversité et Reliance aux éditions érès. Il assume par ailleurs plusieurs responsabilités et engagements nationaux ou internationaux. | |
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| Sujet: Nos erreurs sont une chance Dim 17 Mar 2013, 01:05 | |
| Psycho Nos erreurs sont une chance par Clément Imbert
L'idée de commettre une bourde nous terrorise. Rater nous couvre de honte. Et pourtant! Non seulement l'erreur est humaine, mais elle peut même être une aubaine
« Dans mon métier, il y a une règle fondamentale pour progresser : il faut être capable d’admettre que nous commettons des erreurs. » L’homme qui tient ce discours ne travaille pas pour une start-up novatrice qui chercherait à sublimer le potentiel créatif des erreurs de ses employés. Non, Arnaud est contrôleur aérien. De la justesse et de la minutie des décisions qu’il est amené à prendre à chaque seconde dépend la sécurité de l’espace aéronautique placé sous sa surveillance. Dans ce milieu où une imprécision peut avoir des conséquences graves, on ne rejette pourtant pas l’erreur : on la considère comme un paramètre essentiel dont chacun doit rendre compte dans un « rapport d’expérience » afin qu’elle bénéficie à tous – et, in fine, ne se reproduise plus. « La pire erreur, la plus dangereuse, serait de refuser l’idée qu’il nous arrive d’en faire », dit-il. Nous gagnerions sans doute tous à appliquer cette règle au quotidien. Mais voilà : rien ne nous paraît plus dommageable que de nous tromper. Lorsqu’un proche commet une gaffe, on l’apaise pourtant avec un original : « Ne t’en fais pas, l’erreur est humaine » ou en lui rappelant que saint Augustin avançait un humble Fallor ergo sum (« Je me trompe donc je suis »). Mais quand c’est à notre tour, les remèdes de la sagesse antique ou de la psychologie moderne ne nous sont plus d’aucun secours. Lors d’une soirée, Héloïse a soutenu que le Marsupilami existe réellement, que l’animal jaune et noir, doté d’une formidable queue lui servant de moyen de locomotion et de machine à torgnoles, a été inspiré à Franquin par de vrais modèles vivants. « J’étais sûre d’avoir raison. J’ai aussi dit que j’étais journaliste, que je savais ce que j’avançais. Pendant que je parlais, j’ai vérifié sous la table avec mon smartphone. En fait, je confondais avec les marsouins… » Son envie de disparaître, nous l’avons tous connue. Rien d’étonnant : nous vivons l’erreur comme une faillite personnelle. Nous nous trompons par « inattention, distraction, manque d’intérêt, mauvaise préparation, authentique stupidité, timidité, forfanterie, déséquilibre émotionnel, préjugés sociaux, raciaux, idéologiques ou chauvins, ou bien encore du fait d’instincts belliqueux ou prévaricateurs », énumère Massimo Piatelli-Palmarini, professeur en sciences cognitives (« Inevitable Illusions : How Mistakes of Reason Rule Our Minds », John Wiley & Sons, 1996). De cet inventaire non exhaustif des défauts et faiblesses de l’esprit humain, l’erreur surgit comme une faute dont nous avons appris à nous méfier dès l’enfance. Car c’est à l’école que nous découvrons ce que nos erreurs peuvent avoir de « grave ». L’élève qui se trompe face au maître en fait la douloureuse expérience, risquant sinon la mauvaise note, au moins l’humiliation du rire de ses camarades. Selon le journaliste et essayiste anglophone Peter Gumbel (« On achève bien les écoliers », Grasset, 2010), cette culpabilisation à outrance de l’erreur