« Qui ne sait affronter, ne sait valablement aimer. » Il dépend de l'homme de choisir la liberté ou la servitude, la grandeur ou la lâcheté, la vulgarité ou la noblesse de coeur, la générosité ou la violence, la haine ou la magnanimité, la droiture ou le mensonge. Il dépend de l'homme d'être ou non un relais pour l'amour, la beauté, la joie, suivant la devise trine de Pic de La Mirandole. Il dépend de lui de faire de son existence une navrante banalité ou un cantique. L’éternel Masculin - Jacqueline Kelen
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AMBRE
Nombre de messages : 5418 Date de naissance : 14/08/1962 Age : 61 Localisation : Belgique Date d'inscription : 25/05/2007
Sujet: Re: L'éternel masculin .... Sam 04 Nov 2023, 17:11
« Il dépend de l'homme de choisir la liberté ou la servitude, la grandeur ou la lâcheté, la vulgarité ou la noblesse de cœur, la générosité ou la violence, la haine ou la magnanimité, la droiture ou le mensonge. Il dépend de l'homme d'être ou non un relais pour l'amour, la beauté, la joie, suivant la devise trine de Pic de la Mirandole. Il dépend de lui de faire de son existence une navrante banalité ou un cantique. » Jacqueline Kelen, L'éternel masculin, Traité de chevalerie à l'usage des hommes d'aujourd'hui, 1994 (note 2021/page 11)
Liberté de Valeria Corvino Artist
Ambre a écrit:
" L’élan créateur, indissociable de l’élan d’amour, défie la mort et construit sur l’irréparable. Certains ont déclaré qu’après Auschwitz (on pourrait dire, aussi bien, après le génocide du Cambodge) on ne pouvait plus écrire de poésie. Au contraire, il faut plus que jamais chanter. Non pour nier ou oublier l’horreur mais pour affirmer glorieusement qu’il y a plus fort qu’elle : la beauté, l’amour, unis dans l’œuvre d’art. Je pense aussi au peintre Hundertwasser dont la biographie indique un trou de quelques années, en face de quoi l’artiste a sobrement écrit : « chagrin d’amour ». Et puis la vie repart, la création reprend. Le peintre a-t-il fait une nouvelle rencontre ? Ce n’est pas sûr, du reste devenir amoureux n’est pas en notre pouvoir. Mais il a eu le courage de se remettre à la tâche (et cela est donné à tous). En créant, l’amour revient aussi, de façon circulaire, et l’amour à son tour alimente l’œuvre. C’est toujours l’histoire du jeune homme plein de foi et de vigueur face au vieil Amfortas qui perd tout son sang. L’élan créateur vient là pour panser les blessures et leur donner sens. À juste titre l’artiste peut se sentir, comme le chevalier et comme Don Quichotte, porteur d’une mission cosmique, salvatrice : il ne crée pas pour affirmer son individualité, son originalité, mais pour transmettre le fil de l’Âge d’or, pour faire revenir sur terre – si souvent gaste, stérile – l’amour et la beauté, pour vaincre ou transfigurer la détresse du monde. En ce sens Kazantzákis déclarait : « Mon but quand j’écris n’est pas la beauté, c’est la rédemption. » Le grand artiste est un passeur. Il a pour tâche de maintenir le lien entre Ciel et Terre et de faire tourner la Roue."
A une époque où l'identité masculine paraît vacillante, noyée dans l'uniformisation générale, réduite à des faits biologiques ou à des concepts psychanalytiques, Jacqueline Kelen ose s'interroger sur l'éternel masculin. Un éternel masculin nourri de mythes héroiques, de chevaliers et de troubadours, d'enchanteurs et d'esthètes, d'hommes sauvages, d'hommes de coeur et de courage, de séducteurs défiant Dieu, de "ravis", de fous et de rois magnifiques. Livre somptueusement écrit, avec force et poésie, stimulant pour tout homme conscient de son devoir d'homme et source de désir pour toutes les femmes ; car elles rêvent de ces êtres mythiques ou, comme l'écrit l'auteur, de cet homme chimérique qui seul donne envie parce qu'il appelle au large et à l'imprévisible. Un livre de grande culture, traversé par plus de soixante-dix mythes masculins, dont Jacqueline Kelen propose une nouvelle lecture, parfois surprenante et toujours passionnée et que j'aime à vous re-partager encore et encore!