est un mal très français. Résultat : nous développons des stratégies d’évitement et prenons le moins de risques possible pour ne pas rencontrer l’échec. Or, la possibilité de se confronter pacifiquement à ses erreurs constitue une étape normale et nécessaire de tout apprentissage. Dans une étude récemment publiée par le « Journal of Experimental Psychology », deux psychologues de l’université de Poitiers ont soumis des élèves de sixième à une série d’exercices trop difficiles pour eux. Ceux à qui on avait expliqué qu’ils pouvaient commettre des erreurs, car ils n’étaient pas censés savoir résoudre ces problèmes, ont obtenu de bien meilleurs résultats. « Un système qui ne valorise que la réussite peut bloquer l’apprentissage par essais et erreurs, explique le professeur Jean-Claude Croizet, coauteur de l’étude. Si l’on apprenait à faire du vélo à l’école, il y a fort à parier que certains enfants n’arriveraient jamais à se servir d’une bicyclette. » Le champ des possibles Pourtant, l’erreur a bien des vertus. Elle est même la meilleure façon de progresser. Et cela pour au moins trois raisons. D’abord, le simple fait de reconnaître qu’on s’est trompé est paradoxalement un excellent moyen de se rendre crédible auprès de son entourage. Le sociologue américain Doug Guthrie fait ainsi de la capacité à admettre ses erreurs l’une des principales qualités d’un bon leader. Tony Hayward, l’ex-directeur général de BP au moment de la marée noire dans le golfe du Mexique, a ainsi dû son éviction et son surnom de « serial gaffeur » non pas tant à ses erreurs directes qu’à son incapacité à reconnaître que son entreprise en avait commis. Ensuite, faire des erreurs est la seule façon d’examiner le vaste champ des possibles. Vinod Khosla, cofondateur de Sun Microsystems et l’un des investisseurs les plus influents de la Silicon Valley, explique ainsi sa réussite fulgurante : « Après avoir emprunté toutes les fausses routes de l’erreur, le seul chemin qui reste à explorer est forcément celui du succès. » Voilà qui rappellerait presque une devise des Shadoks : « Plus ça rate, plus on a de chances que ça marche. » Chez Dentsu, première agence de publicité japonaise, on est conscient de ce principe : les jeunes cadres se voient volontairement confier des projets sur lesquels ils n’auront d’autres choix que de faire des erreurs, afin d’évaluer leur capacité à en tirer parti. Enfin, l’erreur est une source infinie de créativité parce qu’elle permet à l’esprit humain de sortir du cadre où le maintient le respect de la règle. Un nombre incalculable de découvertes scientifiques, technologiques ou culinaires ont ainsi été extirpées de zones d’ombre soudainement éclairées par l’erreur (lire l’encadré). « La mécanique de l’invention, qui permet aux bonnes idées de naître, s’appuie sur l’induction, le raccourci. C’est exactement la même que celle qui nous fait nous tromper. En fait, il y a une parfaite similarité entre le “eurêka !” (j’ai trouvé) et le “caramba !” (encore raté) », analyse Luc de Brabandère, philosophe et mathématicien en charge du développement de la créativité pour le Boston Consulting Group. Gaston Lagaffe, un autre personnage de Franquin, enchaîne bévues et boulettes et s’exclame « M’enfin ! » quand les choses dérapent. Mais c’est l’employé le plus créatif de la rédaction du « Journal de Spirou », ses prototypes de fusées miniatures lui valant même l’intérêt de l’US Air Force.
Bien sûr, toutes nos erreurs ne portent pas en elles la promesse d’une innovation révolutionnaire. Il nous arrive d’en faire des stupides, comme ce lycéen très fier d’avoir correctement rempli sa carte des villes d’Afrique et qui se rend compte, en sortant de l’épreuve, qu’il s’agissait de l’Amérique latine. Il nous arrive aussi d’en faire de douloureuses. De connaître l’angoisse lors d’un choix amoureux : dois-je me livrer à elle, dois-je le quitter, dois-je vraiment l’épouser ? « La peur de se tromper et de le regretter nous paralyse, explique la coach de vie Pascale Biais. Nous ne voyons plus la chance formidable que chaque erreur porte en elle. En jalonnant notre parcours, les erreurs offrent à chacun un chemin individualisé vers la vérité, vers sa vérité. »
Benjamin Franklin, qui était, au moins autant que Gaston Lagaffe, un génial inventeur, écrivait dans un rapport scientifique à Louis XVI : « Peut-être, tout bien considéré, l’histoire des erreurs de l’humanité est-elle plus riche et plus intéressante que celle de ses découvertes. La vérité est égale à elle-même, étroite. […] Tandis que l’erreur est d’une diversité inépuisable ; elle n’a pas de réalité, mais elle est la création pure et simple de l’esprit qui l’invente. »
http://www.cles.com/enquetes/article/nos-erreurs-sont-une-chance?utm_medium=email&utm_campaign=La+newsletter+de+CLES&utm_source=YMLP+CLES&utm_term=visuel |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Le pouvoir de la vulnérabilité - Nos erreurs sont une chance Dim 17 Mar 2013, 01:11 | |
| - Citation :
- Emmanuelle: "J'ai décroché le stage dont je rêvais"
« Pour ma deuxième année de master en psychologie clinique et psychopathologie, il fallait que je trouve un stage d’un an dans un établissement médical. J’ai expédié mes CV et lettres de candidature. Un soir, je reçois deux réponses : l’une, négative, d’une maternité que je voulais à tout prix. L’autre, positive, d’un centre médicopsychologique qui m’intéressait moins. En voulant appeler le second, je me trompe dans le numéro et j’appelle la maternité. Sûre de mon bon droit, j’affirme qu’on m’a promis un rendez-vous avec la directrice. Et quand, finalement, je la rencontre, elle m’explique que mon dossier a été écarté, mais que ma démarche lui a plu et qu’elle veut bien reconsidérer sa décision. C’est à ce moment que j’ai compris que j’avais fait une erreur. Heureusement, c’était trop tard. J’ai ainsi entamé le stage dont je rêvais. » - Citation :
- Kathryn Schulz: Chroniqueuse au "New York Times" et auteure de "Cherchez l'erreur!"
"Une fantastique opportunité de se construire"
Pourquoi détestons-nous faire des erreurs ? Parce que sans ce besoin vital de croire que nous avons raison, nous ne pourrions pas concevoir le monde qui nous entoure, ni avancer dans notre vie. L’erreur nous apparaît comme une inexplicable aberration dans l’ordre normal des choses. Nous sommes un peu comme le coyote du dessin animé qui court après Bip Bip. Nous pouvons poursuivre l’oiseau au-delà de la falaise et courir dans le vide. Mais quand nous nous rendons compte que le sol s’est dérobé sous nos pieds, soudain nous tombons. Vous considérez qu’il existe un modèle optimiste de l’erreur… Oui, car rien ne nous oblige à vivre l’erreur comme une chute dans le vide. On peut aussi la considérer comme une fantastique opportunité de se construire, de grandir. Prenons l’histoire de cette jeune femme, élevée dans une famille très religieuse dont elle partage la foi. Elle arrive à New York pour ses études, tombe amoureuse d’un athée, en vient à rejeter ses propres croyances. Quand, peu après, le couple rompt, elle est engluée dans un espace de terreur : celui de l’erreur totale qui lui arrache son identité. Nue face au monde, elle est surtout prête à accueillir le changement véritable. Toutes nos erreurs ne sont pas aussi radicales… Heureusement ! Mais même nos erreurs insignifiantes ont des choses à nous apprendre sur nous-mêmes si nous les dédramatisons. L’erreur est très proche de l’espoir : nous nous trompons parce que nous gardons confiance dans les moyens de notre intelligence. Tendre les bras à notre faillibilité, accepter de rire de nous-mêmes quand nous nous fourvoyons, c’est laisser la possibilité à l’erreur de nous étonner et de nous enrichir - Citation :
- Ces Inventions sont nées d'une erreur
Le caoutchouc industriel : En 1839, Charles Good-year pose par mégarde un morceau de caoutchouc recouvert de soufre sur un poêle à charbon. Le produit s’enflamme, au désespoir de l’industriel américain qui jette le résultat dans la neige. Au matin, il trouve un matériau d’une grande élasticité et a inventé au passage la vulcanisation, nom donné à cette technique de valorisation du caoutchouc de l’arbre. Le mètre : Deux savants français sont chargés, en 1792, de mesurer la distance entre deux villes, puis de recouper leurs données pour établir la valeur exacte d’un mètre. L’un craint d’avoir commis une erreur et jette l’éponge. Le mètre étalon sera établi uniquement à partir des données du second. Le kouign-amann : Vers 1860, un boulanger de Douarnenez, à qui il restait peu de farine et beaucoup de beurre, décide d’en faire une pâte. Le résultat est complètement raté. Ne voulant pas gâcher ces ingrédients, il les met à tout hasard au four. La plus célèbre (et la plus calorique) des pâtisseries bretonnes est née. Le LSD : En 1943, Albert Hofmann travaille sur les applications thérapeutiques de l’ergot de seigle. La préparation LSD-25, qu’il teste sur les rats, ne semble avoir aucun effet. Le chimiste suisse s’administre lui-même la substance… et se trouve projeté dans un autre monde. Le prix Nobel : A la mort du frère d’Alfred Nobel, à la fin des années 1880, un journaliste publie par erreur la nécrologie de ce dernier. Il y compare l’inventeur de la dynamite à un marchand de mort. Voyant ce que la postérité retiendra de lui, le chimiste suédois décide d’utiliser sa fortune pour aider les bienfaiteurs de l’humanité. |
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| Sujet: Re: Le pouvoir de la vulnérabilité - Nos erreurs sont une chance Jeu 23 Oct 2014, 18:01 | |
| - Citation :
- Je vais un peu vous parler de ma conférence à TEDxHouston. Je me suis levée le matin suivant la conférence avec la pire crise de vulnérabilité de ma vie. En fait je suis restée chez moi pendant trois jours.
La première fois que je suis sortie c’était pour rencontrer une amie pour déjeuner. Et en entrant, elle était déjà à table. Je me suis assise et elle a dit, « Mon Dieu, quelle tête tu as. » J'ai dit, « Merci, Je me sens vraiment -- Comme si je ne marchais pas. » Et elle m'a dit, « Qu'est ce qui se passe ? » Et j'ai dit, « Je viens de dire à 500 personnes que je suis devenu chercheuse pour éviter la vulnérabilité. Et que quand la vulnérabilité ressortait de mes données, comme étant absolument essentielle pour une vie bien vécue, j'ai dit à ces 500 personnes que j’ai fait une dépression. J'avais une diapo qui mentionnait « dépression ». A quel moment ai-je pensé que c'était une bonne idée? » (Rires)
Et elle m'a dit : « J'ai vu ta conférence en live sur internet. Ce n'était pas vraiment toi. C'était un peu diffèrent de ce que tu fais normalement. Mais c'était génial. » Et j'ai dit, « ça ne peut pas arriver. YouTube, ils vont mettre tout ça sur YouTube. Et je parlerai à 600, 700 personnes. » (Rires) Et elle m'a dit, « Je crois que c'est trop tard. »
Et j'ai dit, « Je vais te poser une question. » Et elle m'a dit, « Oui. » Et j'ai dit, « Tu te souviens quand nous étions à la fac et nous étions libres et bêtes ? » Et elle me dit, « Oui. » Et j'ai dit, « Tu te rappelles avoir laissé des messages idiots sur le répondeur de nos petits amis ? Et ensuite nous devions nous introduire dans leur foyer pour effacer l'enregistrement ? » (Rires) Et elle : « Euh… non. » (Rires) Donc bien sûr, la seule chose que je pouvais dire à ce point-là, « Oui, moi non plus. Que … moi non plus. »
Et je me dis, « Brené, que fais-tu ? Qu'est que tu fais ? Pourquoi tu ressors ça ? Tu as perdu la raison ? Tes sœurs seraient parfaites pour ça." Donc je relève la tête et elle dit, « Tu veux vraiment t’introduire et voler la vidéo avant qu'ils ne la mettent sur YouTube ? » Et j'ai dit, « Je suis juste en train d'y reflechir. » (Rires) Elle dit, « Tu es le pire exemple de vulnérabilité qu'il existe. » (Rires) Je l'ai donc regardé et j'ai dit une chose qui à l'époque paraissait un peu dramatique, mais qui a fini par être plus prophétique que dramatique. J'ai dit, « Si 500 se transforment en 1000 ou 2000, ma vie est terminée. » (Rires) Je n'avais pas de plan de réserve pour 4 millions.
(Rires) |
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| Sujet: La femme peut initier l’homme Dim 26 Oct 2014, 21:39 | |
| "La femme peut initier l’homme qui ne craint pas la sauvagerie qu’elle dégage" Philosophe thérapeute, il fait une distinction entre le « pouvoir sur » et le « pouvoir de » et il revendique sa vulnérabilité comme une composante de son masculin. À travers le héros de son roman, Colère, il exprime son attirance et sa répulsion pour ce que la femme a d’archaïque et de sauvage. La relation de couple lui paraît initiatique, expérience de fusion et de solitude acceptée, désir d’être soi-même, de se créer. L’humain semble en colère contre son incarnation et l’esprit de domination vient de la répression de l’énergie créatrice d’un être. Il se vit ouvert à la sagesse de sa sensibilité incarnant bien la sensibilité contemporaine.Nouvelles Clés : Comment est né votre livre, " Colère", ce thriller écologique ? Denis Marquet : L’idée du livre m’est venue lors d’une scène que j’ai réellement vécue, et que je raconte au premier chapitre. J’étais sur une plage, en train de contempler la mer, dans un état de communion avec la nature. Soudain, trois jeunes ont surgi sur des jet-skis. Ils faisaient un bruit épouvantable et, outre le désagrément, ce qui m’a frappé, c’est leur rapport à la nature. Pour eux, la mer était une autoroute, un simple terrain de jeu. Ils n’avaient pas ce rapport à la mer qu’ont les vrais marins, qui la respectent comme un élément sacré, transcendant. Au contraire, sur leurs machines, ils se sentaient tout-puissants. Je crois que cela représente bien le rapport à la nature de l’humanité tout entière. Nous considérons la nature comme un ensemble d’objets inertes, à la disposition de notre toutepuissance. Nous ne nous sentons plus partie intégrante d’une totalité qui nous dépasse, avec laquelle est possible une relation d’intimité. Les conséquences personnelles et collectives de cet état de choses s’avèrent désastreuses. N. C. : Comment définissez-vous cette « toute-puissance » ? D. M. : Comme une forme d’infantilisme lié à un fantasme de régression dans le ventre maternel - lieu où nous sommes réellement tout-puissants puisque étant nourris en continu, il n’y a pas de distance entre notre désir et sa satisfaction. Il n’y a pas de manque. Nous avons la nostalgie de cet état-là, et voudrions réduire à rien l’espace entre l’état de manque et l’état de plénitude. Or cet espace est la vie elle-même ! Le fantasme de toutepuissance est la définition même du mental. Il nous éloigne de notre véritable fécondité et nous condamne, finalement, à l’impuissance. La véritable puissance, en revanche, est positive. C’est la capacité d’accomplir l’être que nous sommes dans la réalité. N. C. : Beaucoup d’hommes eux aspirent à être puissants, au point qu’on les voit courir comme des loups après le pouvoir... Mais, d’après ce que vous dites, il semblerait qu’il y ait une distinction à faire entre le « pouvoir sur » et « le pouvoir de » ? D. M. : Oui. La toute-puissance aspire au « pouvoir sur », c’est-à-dire à la domination. Nous cherchons, par des stratégies de contrôle, à neutraliser ce qui en autrui nous échappe - ce qui exprime en fait une réelle impuissance : celle de rencontrer l’autre. Le « pouvoir de », c’est au contraire la capacité d’agir, c’est-à-dire d’exprimer qui on est de manière créative. C’est une lutte et un jeu constant avec soi-même, qui nous invite à accepter nos propres limites et celles des autres, à renoncer au désir d’avoir du « pouvoir sur » et à nous ouvrir à ce que la vie a de plus mystérieux. Une aventure qui ne va pas sans peur ! N. C. : Ce qui nous échappe nous fait peur... Êtes-vous un homme qui sait dire « oui » à ses propres peurs ? D. M. : J’y travaille ! (Rire) Pour moi, vivre un masculin authentique réside dans l’acceptation de ma vulnérabilité d’homme. Je sens que ma force virile augmente dès l’instant où je m’autorise à aller vers ce qui me fait peur. La caricature habituelle de la virilité est l’image d’un homme hyper-protégé, carapaçonné, qui en réalité fuit sa fragilité et cherche à dominer les autres pour neutraliser leur altérité. Mais la véritable puissance, au contraire, c’est d’aller vers l’autre. N. C. : Dans votre ouvrage, l’héroïne est une femme, c’est elle qui détient les clés de la sauvegarde de la planète. Pourquoi ? D. M. : Considérer la Terre comme un objet inerte et croire qu’on peut vivre en étant séparé de la nature, en la manipulant selon ses objectifs mentaux, c’est davantage le fait d’une polarité masculine (d’ailleurs mal vécue) que féminine. La femme a plus de facilité à prendre une conscience charnelle de l’essence de la vie. Elle est plus proche des cycles naturels. Si elle vit sa féminité, elle est davantage en prise avec les forces de la nature. Celles-ci effraient la plupart des hommes. C’est sans doute pourquoi ils imposent à la féminité une telle répression. N. C. : Greg, votre héros, témoigne de ce qu’il ressent vis-à-vis de la sexualité féminine. Il dit à un moment qu’il a peur de s’y noyer. C’est votre expérience ? D. M. : Comme beaucoup d’hommes, j’ai d’abord vécu une sexualité qui correspond à la représentation mentale culturellement dominante, où l’on traite soi-même et l’autre en objets. Aujourd’hui, je découvre une sexualité qui me permet d’entrer dans un univers qui est de l’ordre du mystère. Quand Greg fait l’amour avec Mary, qu’il retrouve profondément transformée, il ressent quelque chose qu’il n’a jamais éprouvé auparavant. Il s’éveille à une dimension sublime et obscure de la sexualité. Cette révélation survient après que Mary a eu une expérience d’éveil spirituel. Ce n’est pas un hasard car, désormais, Mary ne se protège plus contre sa propre puissance de femme. Les représentations traditionnelles de Kali, souvent très effrayantes, sont des images de puissance féminine indomptée, ambivalente, à la fois dangereuse pour la femme elle-même et terrorisante pour l’homme. Si la femme apprivoise ces forces profondes, si l’homme apprend à les accueillir (ce qui suppose d’accepter l’expérience de la peur en même temps que celle du désir), elles deviennent alors source de véritable mutation pour les deux partenaires. Dans sa relation avec une femme, l’homme se sent confronté en permanence à une contradiction : il est à la fois attiré et répulsé par ce qu’il ressent de mystérieusement sauvage et archaïque chez la femme. Il voudrait domestiquer ce mystère pour qu’il cesse de lui faire peur mais, ce faisant, il le réprime, et se prive ainsi de ce qu’il désire le plus !
En tant qu’homme, je ressens chez la femme cette force sauvage, indomptable, ce « tout-autre » que je ne suis pas, que je ne possède pas et que je ne peux posséder. C’est fascinant. Je crois que lorsqu’on fait vraiment l’expérience du désir, on fait en même temps l’expérience de la peur. Là réside l’intensité de la vie.N. C. : Greg accepte de se laisser initier par Mary. Je vous avoue que cette relation me donne envie de rencontrer un homme de si bonne volonté ! D. M. : Les femmes peuvent devenir des initiatrices pour les hommes à condition que ceux-ci leur ouvrent un espace, qu’ils accueillent l’étrangeté et le mystère de la femme, et se laissent affecter, transformer par elle. Mais de leur côté, les femmes doivent s’autoriser à se vivre en dehors du regard de l’homme. Être elles-mêmes, indépendamment des codes sociaux fabriqués par les hommes pour contrôler cette féminité qui les terrifie. Cela non plus ne va pas sans peur. Car le risque, c’est de déclencher une réaction de rejet, voire la violence masculine. Par ailleurs, les femmes ont développé des compensations au pouvoir dominant des hommes, par exemple des formes subtiles de pouvoir sur leurs enfants, ou sur leur compagnon... Tout un ensemble de comportements qui stérilisent l’autre autant que soi-même. Il y a une difficulté à lâcher cela. Pour libérer les forces féminines, il faut une collaboration de l’homme et de la femme - c’est-à-dire de l’amour. Mais l’amour authentique est le fruit d’une longue évolution ! À la base, l’amour entre Mary et Greg est un amour fusionnel. Puis Mary part en Amazonie. Elle a besoin de s’éloigner pour aller vers elle-même, et se libérer. Elle revient vers lui après son expérience d’éveil. Le paradoxe est qu’alors, pour aider Greg, Mary doit cesser de vouloir l’aider. Pour un temps, elle a le courage d’abandonner Greg à ses pires terreurs, elle renonce à jouer un rôle maternant. Elle le laisse seul, face à ses peurs et à ses faiblesses, face à son mystère. Et en même temps, en tant qu’initiatrice, elle sait lui donner une image suffisamment forte de lui-même pour qu’il traverse l’épreuve. N. C. : Y a-t-il des étapes obligées dans un couple ? Des lois ? D. M. : Je pense qu’il y a des étapes à franchir, mais pas de lois. Il n’y a pas de constantes. La traversée de la solitude est une étape importante. Dans les premières années d’une vie de couple, on traverse tout d’abord une phase fusionnelle où l’on sent que l’on fait un avec l’autre, d’une matière telle qu’on n’est plus seul avec soi. On découvre en l’autre quelqu’un qui peut nous protéger de la peur de la solitude. Plus tard, on s’aperçoit que l’autre ne peut pas réellement nous épargner l’expérience de la solitude, parce qu’elle est liée à notre nature même d’être humain. À ce moment-là, soit on renonce à la relation, et on cherche illusoirement une autre personne pour tenir ce rôle, soit on accepte la solitude existentielle. On entre alors, avec l’autre, dans une phase de distinction. N. C. : À quoi expose le refus de faire l’expérience de la solitude ? D. M. : Le prix à payer est que l’on ne rencontre pas sa propre singularité. La formulation négative de la solitude serait : « Je suis seul à vivre ma vie. » La formulation positive dirait : « Mon expérience de la vie est parfaitement singulière et unique. » Exprimer le caractère unique et singulier de son expérience de la vie, cela s’appelle créer. Ce désir d’être soi-même, c’est-à-dire créateur, détruit paradoxalement beaucoup de couples, car il implique la traversée de la solitude. La manifestation de ce désir est une étape initiatique pour la relation. Dans certains couples, inconsciemment mais d’un commun accord, chacun réprime son vrai désir pour épargner à l’autre cette épreuve. D’autres couples ne résistent pas à l’émergence du vrai désir, parce que l’un ou l’autre, ou les deux, ne peuvent renoncer à la phase fusionnelle. Suite : https://antahkarana.forumactif.com/t415p15-femmes-et-spiritualitehttp://www.cles.com/enquetes/article/denis-marquet |
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